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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

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Nr. 1-2
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Maspero, Gaston: Un exemple saïte de la transcription Ria pour ra
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https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0122
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112

UN EXEMPLE SAITE DE LA TRANSCRIPTION RIA

Égypte et qui racontèrent au voyageur les récits qu'il nous fait de la dynastie saïte,
étaient de race ionienne ou parlant en majorité l'ionien. Il est donc possible qu'il ait
rendu ioniquement par 'Ato-^ç, ce qu'on prononçait Aprla chez les indigènes, de même
qu'il a dit MîjSoç pour Mctda. Ce détail de vocalisation reste donc incertain, mais, ce
qui est assuré, c'est que, prononçât-on Riê-pi^ ou Ria, on conservait pour cette finale
en O une prononciation identique ou analogue à celle du temps des Ramessides. Toute-
fois, cela ne prouve pas que la prononciation Ria, Riê, fût celle qui dominât encore
pour Râ, final : au contraire, Hérodote lui-même nous fournit Xscppôv pour oe*^=>-, où
G correspond déjà à p/-. J'en conclus donc qu'Apriès était une forme archaïque Apria-
Apriê du très ancien nom ©j^O, et que celui-ci conservait une prononciation ancienne,
comme chez nous François, Lefrançois, à côté de français, le français, et je suis con-
firmé dans cette idée par le passage où Diodore nous offre deux versions différentes de
l'origine de Khâfriya. Dans l'une, qui est somme toute celle d'Hérodote, il écrit le nom
Kecpp^v avec un k initial et un p^ = o final. Dans l'autre, qui provient d'une source à
nous inconnue, il l'écrit Xaêp'jïç ou Xagpjr,ç, par un x initial et un put, pur] = o final. Je
pense qu'il faut voir ici un effet de l'itacisme se développant; en tout cas, la transcrip-
tion pu?], put, pour o nous indique pour cette version une autorité assez ancienne, peut-
être Aristagoras, qui utilisait une légende où l'on employait encore une forme ar-
chaïque Khâfriê-Khâfriyi-Khâfriya, à côté de Khâfrên. Il me semble [donc, prenant
ces faits en considération, qu'on peut dire qu'à l'époque où les premiers Grecs ont
recueilli les légendes qu'Hérodote nous a transmises, c'est-à-dire aux VIIIe-VIIe-VIe
siècles avant Jésus-Christ, l'usage conservait encore certains noms sous la forme ra-
messide, où o se prononçait Ria-Rlya, mais que, très probablement, pour le gros de la
langue, l'évolution en rê était accomplie, puisqu'on trouve déjà KHEPHreN dans Héro-
dote, qui a dû recueillir la prononciation générale pour rê de son temps. Cette évolu-
tion donc a dû se produire comme celle de toute la xoivtî entre l'époque ramesside et
l'éthiopienne, vers le siècle des Bubastites.

Les prononciations Muxepï.voç, Seawirxptç = "^^^ j pour o final en égyptien, médial
en grec, semblent pointer vers une prononciation dialectale, répondant à la valeur pi
de l'akhmimique, pour les noms formés sur o. Elles appartiennent l'une et l'autre
au cycle des légendes memphites et répondraient à l'usage du dialecte memphite an-
cien, ce qui n'aurait rien d'étonnant, si, comme je le crois, l'akhmimique est d'un type
plus archaïque que les autres dialectes connus du copte. On aurait donc pour l'évolu-
tion phonétique de o, ) , depuis la xoiv^ le schème dérivatif suivant :

Ria

Ri, Rié, pi Akhm., VIIIe siècle, etc. Rê, ph M. T. B., VIIIe siècle.
Paris, le 17 juin 1915.

CHALON-SUR-SAÔNE, IMPRIMERIE FRANÇAISE UT ORIENTALE E. BERTRAND. 813
 
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