Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 27.1905

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: Sur la XVIIIe et la XIX e dynastie de Manéthon
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12682#0019

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
11

SUR LA XVIIIe ET LA. XIXe DYNASTIE DE MANÉTHON

MANETHON TABLE D ABYDOS

'AfjLsvwoiî Amanhatpou III, 0 ^

To'j6(jno<ii<; - Thoutmasou IV, 0 r""^

Miacppayijio-jOwcr'.;, Mï)<fpano'j6o>(xiî Amanhatpou II, 0 <-=•
Mfiraçprç, M^pr.c Thoutmasou III, 0 O

'Afievuîç; 'A;jl£tœ!î ThOUtïïiaSOU II, 0 ■>-=* /wnm/\

'A{xevwç9{ç, 'A(ievtô^n; Thoutmasou Ier, ©C-=^LJ

XeSptic, XsSpciv Amanhatpou Ier, ®\^L1

"Ajjnoa'.;, 6 -/.aï TéôfJiaxreç AhmaSOU Ier, 0

La liste d'Abydos nous donne la version officielle qui prévalait sous la XIX0 dynastie,
lorsque les tables de Sétoui Ier et de Ramsès II furent gravées dans les temples d'Aby-
dos : elle omet la reine Hatshepsouîtou et ne veut connaître que la succession mascu-
line, Amanhatpou Ier, Thoutmasou Ier, Thoutmasou II, Thoutmasou III, ce qui réduit
la série à huit degrés, d'Ahmasou au troisième Amanhatpou. La liste de Manélhon ne
compte aussi que huit degrés, mais, au contraire du Canon hiéroglyphique, elle admet
une femme dans la succession, et elle intercale, en quatrième avant Amanhatpou III,
à l'endroit même où Thoutmasou II devrait être, une reine sœur de son prédécesseur
Aménôphthis, et qu'elle nomme Amensis-Amessis. Évidemment Manéthon, ou plutôt
ses auteurs, avaient essayé de concilier la donnée d'un règne de femme, que l'histoire
ou la tradition leur signalait, avec ce nombre de huit qu'ils rencontraient sur les tables
officielles de l'époque thébaine : comme ils ne pouvaient le faire qu'à la condition d'y
rayer un nom d'homme, ils avaient supprimé celui de Thoutmasou II, ce qui laissait
leur Amessis â la place même que Hatshepsouîtou avait occupée, au troisième rang
après Amôsis. Ces points indiqués, il convient d'aborder sans retard la comparaison
des noms qui composent les deux listes, et d'examiner s'ils s'accordent l'un à l'autre.
La plupart des savants qui ont traité la question ont tenu pour assuré que chacun des
personnages de Manéthon représentait un des personnages d'Abydos, et ils ont dépensé
une somme énorme d'ingéniosité soit à dériver les noms grecs des noms égyptiens,
soit à défaire l'ordre assigné à chacun par Manéthon pour y substituer celui du Canon
antique, bref à deviser quelque moyen de prouver qu'à l'origine, Manéthon et Abydos
étaient identiques du tout. Il me parait que l'historien, au lieu de restituer un Mané-
thon à sa guise par force de corrections et d'hypothèses, doit prendre les listes litté-
ralement, telles que les chronographes nous les ont livrées, sans y rien modifier. Si la
confrontation lui démontre qu'il ne peut pas en identifier tous les termes avec ceux
des tables pharaoniques, il se gardera bien d'en conclure qu'il y a eu faute d'un copiste
ou erreur d'un chronographe postérieur : il devra se résigner à croire que Manéthon
suivait une tradition distincte de celle qui nous est parvenue dans le Canon ramesside,
et il recherchera les origines de cette tradition.
 
Annotationen