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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 27.1905

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: A travers la vocalisation égyptienne, [13]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12682#0008

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A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE

3

Reprenons les considérations qu'il expose. Il s'appuie sur deux ordres de faits
empruntés les uns à l'égyptien, les autres au copte. Examinons ces deux ordres de faits
l'un après l'autre, et voyons ce qu'ils nous apprennent :

A. — Et d'abord les faits égyptiens. Je me servirai des exemples mêmes cités par
Erman, ou du moins de ceux d'entre eux qui représentent des types de forme un peu

différents. Dans certains, le factitif A_D et le verbe qu'il régit ont un sujet l'un et

l'autre :

« Je fais qu ils apprennent tout ».

iii jy^ i <rr> i i i
_^ © «Tu fais qu'il vit5 ».

Dans d'autres, le causatif est à l'infinitif et le verbe est à un mode direct:

û_D [j |j |l^*~ww -d « pour faire qu'il accomplisse les ordres3 ».

Dans d'autres encore, le verbe est au passif, tandis que le factitif est régi par un pro-
nom isolé :

* —DAwix"Iga,î^3> « Toi, fais que du pain lui soit préparé4 ».

Dans tous les cas, la relation de taît, taï, et du verbe qui dépend de lui est la
même, et le verbe est subordonné à Û^J3) niais, — et c'est le point qu'Erman a
oublié d'examiner, — une pareille subordination ne peut-elle être rendue que par un
mode spécial qu'on puisse qualifier de subjonctif? Je ferai observer qu'Erman lui-
même nous a donné inconsciemment une réponse négative à cette question. En citant

•¥■ © comme un exemple typique de subordination, il l'a traduit en allemand et
en français : ich mâche dass er lebt, je fais qu'il vit, avec le verbe subordonné à l'in-
dicatif, non pas, ce qu'il aurait pu, ich mâche dass er lebe, je fais qu'il vive. A vrai
dire, l'emploi du subjonctif ou de l'indicatif n'est pas indifférent dans nos langues. En
français, dans la phrase qu'Erman prend pour exemple, l'indicatif indique une consé-
quence certaine, tu fais qu'il vit, tandis que le subjonctif marque une conséquence
possible ou désirable, mais nullement énoncée comme certaine, tu fais qu'il vive. La
subordination qu'Erman note dans la phrase n'est donc pas nécessairement une sub-
ordination de mode qui ne peut être exprimée que par une forme grammaticale diffé-
rente de l'indicatif; c'est une subordination logique, à laquelle un autre mode que le
subjonctif, l'indicatif par exemple, peut servir d'expression grammaticale. Il ne suffît
donc pas d'avoir noté une subordination entre et •¥* © pour conclure obliga-
toirement, avec Erman, que ir © est un mode spécial, un subjonctif : •¥■ © peut,
d'après ce qui vient d'être dit, être un indicatif aussi bien qu'un subjonctif.

Est-il un indicatif? 11 faut observer tout d'abord que les exemples de subordina-
tion de ce genre ne sont pas confinés au verbe A_a *taît, mais qu'on les rencontre à

la suite de toute sorte de verbes. On lit par exemple : | Chû^S'

1. Papyrus d'Orbiney, pl. XIX, L 4.

2. Papyrus d'Orbiney, pl. VI, 1. 3.

3. Pi.eyte-Rossi, Les Papyrus hiératiques de Turin, pl. l.XVII, 1. 4.

4. Papyrus de Bologne, pl. X, L 4.
 
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