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NOTES DE GRAMMAIRE
classique. On aboutit ainsi à l'inverse du point de départ : à l'origine, la lecture alpha-
bétique plus ou moins complète détermine le son du signe-mot, plus tard au contraire
c'est le signe-mot qui semble déterminer le sens de sa propre lecture.
Nous ne devrons donc pas parler d'une orthographe dëfective, comme s'il s'agissait
d'un abrégé de l'orthographe pleine : bien au contraire c'est l'orthographe pleine qui
est un développement de l'orthographe courte.
§ 79
Il est très probable que, dans ^ . les deux signes-û et 0 ne doivent pas être lus
toujours et°- L'expression a^^S^' ^Ue ^'°n ®C1^ ' était ^eter-
minée anciennement par le groupe ^ Q}. dont 00 est l'abrégé. Ces trois signes <~L=?
forment un déterminatif complexe, qui accompagnait primitivement le nom de toutes
les « provisions ». Dans les Pyramides, son emploi est très fréquent :
0 o
00
N. 619 (561)
N. 21 (803)
W. 205 (133)
W. 193 (130) \
=â=,0O
Pour écrire le nom d'une collectivité formée d'éléments différents, on dessinait à
l'origine trois des éléments qui la composent. Le procédé est encore fréquent sous
l'Ancien Empire :
^ «poissons», au sens général, par exemple dans l'expression pêcher
du poisson (Pétrie, Dendereh,\); trois poissons différents3.
c^,^^"^5^^ «oiseaux », W. 570 (461 c), trois oiseaux différents4.
0 9 « membre du corps », sens général, trois morceaux de chair différents \
ûô. V^0*"3 « armes »» p- 342 = M- 643 (1144 d)-
o
Ç Q O « vases en pierre dure », N. 743 (1957 b).
°Q^^^1b*}r7? (( ^e S'mei" », V0N Bissing, Gemnikai, II, pl. 26.
1. Plus de vingt mots sont ainsi déterminés dans les Pyramides.
2. Les espèces varient, les signes employés ici sont approximatifs.
3. Davies, Deir-el-Gebrawi, I, pl. III; von Bissing, Gemnikai, I, pl. XVIII, XIX.
4. Très fréquent. Murray, Matst., pl. XI; Pétrie, Deshasheh, XII.
5. Ce qui cadre bien avec le sens précisé par M. Montet (Sphinw, XIII). Très fréquent dans les Pyra-
mides W. 219 (149 c); W. 253 (179 c), etc.
NOTES DE GRAMMAIRE
classique. On aboutit ainsi à l'inverse du point de départ : à l'origine, la lecture alpha-
bétique plus ou moins complète détermine le son du signe-mot, plus tard au contraire
c'est le signe-mot qui semble déterminer le sens de sa propre lecture.
Nous ne devrons donc pas parler d'une orthographe dëfective, comme s'il s'agissait
d'un abrégé de l'orthographe pleine : bien au contraire c'est l'orthographe pleine qui
est un développement de l'orthographe courte.
§ 79
Il est très probable que, dans ^ . les deux signes-û et 0 ne doivent pas être lus
toujours et°- L'expression a^^S^' ^Ue ^'°n ®C1^ ' était ^eter-
minée anciennement par le groupe ^ Q}. dont 00 est l'abrégé. Ces trois signes <~L=?
forment un déterminatif complexe, qui accompagnait primitivement le nom de toutes
les « provisions ». Dans les Pyramides, son emploi est très fréquent :
0 o
00
N. 619 (561)
N. 21 (803)
W. 205 (133)
W. 193 (130) \
=â=,0O
Pour écrire le nom d'une collectivité formée d'éléments différents, on dessinait à
l'origine trois des éléments qui la composent. Le procédé est encore fréquent sous
l'Ancien Empire :
^ «poissons», au sens général, par exemple dans l'expression pêcher
du poisson (Pétrie, Dendereh,\); trois poissons différents3.
c^,^^"^5^^ «oiseaux », W. 570 (461 c), trois oiseaux différents4.
0 9 « membre du corps », sens général, trois morceaux de chair différents \
ûô. V^0*"3 « armes »» p- 342 = M- 643 (1144 d)-
o
Ç Q O « vases en pierre dure », N. 743 (1957 b).
°Q^^^1b*}r7? (( ^e S'mei" », V0N Bissing, Gemnikai, II, pl. 26.
1. Plus de vingt mots sont ainsi déterminés dans les Pyramides.
2. Les espèces varient, les signes employés ici sont approximatifs.
3. Davies, Deir-el-Gebrawi, I, pl. III; von Bissing, Gemnikai, I, pl. XVIII, XIX.
4. Très fréquent. Murray, Matst., pl. XI; Pétrie, Deshasheh, XII.
5. Ce qui cadre bien avec le sens précisé par M. Montet (Sphinw, XIII). Très fréquent dans les Pyra-
mides W. 219 (149 c); W. 253 (179 c), etc.