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Rapport sur une mission en Italie.
mais il devait remplir certaines conditions pour arriver à cet état glorieux. Il lui fallait être
instruit des prières et des cérémonies nécessaires à lui assurer le bonheur et la subsistance
dans l'autre vie, muni des amulettes et du viatique, indispensable à tous les habitants de
l'autre monde : de là les expressions de
muni, fréquentes dans les textes à partir de
<=>, Khou instruit et de \ \ , Khou
a XIe dynastie. C'est au Khou instruit que
s'adresse le proscynème de nos stèles, et cette qualification avait amené les théologiens à
mettre devant le nom du défunt un titre spécial : c'est du ° ^ |\ [ [j qu'il s'agit, du
0 i H
i
i 1 11 ! 1
L/D ^/-1 du °^ ^j, en d'autres termes, du EÂ nommé
Khami, du EÀ nommé Padennoumoïs, du ra nommé Pshodou. Le défunt est identifié ici
au soleil, comme ailleurs il l'est à Osiris.: l'idée de lumière contenue dans le terme de
O . JYQ'
se continue dans le titre de |. C'est au défunt glorieux et instruit, resplendissant et omniscient
comme le soleil, que s'adresse le proscynème de nos stèles. L'identification avec Eâ, qu'on
croit avoir été exclusivement réservée aux rois, était donc accordée aux simples particuliers
sous la XIXe et sous la XXe dynasties, sinon plus tôt.
L'expression au Khou instruit du Râ X. . . . devait même avoir perdu, dès cette époque,
une partie de sa force première, car quelques-unes de nos stèles la présentent doublée d'autres
expressions, quelques-unes contradictoires en apparence. Le plus souvent on met devant
^ r\ ^/j WAM C\ AAAAAA
^^ss l J], la locution j_j ! au double de ... . La traduction littérale au double du
lumineux instruit du soleil, sans être un contre-sens positif, aurait, comme beaucoup de traduc-
tions littérales, l'inconvénient d'outrepasser l'intention des Égyptiens. Il en serait de même,
si l'on traduisait mot pour mot une autre variante, où l'on identifie avec j le même individu
qui vient d'être identifié avec Eâ. Au temps où nos monuments ont été rédigés, toutes ces
AAAAAA
formules s'étaient usées plus ou moins par l'usage : \_j | était devenu, comme Hincks l'a fait
observer, une sorte de pronom funéraire, A équivalait à notre mot déf unt. En réalité,
l'accumulation de tous ces termes et de toutes ces identifications dans une même formule
n'avait plus d'autre objet que d'indiquer complètement la condition de mort et de mort
bienheureux de l'individu dont on parlait.
Sans relever les variantes de langue comme h ^ et (H au féminin, où le texte nous
montre la chute de <=> dès la XXe dynastie, je relèverai la forme féminine ^
sur la stèle n° 310 (n° IV, p. 105 de la liste) qui montre que l'idée de sexe persistait
dans l'idée de l'âme après la mort. Le fait était déjà connu pour le ^j*>^|fj Par ^es formules
magiques : je l'ai cherché longtemps en vain pour le |_j. Une stèle de la collection Belmore
m'a paru un moment la porter; mais j'ai reconnu que l'on avait affaire sur ce monument
à une forme bizarre du pronom féminin de la seconde personne. Je crois avoir enfin
trouvé un u de sexe féminin :
!
1° Sur la stèle n° 287 de Turin. C'est un monument d'époque saïte et d'origine thébaine,
fort soigné de style : les légendes sont en écriture rétrograde. A droite, Osiris momie est
debout, à gauche, le personnage debout également en adoration, entre les deux, sous le ^
la légende
□ & i
, o tt m o f &-D i ~) IrA t=^=> \ \ | ^ZZ^ r=1WMA □ 5 £=2 "9 o ^
o ^=^u i i ^=^h^ LJ 1 \/• i
AAAAAA I I I LA r-' W ^ 0 I ^ A.^AAAA I 11 I^F*" A/MM AAAAAA
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Rapport sur une mission en Italie.
mais il devait remplir certaines conditions pour arriver à cet état glorieux. Il lui fallait être
instruit des prières et des cérémonies nécessaires à lui assurer le bonheur et la subsistance
dans l'autre vie, muni des amulettes et du viatique, indispensable à tous les habitants de
l'autre monde : de là les expressions de
muni, fréquentes dans les textes à partir de
<=>, Khou instruit et de \ \ , Khou
a XIe dynastie. C'est au Khou instruit que
s'adresse le proscynème de nos stèles, et cette qualification avait amené les théologiens à
mettre devant le nom du défunt un titre spécial : c'est du ° ^ |\ [ [j qu'il s'agit, du
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L/D ^/-1 du °^ ^j, en d'autres termes, du EÂ nommé
Khami, du EÀ nommé Padennoumoïs, du ra nommé Pshodou. Le défunt est identifié ici
au soleil, comme ailleurs il l'est à Osiris.: l'idée de lumière contenue dans le terme de
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se continue dans le titre de |. C'est au défunt glorieux et instruit, resplendissant et omniscient
comme le soleil, que s'adresse le proscynème de nos stèles. L'identification avec Eâ, qu'on
croit avoir été exclusivement réservée aux rois, était donc accordée aux simples particuliers
sous la XIXe et sous la XXe dynasties, sinon plus tôt.
L'expression au Khou instruit du Râ X. . . . devait même avoir perdu, dès cette époque,
une partie de sa force première, car quelques-unes de nos stèles la présentent doublée d'autres
expressions, quelques-unes contradictoires en apparence. Le plus souvent on met devant
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lumineux instruit du soleil, sans être un contre-sens positif, aurait, comme beaucoup de traduc-
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si l'on traduisait mot pour mot une autre variante, où l'on identifie avec j le même individu
qui vient d'être identifié avec Eâ. Au temps où nos monuments ont été rédigés, toutes ces
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formules s'étaient usées plus ou moins par l'usage : \_j | était devenu, comme Hincks l'a fait
observer, une sorte de pronom funéraire, A équivalait à notre mot déf unt. En réalité,
l'accumulation de tous ces termes et de toutes ces identifications dans une même formule
n'avait plus d'autre objet que d'indiquer complètement la condition de mort et de mort
bienheureux de l'individu dont on parlait.
Sans relever les variantes de langue comme h ^ et (H au féminin, où le texte nous
montre la chute de <=> dès la XXe dynastie, je relèverai la forme féminine ^
sur la stèle n° 310 (n° IV, p. 105 de la liste) qui montre que l'idée de sexe persistait
dans l'idée de l'âme après la mort. Le fait était déjà connu pour le ^j*>^|fj Par ^es formules
magiques : je l'ai cherché longtemps en vain pour le |_j. Une stèle de la collection Belmore
m'a paru un moment la porter; mais j'ai reconnu que l'on avait affaire sur ce monument
à une forme bizarre du pronom féminin de la seconde personne. Je crois avoir enfin
trouvé un u de sexe féminin :
!
1° Sur la stèle n° 287 de Turin. C'est un monument d'époque saïte et d'origine thébaine,
fort soigné de style : les légendes sont en écriture rétrograde. A droite, Osiris momie est
debout, à gauche, le personnage debout également en adoration, entre les deux, sous le ^
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