172
Les textes cunéiformes, etc.
traction publique. Ils appartiennent aux plus anciens monuments littéraires de la Babylonie
et sont rédigés dans cette espèce particulière d'idéogrammes sur le caractère linguistique
desquels les assyriologues sont en désaccord entre eux : les uns les considèrent comme l'ex-
pression d'une langue non sémitique, nommée accadienne ou sumérienne ; les autres y voient
au contraire de simples idéogrammes destinés à exprimer la langue sémitique des Assyro-
Babyloniens.
Cette dernière thèse, défendue par moi depuis quinze ans contre l'école entière des
assyriologues, a fini par se rallier les suffrages de savants tels que Stanislas Guyard, Henri
Pognon et Friedrich Delitzsch qui rejettent, d'après mon initiative, l'existence même du
peuple et de la langue, dits de Sumer ou d'Accad, créés par les premiers déchiffreurs des
écritures cunéiformes.
Mais à côté des partis résolument adversaires de suméristes et d'anti-suinéristes, il s'est
formée peu à peu une opinion intermédiaire qui reconnaît l'origine sémitique-assyrienne de
la presque totalité de la littérature cunéiforme postérieure aux inscriptions archaïques de la
collection Sarzec, mais voit dans celles-ci un produit pur et inaltéré du génie sumérien
et partant non sémitique. Les partisans de cette opinion se flattent de l'espérance d'avon
enfin dans ces textes la langue sumérienne vraie, qui, si elle n'est pas antérieure au con-
tact avec les Sémites, le serait du moins à la prédomination de ces derniers. J'ai montré dès
1883 combien cette dernière espérance de Paccadisme ou sumérisme était illusoire et que les
inscriptions réputées accadiennes ou sumériennes de l'ancien empire babylonien ne diffèrent
en rien, au point de vue de la rédaction, des textes du même genre composés sous les
derniers rois de Babylone, y compris les dynasties achéménide et gréco-parthe. Mais comme
il est bon de chasser l'erreur de ses derniers retranchements, je me suis décidé à publier
en autographie tous les textes de M. Sarzec et à les accompagner d'une traduction littérale
en assyrien avec un commentaire et une traduction en français. Ce travail est déjà assez
avancé, mais comme l'élaboration entière du commentaire et des notes philologiques demande
encore un certain temps, j'ai cru utile de hâter la solution de la question sumérienne en
publiant tout d'abord une bonne partie de ces textes en transcription seulement sans faire
figurer les caractères archaïques. La simple comparaison du texte pseudo-sumérien avec son
sosie assyrien suffira à elle seule pour faire acquérir la conviction que les deux rédactions
se superposent et n'en font qu'une, savoir celle qui se manifeste sous la forme assyrienne
et sémitique.
Les inscriptions transcrites ci-après portent le numéro de la planche sur laquelle elles
figurent dans le recueil de M. Sarzec. J'ai numéroté les lignes pour faciliter la comparaison
de mot à mot.
Les signes non encore identifiés et ceux dont le sens n'est pas certain, ont été laissés
de côté; en philologie une lacune veut beaucoup mieux qu'une traduction mal fondée.
Les notes et la traduction courante suivront la transcription des textes et seront
accompagnées d'une esquisse des phonèmes qui indiquent les relations grammaticales.
Les textes cunéiformes, etc.
traction publique. Ils appartiennent aux plus anciens monuments littéraires de la Babylonie
et sont rédigés dans cette espèce particulière d'idéogrammes sur le caractère linguistique
desquels les assyriologues sont en désaccord entre eux : les uns les considèrent comme l'ex-
pression d'une langue non sémitique, nommée accadienne ou sumérienne ; les autres y voient
au contraire de simples idéogrammes destinés à exprimer la langue sémitique des Assyro-
Babyloniens.
Cette dernière thèse, défendue par moi depuis quinze ans contre l'école entière des
assyriologues, a fini par se rallier les suffrages de savants tels que Stanislas Guyard, Henri
Pognon et Friedrich Delitzsch qui rejettent, d'après mon initiative, l'existence même du
peuple et de la langue, dits de Sumer ou d'Accad, créés par les premiers déchiffreurs des
écritures cunéiformes.
Mais à côté des partis résolument adversaires de suméristes et d'anti-suinéristes, il s'est
formée peu à peu une opinion intermédiaire qui reconnaît l'origine sémitique-assyrienne de
la presque totalité de la littérature cunéiforme postérieure aux inscriptions archaïques de la
collection Sarzec, mais voit dans celles-ci un produit pur et inaltéré du génie sumérien
et partant non sémitique. Les partisans de cette opinion se flattent de l'espérance d'avon
enfin dans ces textes la langue sumérienne vraie, qui, si elle n'est pas antérieure au con-
tact avec les Sémites, le serait du moins à la prédomination de ces derniers. J'ai montré dès
1883 combien cette dernière espérance de Paccadisme ou sumérisme était illusoire et que les
inscriptions réputées accadiennes ou sumériennes de l'ancien empire babylonien ne diffèrent
en rien, au point de vue de la rédaction, des textes du même genre composés sous les
derniers rois de Babylone, y compris les dynasties achéménide et gréco-parthe. Mais comme
il est bon de chasser l'erreur de ses derniers retranchements, je me suis décidé à publier
en autographie tous les textes de M. Sarzec et à les accompagner d'une traduction littérale
en assyrien avec un commentaire et une traduction en français. Ce travail est déjà assez
avancé, mais comme l'élaboration entière du commentaire et des notes philologiques demande
encore un certain temps, j'ai cru utile de hâter la solution de la question sumérienne en
publiant tout d'abord une bonne partie de ces textes en transcription seulement sans faire
figurer les caractères archaïques. La simple comparaison du texte pseudo-sumérien avec son
sosie assyrien suffira à elle seule pour faire acquérir la conviction que les deux rédactions
se superposent et n'en font qu'une, savoir celle qui se manifeste sous la forme assyrienne
et sémitique.
Les inscriptions transcrites ci-après portent le numéro de la planche sur laquelle elles
figurent dans le recueil de M. Sarzec. J'ai numéroté les lignes pour faciliter la comparaison
de mot à mot.
Les signes non encore identifiés et ceux dont le sens n'est pas certain, ont été laissés
de côté; en philologie une lacune veut beaucoup mieux qu'une traduction mal fondée.
Les notes et la traduction courante suivront la transcription des textes et seront
accompagnées d'une esquisse des phonèmes qui indiquent les relations grammaticales.