BIBLIOGRAPHIE.
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de vagues à peu près, quand i! s'agit d'art et de poésie en général. Plus
d'un malentendu se cache sous ces mots dont certains critiques ont voulu
taire des drapeaux d'école. Ils ne nous paraissent pas fort bien choisis pour
exprimer ce qu'il y a de spontané, de libre et de vivant dans l'art de
Phidias, de Sophocle, d'Aristophane et de Platon. Les poètes et les
artistes de la Grèce de Périclès sont de fervents adorateurs et d'admi-
rables interprètes de la beauté, mais ils ne me paraissent pas avoir séparé
la beauté de la vie, et la nature a été leur seule et vraie maîtresse.
Ou lira avec fruit et avec un grand intérêt, les diverses études qui com-
posent le volume de M. Chassang. Qu'il nous soit permis d'appeler parti-
culièrement l'attention des érudits et des curieux sur la troisième, qui se
rapporte à la caricature et au grotesque, et sur la quatrième, qui contient
des détails piquants et généralement nouveaux sur la mise en scène dans le
théâtre grec. C'est une lecture fort, utile à faire avant d'aborder l'étude
des trois grands tragiques grecs. B. A.
Dr DETHtER. — Matériaux pour l'histoire de l'artillerie en général
et de l'Ottomane en particulier. Constantinople et Paris, Didier, 1865.
Broch. in-8 de 12 p.
C'eslà une circonstance toute particulière que nous devons celte bro-
chure. M. le docteur Dethier est le directeur du Collège autrichien de
Constantinople; il s'occupe aussi de l'histoire locale, et, depuis quelque
temps, il préparait la publication d'un manuscrit grec inédit de Kritobou-
los (historien du commencement du règne de Mahomet H), lorsqu'en
lisant les journaux du 30 novembre 1864, il tomba sur un faits-divers pom-
peusement intitulé : be p/ns g?'os ca?M7i du wo?ide. 11 s'agissait du canon
américain Rodmau qui a vingt-cinq pieds de long et vingt pouces de dia-
mètre à la bouche. Encore nourri des récits de son chroniqueur, M. De-
thier résolut de réduire l'orgueil américain. Sa brochure a pour but de
démontrer que, en 1431, Mahomet prit Constantinople avec l'aide d'un ca-
non de trente-depx pieds; soit sept pieds de supériorité sur le canon Rod-
man, en supposant qu'il y ait concordance parfaite entre les évaluations
des mesures turques et américaines.
Au moyen âge, comme aujourd'hui, les dimensions exagérées des bou-
ches à feu étaient fort à la mode. A Narbonne, à Bordeaux, on conserve
encore des boulets de pierre ayant plus d'un mètre de diamètre. Ce n'est
donc pas sur ce point que je dois appeler Lailenlion des lecteurs de la
Rerue archéologique. Tout notre intérêt doit se reporter sur les extraits
produits par M. Dethier pour les besoins de sa cause. Ils prouvent, en ell'et,
qu en 1467 l'artillerie turque entrait comme la nôtre dans une voie de
progrès sensibles. Les détails des opérations de la fonle el du service d'une
bouche à feu y sont surtout consignés avec une minutie précieuse, et je
ne crois pas qu'à cette date on ait encore publié en France un document
aussi bien circonstancié.
Autant que j'ai pu en juger, du reste, ces précieux détails se rapportent
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de vagues à peu près, quand i! s'agit d'art et de poésie en général. Plus
d'un malentendu se cache sous ces mots dont certains critiques ont voulu
taire des drapeaux d'école. Ils ne nous paraissent pas fort bien choisis pour
exprimer ce qu'il y a de spontané, de libre et de vivant dans l'art de
Phidias, de Sophocle, d'Aristophane et de Platon. Les poètes et les
artistes de la Grèce de Périclès sont de fervents adorateurs et d'admi-
rables interprètes de la beauté, mais ils ne me paraissent pas avoir séparé
la beauté de la vie, et la nature a été leur seule et vraie maîtresse.
Ou lira avec fruit et avec un grand intérêt, les diverses études qui com-
posent le volume de M. Chassang. Qu'il nous soit permis d'appeler parti-
culièrement l'attention des érudits et des curieux sur la troisième, qui se
rapporte à la caricature et au grotesque, et sur la quatrième, qui contient
des détails piquants et généralement nouveaux sur la mise en scène dans le
théâtre grec. C'est une lecture fort, utile à faire avant d'aborder l'étude
des trois grands tragiques grecs. B. A.
Dr DETHtER. — Matériaux pour l'histoire de l'artillerie en général
et de l'Ottomane en particulier. Constantinople et Paris, Didier, 1865.
Broch. in-8 de 12 p.
C'eslà une circonstance toute particulière que nous devons celte bro-
chure. M. le docteur Dethier est le directeur du Collège autrichien de
Constantinople; il s'occupe aussi de l'histoire locale, et, depuis quelque
temps, il préparait la publication d'un manuscrit grec inédit de Kritobou-
los (historien du commencement du règne de Mahomet H), lorsqu'en
lisant les journaux du 30 novembre 1864, il tomba sur un faits-divers pom-
peusement intitulé : be p/ns g?'os ca?M7i du wo?ide. 11 s'agissait du canon
américain Rodmau qui a vingt-cinq pieds de long et vingt pouces de dia-
mètre à la bouche. Encore nourri des récits de son chroniqueur, M. De-
thier résolut de réduire l'orgueil américain. Sa brochure a pour but de
démontrer que, en 1431, Mahomet prit Constantinople avec l'aide d'un ca-
non de trente-depx pieds; soit sept pieds de supériorité sur le canon Rod-
man, en supposant qu'il y ait concordance parfaite entre les évaluations
des mesures turques et américaines.
Au moyen âge, comme aujourd'hui, les dimensions exagérées des bou-
ches à feu étaient fort à la mode. A Narbonne, à Bordeaux, on conserve
encore des boulets de pierre ayant plus d'un mètre de diamètre. Ce n'est
donc pas sur ce point que je dois appeler Lailenlion des lecteurs de la
Rerue archéologique. Tout notre intérêt doit se reporter sur les extraits
produits par M. Dethier pour les besoins de sa cause. Ils prouvent, en ell'et,
qu en 1467 l'artillerie turque entrait comme la nôtre dans une voie de
progrès sensibles. Les détails des opérations de la fonle el du service d'une
bouche à feu y sont surtout consignés avec une minutie précieuse, et je
ne crois pas qu'à cette date on ait encore publié en France un document
aussi bien circonstancié.
Autant que j'ai pu en juger, du reste, ces précieux détails se rapportent