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Deux inscriptions de Mendès.
Traduction : « Cette grande chanteuse prononce : Chaque prêtre qui entre en ce temple,
chaque femme qui suit sa maîtresse, au jour de tous les jours et à l'occasion des grandes fêtes
du cycle divin, lorsque vous 1 me voyez debout, portant le collier et le miroir, adorez-moi2, pré-
sentez-moi la fleur de vie3, que mon nom soit parfait en mémoire perpétuelle, avec ceux de mon
mari et de mes enfants, auprès des grands dieux qui résident dans le nome Mendésien ; car4
1) Le texte donne
ce qui signifierait «elle me voit» ou bien «elle m'a vu». Je préfère
pourtant lire__^ [i %\' « ils me voient » en m'appuyant sur l'usage général dans des textes de cet
-ces-
ordre de transférer au besoin les signes.
2) Le groupe
composé de à_a +
+
s'applique originairement sans doute à des
dieux «adorer dieu», «adoration divine». Mais on trouve, déjà à l'époque de la XIIe dynastie, cette notion
s'employant pour exprimer l'hommage accordé à des hommes. Cf. par exemple l'inscription d'Ameni de
Benihassan (publiée par Lepsius, Denkmaler, II, pl. 122, et Eeinisch, Chrestomathie, pl. 5) i< j\ ^ ""j^^T
«le fils royal me fit compliment». Plus tard, on retrouve cet emploi du dit groupe sous la XVIIIe dynastie,
par exemple dans l'inscription du tombeau d'Amonemheb, découvert par M. Ebeks. Ligne 28 cle ce texte
q v\ ^ 1 «je la donnai pour le roi; je reçus un honneur
important donne o_q
aww\ K± t -il r n^Ji _zz
divin pour cela» (voir Chabas, Mélanges éggéologiques, IIIe série, vol. II, p. 287). Autant que je connais.
Cl y
on n'a pas retrouvé jusqu'ici le dérivé moderne du groupe Il serait possible que tô-iêja-ot^- «cum
honore compellare, salutare» en fût le descendant copte. Le changement de iwam (dans ^ en av. ne s'ex-
pliquerait alors guère autrement que par ce que les Allemands appellent « Volksetymologie» (cf. à ce sujet
Andeesen, Deutsche Volksetymologie, Heilbronn 1876). Le « Anlehnungswort » serait sans doute le copte ja.oit^-
«clamare, appellare». En d'autres mots, en prononçant tiou-noute, l'égyptien a mal compris le dernier membre
de composition, qu'il a pu fort bien confondre avec le mot égyptien qui correspond au copte .m-ott^-, dont
le sens convient très bien au mot en question.
3) Une plante souvent mentionnée dans les textes funéraires.
4) Ordinairement la partie justificative de cet ordre d'inscriptions — j'entends la partie qui motive
l'exhortation qu'adresse le défunt aux visiteurs du tombeau — débute par ou aaaaaa ou bien rien
aaaaaa Q <CH>d \\ Cl \\
que , suivis du pronom . Dans notre texte, le pronom de la première personne du singulier intro-
duit immédiatement la phrase.
Deux inscriptions de Mendès.
Traduction : « Cette grande chanteuse prononce : Chaque prêtre qui entre en ce temple,
chaque femme qui suit sa maîtresse, au jour de tous les jours et à l'occasion des grandes fêtes
du cycle divin, lorsque vous 1 me voyez debout, portant le collier et le miroir, adorez-moi2, pré-
sentez-moi la fleur de vie3, que mon nom soit parfait en mémoire perpétuelle, avec ceux de mon
mari et de mes enfants, auprès des grands dieux qui résident dans le nome Mendésien ; car4
1) Le texte donne
ce qui signifierait «elle me voit» ou bien «elle m'a vu». Je préfère
pourtant lire__^ [i %\' « ils me voient » en m'appuyant sur l'usage général dans des textes de cet
-ces-
ordre de transférer au besoin les signes.
2) Le groupe
composé de à_a +
+
s'applique originairement sans doute à des
dieux «adorer dieu», «adoration divine». Mais on trouve, déjà à l'époque de la XIIe dynastie, cette notion
s'employant pour exprimer l'hommage accordé à des hommes. Cf. par exemple l'inscription d'Ameni de
Benihassan (publiée par Lepsius, Denkmaler, II, pl. 122, et Eeinisch, Chrestomathie, pl. 5) i< j\ ^ ""j^^T
«le fils royal me fit compliment». Plus tard, on retrouve cet emploi du dit groupe sous la XVIIIe dynastie,
par exemple dans l'inscription du tombeau d'Amonemheb, découvert par M. Ebeks. Ligne 28 cle ce texte
q v\ ^ 1 «je la donnai pour le roi; je reçus un honneur
important donne o_q
aww\ K± t -il r n^Ji _zz
divin pour cela» (voir Chabas, Mélanges éggéologiques, IIIe série, vol. II, p. 287). Autant que je connais.
Cl y
on n'a pas retrouvé jusqu'ici le dérivé moderne du groupe Il serait possible que tô-iêja-ot^- «cum
honore compellare, salutare» en fût le descendant copte. Le changement de iwam (dans ^ en av. ne s'ex-
pliquerait alors guère autrement que par ce que les Allemands appellent « Volksetymologie» (cf. à ce sujet
Andeesen, Deutsche Volksetymologie, Heilbronn 1876). Le « Anlehnungswort » serait sans doute le copte ja.oit^-
«clamare, appellare». En d'autres mots, en prononçant tiou-noute, l'égyptien a mal compris le dernier membre
de composition, qu'il a pu fort bien confondre avec le mot égyptien qui correspond au copte .m-ott^-, dont
le sens convient très bien au mot en question.
3) Une plante souvent mentionnée dans les textes funéraires.
4) Ordinairement la partie justificative de cet ordre d'inscriptions — j'entends la partie qui motive
l'exhortation qu'adresse le défunt aux visiteurs du tombeau — débute par ou aaaaaa ou bien rien
aaaaaa Q <CH>d \\ Cl \\
que , suivis du pronom . Dans notre texte, le pronom de la première personne du singulier intro-
duit immédiatement la phrase.