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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0163
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TEMPLE. 151

l'argument tiré de la mince couche de terre étendue sur Ja plate-forme : si, en effet, de
puissants murs d'argile avaient, comme partout ailleurs, environné le Temple, et avaient
supporté une voûte et une terrasse, la masse des remblais eût été beaucoup plus abondante.
Sans donc présenter notre manière de voir comme péremptoire, nous inclinons à penser
que la construction du Temple est restée inachevée; toutefois le soubassement, et surtout les
fondements parvenus jusqu'à nous, nous permettent d'en comprendre suffisamment l'ordon-
nance. En reprenant les premières excavations au point où elles avaient cessé, je me suis
efforcé de suivre les restes du soubassement et des fondations; ces parties avaient été très-
dégradées, néanmoins nous en avons retrouvé des portions assez considérables pour nous
permettre de rétablir la totalité du plan, et d'indiquer jusqu'où l'édifice s'étendait au Nord
et à l'Ouest '. La base du Temple avait cinquante-quatre mètres de longueur, du Nord-
Ouest au Sud-Est , et trente et un mètres dans sa plus grande largeur, du Nord-Est au
Sud-Ouest; comme le Palais, la Ville et l'Observatoire, il était orienté par ses angles,
tournés directement vers les quatre points cardinaux.

L'angle oriental du Temple, séparé de l'angle de la chambre i 5 par un espace de neuf
mètres, laissait une large communication ouverte entre l'esplanade I et l'esplanade II; cette
dernière avait une pente sensible dans la direction des chambres 28 et 29. La façade Sud-
Ouest se rapprochait du mur de soutènement, et nous n'y avons aperçu aucune trace d'esca-
lier. Les seuls degrés existant encore descendent, du côté du levant, sur l'esplanade 1 ; ils sont
en basalte, comme les sculptures, et font face à la porte ornée A, qui conduit à la salle 2;
la hauteur de ces marches rachetait la différence du niveau entre la plate-forme du Temple
et r aire de l'esplanade. Quant à l'esplanade II, elle se prolongeait vers le Sud, comme
nous avons pu en juger par les vestiges du pavage en briques : le Temple ne servait donc
pas à clore les esplanades I et II; il en occupait seulement une partie considérable, laissant
au pied du soubassement un vaste espace où pouvaient circuler les adorateurs du dieu
Assur. La dégradation de cette portion du monticule ne nous a pas laissé le moyen de
reconnaître si elle portait autrefois d'autres constructions.

Ajoutons une dernière remarque : là, et nulle part ailleurs, ont été aperçues des pierres
de basalte consacrées aux bas-reliefs et aux escaliers. Le Temple était par conséquent un
édifice d'un caractère assez particulier pour avoir engagé les architectes assyriens, si fidèles
d'ordinaire aux matériaux que fournissait leur territoire, à faire en sa faveur une exception
de cette importance. Son assiette élevée l'exposait malheureusement aux déprédations, et
si, malgré l'état de ruine où on la trouvé, nous en avons déterminé les dimensions et les
contours avec tant de soin, c'est surtout pour ne laisser dans le vague aucun point du
Plan généra], dont le relevé formait le principal objet de notre étude sur les Distributions
du Palais.

Voir planche 7.
 
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