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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 27.1905

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Legrain, Georges: Renseignements sur les dernières découvertes faites à Karnak
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12682#0071

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DERNIÈRES DECOUVERTES FAITES A KARNAK

mètres à peine ! Par contre, d'autres statues et une stèle de Thoutmôsis III furent
trouvées en très nombreux morceaux éparpillés dans toute la cachette. Ainsi nous
avons rencontré la partie supérieure d'une belle image de Toutankhamon à l'orifice
de la cachette : les fragments incomplets des reins et des jambes se rencontrèrent
partout, à tous les niveaux, tandis que les pieds et le socle furent tirés du fond même, à
20 mètres de là, à 8 mètres plus bas. Nous pensons que ce fait et d'autres semblables
méritent d'être retenus, car ils me semblent démontrer que le dépôt fut fait en une
seule fois. Des statues drapées à la grecque, une autre dont la tête est couronnée de
laurier, deux monnaies ptolémaïques, viennent dater la cachette de la fin de la pé-
riode grecque ou, au plus tard, du commencement de la domination romaine.

L'opinion de M. Maspero est que nous nous trouvons en présence d'une favissa,
dans laquelle étaient jetés les objets consacrés dans le temple et considérés comme hors
d'usage. Il resterait à déterminer si la Jaaissa était créée fortuitement et remplie d'un
seul coup, ou bien si, comme une fosse commune, elle demeurait ouverte de longues
années. Dans ce cas, il devait s'y produire des amoncellements ou couches chronolo-
giques, ce qui n'est nullement le cas à Karnak. Nous croyons avoir montré plus haut
que la cachette de Karnak fut disposée en quelque temps, fort rapidement, brutale-
ment même. Ceci nous avait fait espérer la découverte d'une cachette de guerre, créée
lors d'un des derniers sièges de Thèbes. Les statues n'auraient été là que déposées
provisoirement, cachant peut-être sous leur masse un trésor métallique. Rien n'est
venu encore donner raison à cette agréable hypothèse. Aussi bien, les statues avaient le
droit de rester de tout temps dans le temple, où elles recevaient les prières et les of-
frandes des passants et prenaient part au festin qui était offert à leur double sur l'autel
d'Amon. La quantité de ces statuettes devait être énorme dans le temple; il advint
même que la place manqua parfois et qu'on n'hésita pas à retrancher certaines parties
de statues qui dépassaient la surface occupée par le socle et empiétaient ainsi sur le
terrain voisin. Il semble qu'on ait payé au temple une redevance pour que ces statues
y demeurassent â tout jamais; c'était un revenu pour le clergé, mais une servitude
aussi, à laquelle il ne pouvait pas plus se dérober que les mosquées ne peuvent se
soustraire aux servitudes de waqf. Cette question demande, d'aillleurs, à être reprise
et traitée avec documents à l'appui; nous ne pouvons ici qu'exposer nos premières
remarques.

En résumé, la cachette de Karnak a été faite d'un seul coup, à une époque assez
proche. Elle n'a certainement pas suffi, et il doit y en avoir d'autres qui lui sont anté-
rieures. En attendant, nous donnons ci-dessous rémunération de tous les objets qui
sortirent cette année de la cachette de Karnak. Nous résumerons ensuite les nouveaux
documents scientifiques qui nous ont été fournis par cette découverte. Leur publica-
tion in extenso en catalogue est presque terminée, prête à être livrée à l'imprimeur :
l'étude scientifique complète ne pourra être faite que dans quelque temps.
 
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