Petites notes de critique et de philologie.
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:< celui ou ce qui est attaché, qui appartient, à l'oeil d'épervier », c'est-à-dire « ce qui entoure
'œil d'épervier », tout
mac », « les entrailles
l'œil d'épervier », tout comme par exemple -J-J^ 9 1 signifie « ce qui appartient à l'esto
».
0"\
Une fois admis cette étymologié du groupe présumé «partie de la tête qui entoure
l'œil de l'épervier», on comprend aisément que ce signe ait pu se confondre en usage avec
le signe «l'état de béatitude, le béatifié», le dernier groupe étant divisé étymologiquement
en - -j\ -f- ( d'après M. Brugsch, c'est-à-dire en des éléments presque identiques
par la prononciation avec ceux qui forment partie du mot présumé ^). Car, selon une règle
des mieux établies de l'écriture Ptolémaïque, les signes ayant la même valeur phonétique
peuvent s'employer indifféremment pour produire cette lecture, quelque soit du reste le sens
du mot qu'elle doit rendre.
Je suppose donc qu'il y a eu, en égyptien, un mot Ç) signifiant « la partie du corps
qui entoure l'œil de l'épervier». Les égyptologues seront à même sans doute de vérifier
l'exactitude de cette conjecture, les monuments des basses époques étant encore loin de nous
avoir révélé leurs secrets.
§ 33. La valeur, restée longtemps inconnue, du signe 0=9 a été déterminée fort bien
par M. Stern'2, d'après une variante de l'ancien empire, rapprochée d'une autre tirée du
papyrus Ebers. Cette lecture JJ^—nfi (je lirai volontiers bah, au lieu de beha, comme le veut
M. Stern, surtout parce que les monuments de l'ancien empire qui nous font voir ce groupe,
dans l'expression { J - Ç\ J fi , variante de - h vO j 8 $f i , le plus souvent
représentent «—Q intercalé entre J et fi, et qu'aussi le copte semble avoir adopté la même
suite de sons), n'a pas été jusqu'ici corroborée par le témoignage de monuments plus récents.
On peut donc se demander si elle était inhérente au signe en question, durant tout le
développement de la langue pharaonique, ou s'il faut la borner aux temps les plus reculés.
Les formes coptes otooi, ottûiçc, qui correspondent à l'ancien 0=9, nous mènent pourtant
à la supposition qu'à un moment donné l'ancien Jj de J] «—njj <e?< a dû se changer en ^Tj
ou <2; il serait au moins fort étrange que le changement de b en ou se fût produit juste-
ment à l'heure où l'on a commencé à écrire le copte et non pas avant.
Ces considérations sont confirmées par la comparaison des deux inscriptions t^e<^><^>?
dont l'une a été publiée par M. Ebers :î, l'autre par M. Greexe 4. Voici le passage qui me
paraît concluant pour la manière dont il faut lire le signe 0=9, au moins depuis l'époque
de la XXVIe dynastie :
□ <=* _ n a , q n
V
1 à A.WvVv -H- AAAAAA M»AA <£Û v=-" -H-© —' • <-^Sx^ -jO'^ v=>-0 0 (
-0—
I L- I AMWA AA/-/WA _£_T* --* -u WAW JJ -1*- ' ^ w i -if— (£)
1) Voir Dûmichex dans la Zeitschrift, 1866, p. 61.
2) Zeitschrift, 1874, p. 91.
3) Ebers, Die naophore Statue des Harual. Zeitschrift der deutschen morgenlandischen Gesellschaft, 1873,
p. 137—147. Le texte a été assez mal gravé sur les faces de la statue, d'après M. Ebers.
4) Greene, Fouilles exécutées à Thehes, pl. IX et X. — M. Piehl a donné dans le Journal asiatique,
février-mars 1881, p. 159 à 178, l'analyse complète des deux inscriptions. — E.
9*
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:< celui ou ce qui est attaché, qui appartient, à l'oeil d'épervier », c'est-à-dire « ce qui entoure
'œil d'épervier », tout
mac », « les entrailles
l'œil d'épervier », tout comme par exemple -J-J^ 9 1 signifie « ce qui appartient à l'esto
».
0"\
Une fois admis cette étymologié du groupe présumé «partie de la tête qui entoure
l'œil de l'épervier», on comprend aisément que ce signe ait pu se confondre en usage avec
le signe «l'état de béatitude, le béatifié», le dernier groupe étant divisé étymologiquement
en - -j\ -f- ( d'après M. Brugsch, c'est-à-dire en des éléments presque identiques
par la prononciation avec ceux qui forment partie du mot présumé ^). Car, selon une règle
des mieux établies de l'écriture Ptolémaïque, les signes ayant la même valeur phonétique
peuvent s'employer indifféremment pour produire cette lecture, quelque soit du reste le sens
du mot qu'elle doit rendre.
Je suppose donc qu'il y a eu, en égyptien, un mot Ç) signifiant « la partie du corps
qui entoure l'œil de l'épervier». Les égyptologues seront à même sans doute de vérifier
l'exactitude de cette conjecture, les monuments des basses époques étant encore loin de nous
avoir révélé leurs secrets.
§ 33. La valeur, restée longtemps inconnue, du signe 0=9 a été déterminée fort bien
par M. Stern'2, d'après une variante de l'ancien empire, rapprochée d'une autre tirée du
papyrus Ebers. Cette lecture JJ^—nfi (je lirai volontiers bah, au lieu de beha, comme le veut
M. Stern, surtout parce que les monuments de l'ancien empire qui nous font voir ce groupe,
dans l'expression { J - Ç\ J fi , variante de - h vO j 8 $f i , le plus souvent
représentent «—Q intercalé entre J et fi, et qu'aussi le copte semble avoir adopté la même
suite de sons), n'a pas été jusqu'ici corroborée par le témoignage de monuments plus récents.
On peut donc se demander si elle était inhérente au signe en question, durant tout le
développement de la langue pharaonique, ou s'il faut la borner aux temps les plus reculés.
Les formes coptes otooi, ottûiçc, qui correspondent à l'ancien 0=9, nous mènent pourtant
à la supposition qu'à un moment donné l'ancien Jj de J] «—njj <e?< a dû se changer en ^Tj
ou <2; il serait au moins fort étrange que le changement de b en ou se fût produit juste-
ment à l'heure où l'on a commencé à écrire le copte et non pas avant.
Ces considérations sont confirmées par la comparaison des deux inscriptions t^e<^><^>?
dont l'une a été publiée par M. Ebers :î, l'autre par M. Greexe 4. Voici le passage qui me
paraît concluant pour la manière dont il faut lire le signe 0=9, au moins depuis l'époque
de la XXVIe dynastie :
□ <=* _ n a , q n
V
1 à A.WvVv -H- AAAAAA M»AA <£Û v=-" -H-© —' • <-^Sx^ -jO'^ v=>-0 0 (
-0—
I L- I AMWA AA/-/WA _£_T* --* -u WAW JJ -1*- ' ^ w i -if— (£)
1) Voir Dûmichex dans la Zeitschrift, 1866, p. 61.
2) Zeitschrift, 1874, p. 91.
3) Ebers, Die naophore Statue des Harual. Zeitschrift der deutschen morgenlandischen Gesellschaft, 1873,
p. 137—147. Le texte a été assez mal gravé sur les faces de la statue, d'après M. Ebers.
4) Greene, Fouilles exécutées à Thehes, pl. IX et X. — M. Piehl a donné dans le Journal asiatique,
février-mars 1881, p. 159 à 178, l'analyse complète des deux inscriptions. — E.
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