DOI Heft:
Juillet
DOI Artikel:Maury, Alfred: Des monuments de la Russie connus sous le nom de Tumulus tchoudes
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REVUE ARCHEOLOGIQUE.
en kourgans, et qui, située fort à l'ouest de t'Oural, est encore habitée
par une population appelée tchoude. Ce précieux objet est conservé
au Musée minéralogique de l'Institut des voies de communication.
Ces divers anneaux offrent également par leur style une notable
ressemblance avec ceux qu'on a retirés destumulus des environs
de Kertch.
Le peuple qui a déposé ses morts dans les mogily faisait un usage
si peu ménagé de l'or, qu'il étendait souvent sous le cadavre et sur
les vêtements qui l'enveloppaient, et comme pour lui servir de iin-
ceul, des feuilles de ce métal; c'est une circonstance qui a été
observée dans plusieurs endroits. Ces feuilles sont fort minces et en
or battu; mais leur abondance est telle que dans une seule sépul-
ture elles représentent parfois jusqu'à la valeur d'un poude (seize
kilogrammes vingt-quatre centigrammes); de là le nom de
donné aux mogily qui les renferment.
L'argent servait, comme l'or, à la confection des bijoux; on a
trouvé de ce métal, des anneaux, des bracelets, des colliers, dont
plusieurs semblent, au dire de Pallas, avoir été ciselés, et sur leur
face on a parfois gravé une ligure de renne.
Une autre catégorie de monuments qui se rattachent aux anciennes
sépultures de l'Altaï et de l'Oural, sont les statues en pierre qu'on
rencontre soit isolées, soit au sommet des kourgans, et qu'on observe
généralement sur les anciennes voies de communication qui condui-
saient d'Asie en Europe. Ces statues, qu'on a regardées comme
des idoles, sont en granit, en grès ou en calcaire des steppes ; elles ont
été signalées en une foule de points. Plusieurs présentent des bas-
reliefs dont les sujets rappellent ceux qu'offrent les plaques de cuivre
décrites plus haut. Elles ont presque toutes la face tournée vers
l'Orient, et portent pour la plupart, appuyée contre le nombril, une
tasse ou coupe qui rappelle quelque peu la corne que tiennent en
s'embrassant deux Scythes dans un groupe en électrum trouvé au
Kouloba (1). Quelques-unes de ces figures affectant la même attitude
ont les mains vides. Ces statues auxquelles, ainsi que j'ai dit plus
haut, on a donné le sobriquet de ou /eyimc, ont été
observées dans la Russie méridionale, en divers points de la chaîne
de l'Altaï et de la steppe des Kirghises. Dubois de Montpéreux a
donné dans son Atlas le dessin de quelques-unes, etM. Eichwald
nous présente la description des bas-reliefs qui décorent plusieurs
des plus curieuses que l'on ait rencontrées. Dubois de Montpè-
(1) Dubois de Montpëreux, parH'earcAe'o/oy., pt. XXI, Rg. 4, 5.
REVUE ARCHEOLOGIQUE.
en kourgans, et qui, située fort à l'ouest de t'Oural, est encore habitée
par une population appelée tchoude. Ce précieux objet est conservé
au Musée minéralogique de l'Institut des voies de communication.
Ces divers anneaux offrent également par leur style une notable
ressemblance avec ceux qu'on a retirés destumulus des environs
de Kertch.
Le peuple qui a déposé ses morts dans les mogily faisait un usage
si peu ménagé de l'or, qu'il étendait souvent sous le cadavre et sur
les vêtements qui l'enveloppaient, et comme pour lui servir de iin-
ceul, des feuilles de ce métal; c'est une circonstance qui a été
observée dans plusieurs endroits. Ces feuilles sont fort minces et en
or battu; mais leur abondance est telle que dans une seule sépul-
ture elles représentent parfois jusqu'à la valeur d'un poude (seize
kilogrammes vingt-quatre centigrammes); de là le nom de
donné aux mogily qui les renferment.
L'argent servait, comme l'or, à la confection des bijoux; on a
trouvé de ce métal, des anneaux, des bracelets, des colliers, dont
plusieurs semblent, au dire de Pallas, avoir été ciselés, et sur leur
face on a parfois gravé une ligure de renne.
Une autre catégorie de monuments qui se rattachent aux anciennes
sépultures de l'Altaï et de l'Oural, sont les statues en pierre qu'on
rencontre soit isolées, soit au sommet des kourgans, et qu'on observe
généralement sur les anciennes voies de communication qui condui-
saient d'Asie en Europe. Ces statues, qu'on a regardées comme
des idoles, sont en granit, en grès ou en calcaire des steppes ; elles ont
été signalées en une foule de points. Plusieurs présentent des bas-
reliefs dont les sujets rappellent ceux qu'offrent les plaques de cuivre
décrites plus haut. Elles ont presque toutes la face tournée vers
l'Orient, et portent pour la plupart, appuyée contre le nombril, une
tasse ou coupe qui rappelle quelque peu la corne que tiennent en
s'embrassant deux Scythes dans un groupe en électrum trouvé au
Kouloba (1). Quelques-unes de ces figures affectant la même attitude
ont les mains vides. Ces statues auxquelles, ainsi que j'ai dit plus
haut, on a donné le sobriquet de ou /eyimc, ont été
observées dans la Russie méridionale, en divers points de la chaîne
de l'Altaï et de la steppe des Kirghises. Dubois de Montpéreux a
donné dans son Atlas le dessin de quelques-unes, etM. Eichwald
nous présente la description des bas-reliefs qui décorent plusieurs
des plus curieuses que l'on ait rencontrées. Dubois de Montpè-
(1) Dubois de Montpëreux, parH'earcAe'o/oy., pt. XXI, Rg. 4, 5.