MATERIAUX. 237
y ont ou très-pou recours; les seuls points où nous en ayons constaté la présence sont
les lits inférieurs des pavages et le lond des canaux souterrains. Il ne se voit jamais dans
le corps de la bâtisse ; nulle part je n'ai aperçu trace de ce mélange de roseaux et de
naphte dont il est parlé dans les antiques descriptions. Le bitume n'a même pas été étendu
sur les terrasses, où il eût cependant rendu de grands services; les terres denfouissement
nen contenaient pas la moindre parcelle.
h]
BOIS.
La question du système de toiture donnait ici un véritable intérêt à la recherche du
bois. On a supposé arbitrairement un ensemble de charpentes surmontant 1 édifice; mais
cette hypothèse disparaîtra devant la découverte des voûtes et des terrasses dont nous
décrirons plus loin la structure. L'argument tiré des vestiges d incendie aperçus dans
quelques chambres ne tiendra pas davantage lorsque nous l'examinerons de plus près.
Dans la bâtisse ninivite, en effet, le bois ne pouvait s'appliquer m aux planchers, m aux
plafonds, m aux combles, ni aux escaliers, ni aux cloisons; le principe même de cette
bâtisse l'en excluait forcément. Pour dresser de grandes couvertures ligneuses, où les ar-
chitectes auraient-ils trouvé des points d'appui suffisant aux charpentes? En eussent-ils pu
engager le pied dans une argile crue presque ductile, au milieu de laquelle d'ailleurs le
bois n'aurait pas tardé à pourrir? Toutes les grandes charpentes, témoin celles des cathé-
drales du moyen âge, ne se conservent quà la condition d'être apparentes et exposées à
l'air libre; or les architectes assyriens étaient trop sensés pour commettre la faute d'enve-
lopper du bois dans une terre toujours un peu humide, où il se serait décomposé rapide-
ment. Sur certaines inscriptions, il est vrai, Sargon énumère avec complaisance les bois
rares, comme les cèdres du Liban, qui! a rapportés des pays conquis et placés dans l'édi-
fice. Mais c'étaient là des essences précieuses, constituant plutôt des trophées que des
morceaux dun usage courant, et une pareille mention dans des bulletins de victoire
prouverait précisément la rareté des bois de construction en Mésopotamie. Aussi n'hési-
tons-nous pas à répéter qu'aucune charpente, aucune grande poutre n'a été employée à la
bâtisse proprement dite de Khorsabad; tout au plus le bois figurait-il dans des clôtures et
dans les pièces d'ornements.
F
MÉTAUX.
Les métaux n'avaient pas davantage leur raison d'être comme parties intégrantes de
la construction. Aucun des peuples anciens n'a fait du fer l'élément principal de ses édi-
y ont ou très-pou recours; les seuls points où nous en ayons constaté la présence sont
les lits inférieurs des pavages et le lond des canaux souterrains. Il ne se voit jamais dans
le corps de la bâtisse ; nulle part je n'ai aperçu trace de ce mélange de roseaux et de
naphte dont il est parlé dans les antiques descriptions. Le bitume n'a même pas été étendu
sur les terrasses, où il eût cependant rendu de grands services; les terres denfouissement
nen contenaient pas la moindre parcelle.
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BOIS.
La question du système de toiture donnait ici un véritable intérêt à la recherche du
bois. On a supposé arbitrairement un ensemble de charpentes surmontant 1 édifice; mais
cette hypothèse disparaîtra devant la découverte des voûtes et des terrasses dont nous
décrirons plus loin la structure. L'argument tiré des vestiges d incendie aperçus dans
quelques chambres ne tiendra pas davantage lorsque nous l'examinerons de plus près.
Dans la bâtisse ninivite, en effet, le bois ne pouvait s'appliquer m aux planchers, m aux
plafonds, m aux combles, ni aux escaliers, ni aux cloisons; le principe même de cette
bâtisse l'en excluait forcément. Pour dresser de grandes couvertures ligneuses, où les ar-
chitectes auraient-ils trouvé des points d'appui suffisant aux charpentes? En eussent-ils pu
engager le pied dans une argile crue presque ductile, au milieu de laquelle d'ailleurs le
bois n'aurait pas tardé à pourrir? Toutes les grandes charpentes, témoin celles des cathé-
drales du moyen âge, ne se conservent quà la condition d'être apparentes et exposées à
l'air libre; or les architectes assyriens étaient trop sensés pour commettre la faute d'enve-
lopper du bois dans une terre toujours un peu humide, où il se serait décomposé rapide-
ment. Sur certaines inscriptions, il est vrai, Sargon énumère avec complaisance les bois
rares, comme les cèdres du Liban, qui! a rapportés des pays conquis et placés dans l'édi-
fice. Mais c'étaient là des essences précieuses, constituant plutôt des trophées que des
morceaux dun usage courant, et une pareille mention dans des bulletins de victoire
prouverait précisément la rareté des bois de construction en Mésopotamie. Aussi n'hési-
tons-nous pas à répéter qu'aucune charpente, aucune grande poutre n'a été employée à la
bâtisse proprement dite de Khorsabad; tout au plus le bois figurait-il dans des clôtures et
dans les pièces d'ornements.
F
MÉTAUX.
Les métaux n'avaient pas davantage leur raison d'être comme parties intégrantes de
la construction. Aucun des peuples anciens n'a fait du fer l'élément principal de ses édi-