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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 20.1898

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Nr. 1-2
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Naville, Edouard: Les dernières lignes de la stèle mentionnant les Israélites
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https://doi.org/10.11588/diglit.12427#0046
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LA STÈLE MENTIONNANT LES ISRAÉLITES

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mot hébreu n'est pas une corruption de l'ancien nom d'Iamnia, différent d'Iabnel, et si
ce n'est pas le texte des Septante qui est le texte correct; d'autant plus qu'à cet endroit
on s'attendrait à un nom de ville, et qu'Iamnia arriverait exactement à sa place dans
J'énumération, entre Hékron et Ashdod.

Je ne crois pas qu'il faille rapprocher 'ia-j.vsîa d"là6vrfX; ces deux transcriptions cor-
respondent à deux noms différents de la même ville, ce qui ne doit pas nous étonner.
'iaêvr,X est un nom Elohiste, un nom qui se termine en bx. L'analogie de Bétliel dont le
nom ancien était Louz me semble venir à l'appui de la supposition qu'Iamnia peut
avoir eu deux noms dont le plus ancien serait celui que nous trouvons dans les textes
égyptiens, et peut-être aussi clans les textes cunéiformes, car l'égyptien Inu anima
correspond à Yanu anima des tablettes de Tell el-Amarna (p. 142), sans parler du passage
clu livre de Josué qui me paraît en avoir conservé la trace. M. Hommel, dans une lettre
particulière, insiste sur la difficulté qu'il y a à faire de Yanu arrima 'lauvsfa. Oui, sans
doute, si l'on veut chercher dans les transcriptions grecques une rigueur de méthode et
un système bien établi que, selon moi, il est difficile d'y trouver. Qu'on prenne les
Septante, Josèphe ou YOnomasticon d'Eusèbe, et l'on verra que ce qui a guidé les
auteurs de ces transcriptions, c'est avant tout l'oreille, c'est le désir de reproduire en
lettres grecques un son analogue à celui qu'ils entendaient, et qui ne leur donnât pas
trop de peine à prononcer, car les Grecs étaient peu habiles à rendre les sons qui n'exis-
taient pas clans leur langue, surtout les gutturales des langues sémitiques. Il en résulte
qu'un grand nombre de transcriptions grecques ne sont que des assonances, c'est-à-dire
des approximations, et si l'on y discerne quelques grands traits qu'on peut à peine
appeler des règles, il y a loin de là à un système parfaitement fixe et logique.

Il me semble d'ailleurs que, dans ce cas-ci, les considérations géographiques pèsent
d'un grand poids et doivent nous décider pour Iamnia. Inu àmma est mentionné ici
avec Askalon et Ghezer.. Il m'est impossible de ne pas croire que la raison pour laquelle
ces trois villes sont réunies ainsi et mentionnées après Kanaan, dont les deux pre-
mières faisaient partie, c'est qu'elles appartenaient toutes trois à la même région.
Iamnia aussi est assoeiée au même groupe. Strabon1, après avoir parlé de cette ville,
mentionne raoap!; (Ghezer), Azot (Ashdod) et Askalon, et il ajoute que d'Iamnia à Azot
jet Askalon il y a deux cents stades. Le livre de Judith2 nous raconte que l'arrivée
d'Olopherne causa une grande terreur parmi les villes de la côte, qu'il cite à partir de
Sidon. La liste se termine par 'i£[j.vaav, Ashdod et Askalon. Ces diverses considérations
me paraissent venir à l'appui de la conjecture de Brugsch, et j'assimile donc le nom
A'Inu àmma cle là stèle à la ville d'Iamnia.

D'après la représentation que nous en avons dans Rosellini, Inu àmma était au bord
d'un lac entouré de forêts; cela donne l'idée d'un endroit fertile. Strabon parle des
environs d'Iamnia comme étant extrêmement peuplés, à tel point qu'on pouvait lever là
40,000 hommes. Il y a évidemment une grande exagération dans ce chiffre; mais, chose
curieuse, le tribut que Thoutmès III tire d'Inu àmma et de deux localités avoisinantes

1. Liv. XVI, ch. n, § 28. — 2. îî, 58.
 
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