SUR LE SYSTÈME MÉTRIQUE ASSYRTEN.
9
« L'unité ; a-t-il dit ensuite, était :
Pour les valeurs temporaires, Y année;
Pour les valeurs itinéraires, la toise 1 de 6 coudées;
Pour les valeurs agraires, probablement le carré de 60 coudées, le Plethre;
Pour les valeurs cubiques, le talent ; »
quand il est incontestable, au contraire, si je ne me trompe, qu'on pouvait dire, par
exemple, aussi régulièrement, un Sosse ou un Sar d'oboles qu'un Sosse ou un Sar de talents.
La suite de mon étude justifiera, je l'espère, cette assertion de la manière la plus complète.
Dans une note se rapportant aux passages que je viens de transcrire (p. 4, note 1),
le même auteur ajoute, aux explications qui précèdent, les nouveaux renseignements que voici :
«M. Brandis (Das Mûnz-, Maass- und Geivichtssystem) a également émis cette idée (celle
d'une valeur abstraite attribuée au Sosse et au Sar), et il cite, à ce propos, les passages
d'Hésychins et de Suidas : Zipcq ■ 'Aptôu.cç v.q roxpà B^Suaiovio'.;. Seulement il a laissé de côté
le Ner, qui entre bien dans tout le système de numération chaldéenne. »
Il me paraît cependant nécessaire de faire remarquer, avant d'aller plus loin, que cette
dernière affirmation de M. Oppert ne se trouve pas exprimée avec toute la précision désirable;
car autant il est vrai de soutenir, avec lui, que le Ner entre réellement dans le système de
la numération chaldéenne, autant il est indispensable de reconnaître, avec M. Brandis, qu'il
est parfaitement permis de ne faire aucune mention de ce groupe d'unités, quand on vent
se contenter d'exposer cette numération dans son ensemble; parce qu'il est incontestable, ainsi
qu'on le verra bientôt, qu'elle procédait essentiellement par Soixantaines, c'est-à-dire par Sosses
ou Soixantaines d'unités, par Sars ou Soixantaines de Sosses, par Soixantaines de Sars, etc.,
comme notre numération procède aujourd'hui par dizaines, c'est-à-dire, par dizaines, centaines,
milliers, etc. ; ce qui conduit à reconnaître que le Ner ne peut pas être considéré comme
un des éléments principaux de la numération chaldéenne, que par conséquent il n'a pas
assez d'importance pour figurer dans un résumé général et qu'enfin si l'on veut absolument
le mentionner, ce ne peut être que dans une étude détaillée, et à la condition de mentionner,
avant lui, la dizaine qui jouait, par rapport aux unités, précisément le même rôle que le
Ner par rapport aux Sosses. En d'autres termes, on est forcément conduit à dire, quand on
tient à s'exprimer d'une manière parfaitement correcte :
Ou bien, avec M. Brandis, que les Chaldéens comptaient les unités par Sosses ou
Soixantaines, par Sars ou Soixantaines de Sosses, etc.; ou bien, comme je vais le faire,
qu'ils comptaient ces mêmes unités d'abord par dizaines et ensuite par Sosses ou groupes de
six dizaines, après cela par Ners ou groupes de dix Sosses et enfin par Sars ou groupes de
six Ners, etc., en introduisant, alternativement, dans cette énumération, le facteur 10 et le
facteur 6, de manière à y faire entrer ainsi, en deux fois, le facteur principal 60; mais il
ne peut jamais être permis, je le répète, de parler des Ners, comme M. Oppert a voulu
le faire, sans avoir parlé au préalable des dizaines.
1 M. Oppert désigne ici, sous ce nom de toise, la mesure assyrienne qui avait 6 coudées de longueur;
mais cette dénomination ne semble pas acceptable, parce que la toise est essentiellement une mesure de
G pieds seulement et non de 6 coudées de longueur; et comme, dans le système métrique assyrien, 6 cou-
dées correspondaient exactement à 10 pieds, c'est à la Pertica des Romains, plutôt qu'à notre toise, que cette
mesure de 6 coudées de longueur doit être assimilée. Je la désignerai, en conséquence, moi-même, sous
le nom de Perche.
