LA STÈLE MENTIONNANT LES ISRAÉLITES
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rouo-e, qu'a nourri Uertheku, le bienheureux rejeton de Tum ». est ici en
parallèle avec ' j^j^ cllu" SIU^ immédiatement. De même, à Deir el-Bahari, Amon,
parlant à Ha'tshepsou (pl. XIX), l'appelle !^£> /^*>m « ma bienheureuse race » ou
<t postérité ». Je traduirais donc JJ a*aa™ <=> i i i en parlant d'Israël : « il n'a pas de
descendance ou de postérité; sa race n'existe plus. »
Quant au commencement de la phrase, il me semble qu'il doit être rapproché d'un
passage d'une stèle d'Amënophis III, gravée sur les rochers d'Assouan. Cette stèle qui
est datée de l'an V raconte la première campagne du roi en Nubie lorsqu'on lui eut
rapporté que le vil Kousch s'était de nouveau révolté. Elle a été publiée une première
fois par Lepsius (Denkm., III, 81) ; mais le texte de sa copie est fort mutilé. Une seconde
publication a été faite par M. de Morgan (Cat., I, p. 4) ; elle est plus complète que celle
de Lepsius, cependant elle présente encore bien des points obscurs. Nous discernons
dans ce texte que le roi, paraissant au milieu des ennemis comme Montou, en fit un
grand massacre; on fit cependant des prisonniers dont le nombre est effacé, et dont il
est dit : ç Q l v\ I <=> « il laisse vivre1 parmi eux autant qu'il veut »
i i i
x
<=> y, ,, ¥\ /wwvx P „ <=> (=nz) « pour ne point détruire, anéantir la race de Kousch,
la vile ». Je traduis ^ Par (( détruire, anéantir », parce que le contexte me paraît
imposer cette signification, et aussi parce que ce verbe me semble correspondre à
P^P^j^_f] de l'un des exemples de M. Spiegelberg2. Je crois aussi que nous pou-
vons le considérer comme une autre forme du mot ^ " de la stèle. Le texte de
Lepsius indique l'/www comme douteux, ce qui n'est pas le cas dans la copie de M. de
Morgan. Nous aurions là un exemple de ce que Brugsch appelle la forme V des racines
égyptiennes produite par l'introduction de la nasale dans le radical (Brugsch, Dict.,
Préf., p. vu). Quant à ce que nous ayons un A au lieu d'un ^3^, nous avons un exemple
tout à fait parallèle dans ^0 et "^p^ (Brugsch, Dict., p. 1255). Je traduirais donc :
« Israël est anéanti, sa postérité n'existe plus; il n'a plus de descendance. »
Je reviens maintenant à ce qui est dit des autres localités de la Palestine ou de la
Syrie :
N T7 -fi A -<D ^ -<n AAA/VNA AMftM \ n A/WVAA r\ AA/WVA |\ r\
/vWM
1 -sV-J^IVT 1 f)Q^-^^ 1
Quand il quitte l'Afrique pour nous parler de l'Asie, l'auteur commence par les Khétas,
le peuple le plus éloigné. « Les Khétas sont en paix. » Il passe de là au sud, à Kanaan,
qui, ainsi que l'a déterminé M. Max Millier (Asien und Europa, 145, 181), représente
la côte des Philistins et, je crois aussi, la partie du pays immédiatement avoisinante,
ce que les Hébreux appelaient la Shephelah, tandis que ce qu'on nommerait aujour-
d'hui le « Hinterland » de cette côte est désigné ici comme dans d'autres inscriptions
1. Pap. d'Orbineg, pl. II, 9.
2. Zeitschr., vol. XXXIV, p. 23.
RECUEIL, XX. — NOUV. SÉR., IV.
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rouo-e, qu'a nourri Uertheku, le bienheureux rejeton de Tum ». est ici en
parallèle avec ' j^j^ cllu" SIU^ immédiatement. De même, à Deir el-Bahari, Amon,
parlant à Ha'tshepsou (pl. XIX), l'appelle !^£> /^*>m « ma bienheureuse race » ou
<t postérité ». Je traduirais donc JJ a*aa™ <=> i i i en parlant d'Israël : « il n'a pas de
descendance ou de postérité; sa race n'existe plus. »
Quant au commencement de la phrase, il me semble qu'il doit être rapproché d'un
passage d'une stèle d'Amënophis III, gravée sur les rochers d'Assouan. Cette stèle qui
est datée de l'an V raconte la première campagne du roi en Nubie lorsqu'on lui eut
rapporté que le vil Kousch s'était de nouveau révolté. Elle a été publiée une première
fois par Lepsius (Denkm., III, 81) ; mais le texte de sa copie est fort mutilé. Une seconde
publication a été faite par M. de Morgan (Cat., I, p. 4) ; elle est plus complète que celle
de Lepsius, cependant elle présente encore bien des points obscurs. Nous discernons
dans ce texte que le roi, paraissant au milieu des ennemis comme Montou, en fit un
grand massacre; on fit cependant des prisonniers dont le nombre est effacé, et dont il
est dit : ç Q l v\ I <=> « il laisse vivre1 parmi eux autant qu'il veut »
i i i
x
<=> y, ,, ¥\ /wwvx P „ <=> (=nz) « pour ne point détruire, anéantir la race de Kousch,
la vile ». Je traduis ^ Par (( détruire, anéantir », parce que le contexte me paraît
imposer cette signification, et aussi parce que ce verbe me semble correspondre à
P^P^j^_f] de l'un des exemples de M. Spiegelberg2. Je crois aussi que nous pou-
vons le considérer comme une autre forme du mot ^ " de la stèle. Le texte de
Lepsius indique l'/www comme douteux, ce qui n'est pas le cas dans la copie de M. de
Morgan. Nous aurions là un exemple de ce que Brugsch appelle la forme V des racines
égyptiennes produite par l'introduction de la nasale dans le radical (Brugsch, Dict.,
Préf., p. vu). Quant à ce que nous ayons un A au lieu d'un ^3^, nous avons un exemple
tout à fait parallèle dans ^0 et "^p^ (Brugsch, Dict., p. 1255). Je traduirais donc :
« Israël est anéanti, sa postérité n'existe plus; il n'a plus de descendance. »
Je reviens maintenant à ce qui est dit des autres localités de la Palestine ou de la
Syrie :
N T7 -fi A -<D ^ -<n AAA/VNA AMftM \ n A/WVAA r\ AA/WVA |\ r\
/vWM
1 -sV-J^IVT 1 f)Q^-^^ 1
Quand il quitte l'Afrique pour nous parler de l'Asie, l'auteur commence par les Khétas,
le peuple le plus éloigné. « Les Khétas sont en paix. » Il passe de là au sud, à Kanaan,
qui, ainsi que l'a déterminé M. Max Millier (Asien und Europa, 145, 181), représente
la côte des Philistins et, je crois aussi, la partie du pays immédiatement avoisinante,
ce que les Hébreux appelaient la Shephelah, tandis que ce qu'on nommerait aujour-
d'hui le « Hinterland » de cette côte est désigné ici comme dans d'autres inscriptions
1. Pap. d'Orbineg, pl. II, 9.
2. Zeitschr., vol. XXXIV, p. 23.
RECUEIL, XX. — NOUV. SÉR., IV.