SUR LE SYSTÈME MÉTRIQUE ASSYRIEN.
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sidération suffit pour obliger à reconnaître qu'ils devaient nécessairement posséder, en con-
currence avec les divers systèmes de numération usuelle que je viens d'indiquer, un autre
système beaucoup plus parfait, conçu de manière à rendre faciles les divers calculs que les
géomètres, les astronomes et les savants de tout ordre ont, à chaque instant, besoin d'opérer.
Ce système, dont je ne crains pas d'affirmer l'ancienne et incontestable existence, a
pu, si l'on veut, rester inconnu du vulgaire et n'a été probablement accessible qu'à un certain
nombre d'initiés; mais son existence n'en est pas moins certaine, quoique les belles décou-
vertes des assyriologues modernes soient insuffisantes pour en faire connaître et apprécier tous
les détails, car un certain désaccord existe encore malheureusement entre les diverses théories
que les maîtres de la science proposent.
J'ai néanmoins la prétention de croire que le seul exposé de ces théories va me per-
mettre de montrer de quel côté doit être la vérité et de dire finalement quel est le système
auquel il convient d'accorder, en fait, une préférence motivée.
Il n'en existe d'ailleurs que deux sérieusement en présence : le premier, proposé dès
1855 par Sir Henry Rawlinson, dans le 15e volume du journal asiatique anglais1 et auquel
M. Brandis a ajouté, peu de temps après, l'autorité de son approbation, et le second, exposé,
en 1856, par M. Oppert dans un mémoire intitulé : Les mesures de longueur chez les Chal-
déens2, vivement appuyé par M. Georges Rawlinson dans le premier volume de son grand
ouvrage3 et reproduit ensuite, en 1862, par M. François Lenormant dans son Essai sur un
document mathématique chaldéen. Je les exposerai, avec soin, tous les deux, parce que je
considère comme indispensable de les faire bien connaître, avant d'entreprendre de les
discuter.
Voici d'abord quel est celui que Sir Henry Rawlinson a adopté de préférence :
Le signe | suffit, dans ce système, pour exprimer, non seulement les unités, mais
encore les Sosses, les Sars, etc., à la seule condition de prendre la précaution d'avancer,
à chaque fois, ce signe d'un rang vers la gauche, comme je l'indique dans le tableau
que voici :
un = 1,
un Sosse = 60,
un Sar — 3600,
un Sosse de Sars = 216.000, etc.
Il en est de même pour le signe ^ qui sert à exprimer, d'une manière analogue, les
dizaines proprement dites, les dizaines de Sosses ou les Ners, les dizaines de Sars, etc.; de
sorte qu'en réunissant, comme dans le tableau suivant, les deux systèmes de notation qui
viennent d'être indiqués :
1 The Journal of the royal asiatic society of the Great Britain and Ireland, page 218.
2 Inséré aux pages 33 et suivants du Bulletin archéologique de VAtheneum français. IIe année,
mai 1856.
3 The five great monarchies of the ancien eastem ivorld; by Georges Rawlinson, London, 1862
pag. 128 et suiv.
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sidération suffit pour obliger à reconnaître qu'ils devaient nécessairement posséder, en con-
currence avec les divers systèmes de numération usuelle que je viens d'indiquer, un autre
système beaucoup plus parfait, conçu de manière à rendre faciles les divers calculs que les
géomètres, les astronomes et les savants de tout ordre ont, à chaque instant, besoin d'opérer.
Ce système, dont je ne crains pas d'affirmer l'ancienne et incontestable existence, a
pu, si l'on veut, rester inconnu du vulgaire et n'a été probablement accessible qu'à un certain
nombre d'initiés; mais son existence n'en est pas moins certaine, quoique les belles décou-
vertes des assyriologues modernes soient insuffisantes pour en faire connaître et apprécier tous
les détails, car un certain désaccord existe encore malheureusement entre les diverses théories
que les maîtres de la science proposent.
J'ai néanmoins la prétention de croire que le seul exposé de ces théories va me per-
mettre de montrer de quel côté doit être la vérité et de dire finalement quel est le système
auquel il convient d'accorder, en fait, une préférence motivée.
Il n'en existe d'ailleurs que deux sérieusement en présence : le premier, proposé dès
1855 par Sir Henry Rawlinson, dans le 15e volume du journal asiatique anglais1 et auquel
M. Brandis a ajouté, peu de temps après, l'autorité de son approbation, et le second, exposé,
en 1856, par M. Oppert dans un mémoire intitulé : Les mesures de longueur chez les Chal-
déens2, vivement appuyé par M. Georges Rawlinson dans le premier volume de son grand
ouvrage3 et reproduit ensuite, en 1862, par M. François Lenormant dans son Essai sur un
document mathématique chaldéen. Je les exposerai, avec soin, tous les deux, parce que je
considère comme indispensable de les faire bien connaître, avant d'entreprendre de les
discuter.
Voici d'abord quel est celui que Sir Henry Rawlinson a adopté de préférence :
Le signe | suffit, dans ce système, pour exprimer, non seulement les unités, mais
encore les Sosses, les Sars, etc., à la seule condition de prendre la précaution d'avancer,
à chaque fois, ce signe d'un rang vers la gauche, comme je l'indique dans le tableau
que voici :
un = 1,
un Sosse = 60,
un Sar — 3600,
un Sosse de Sars = 216.000, etc.
Il en est de même pour le signe ^ qui sert à exprimer, d'une manière analogue, les
dizaines proprement dites, les dizaines de Sosses ou les Ners, les dizaines de Sars, etc.; de
sorte qu'en réunissant, comme dans le tableau suivant, les deux systèmes de notation qui
viennent d'être indiqués :
1 The Journal of the royal asiatic society of the Great Britain and Ireland, page 218.
2 Inséré aux pages 33 et suivants du Bulletin archéologique de VAtheneum français. IIe année,
mai 1856.
3 The five great monarchies of the ancien eastem ivorld; by Georges Rawlinson, London, 1862
pag. 128 et suiv.
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