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« L'unité ; a-t-il dit ensuite, était :
Pour les valeurs temporaires, Y année;
Pour les valeurs itinéraires, la toise 1 de 6 coudées;
Pour les valeurs agraires, probablement le carré de 60 coudées, le Plethre;
Pour les valeurs cubiques, le talent ; »
quand il est incontestable, au contraire, si je ne me trompe, qu'on pouvait dire, par
exemple, aussi régulièrement, un Sosse ou un Sar d'oboles qu'un Sosse ou un Sar de talents.
La suite de mon étude justifiera, je l'espère, cette assertion de la manière la plus complète.
Dans une note se rapportant aux passages que je viens de transcrire (p. 4, note 1),
le même auteur ajoute, aux explications qui précèdent, les nouveaux renseignements que voici :
«M. Brandis (Das Mûnz-, Maass- und Geivichtssystem) a également émis cette idée (celle
d'une valeur abstraite attribuée au Sosse et au Sar), et il cite, à ce propos, les passages
d'Hésychins et de Suidas : Zipcq ■ 'Aptôu.cç v.q roxpà B^Suaiovio'.;. Seulement il a laissé de côté
le Ner, qui entre bien dans tout le système de numération chaldéenne. »
Il me paraît cependant nécessaire de faire remarquer, avant d'aller plus loin, que cette
dernière affirmation de M. Oppert ne se trouve pas exprimée avec toute la précision désirable;
car autant il est vrai de soutenir, avec lui, que le Ner entre réellement dans le système de
la numération chaldéenne, autant il est indispensable de reconnaître, avec M. Brandis, qu'il
est parfaitement permis de ne faire aucune mention de ce groupe d'unités, quand on vent
se contenter d'exposer cette numération dans son ensemble; parce qu'il est incontestable, ainsi
qu'on le verra bientôt, qu'elle procédait essentiellement par Soixantaines, c'est-à-dire par Sosses
ou Soixantaines d'unités, par Sars ou Soixantaines de Sosses, par Soixantaines de Sars, etc.,
comme notre numération procède aujourd'hui par dizaines, c'est-à-dire, par dizaines, centaines,
milliers, etc. ; ce qui conduit à reconnaître que le Ner ne peut pas être considéré comme
un des éléments principaux de la numération chaldéenne, que par conséquent il n'a pas
assez d'importance pour figurer dans un résumé général et qu'enfin si l'on veut absolument
le mentionner, ce ne peut être que dans une étude détaillée, et à la condition de mentionner,
avant lui, la dizaine qui jouait, par rapport aux unités, précisément le même rôle que le
Ner par rapport aux Sosses. En d'autres termes, on est forcément conduit à dire, quand on
tient à s'exprimer d'une manière parfaitement correcte :
Ou bien, avec M. Brandis, que les Chaldéens comptaient les unités par Sosses ou
Soixantaines, par Sars ou Soixantaines de Sosses, etc.; ou bien, comme je vais le faire,
qu'ils comptaient ces mêmes unités d'abord par dizaines et ensuite par Sosses ou groupes de
six dizaines, après cela par Ners ou groupes de dix Sosses et enfin par Sars ou groupes de
six Ners, etc., en introduisant, alternativement, dans cette énumération, le facteur 10 et le
facteur 6, de manière à y faire entrer ainsi, en deux fois, le facteur principal 60; mais il
ne peut jamais être permis, je le répète, de parler des Ners, comme M. Oppert a voulu
le faire, sans avoir parlé au préalable des dizaines.
1 M. Oppert désigne ici, sous ce nom de toise, la mesure assyrienne qui avait 6 coudées de longueur;
mais cette dénomination ne semble pas acceptable, parce que la toise est essentiellement une mesure de
G pieds seulement et non de 6 coudées de longueur; et comme, dans le système métrique assyrien, 6 cou-
dées correspondaient exactement à 10 pieds, c'est à la Pertica des Romains, plutôt qu'à notre toise, que cette
mesure de 6 coudées de longueur doit être assimilée. Je la désignerai, en conséquence, moi-même, sous
le nom de Perche.