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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 39.1921

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Jéquier, Gustave: Le monde à l'envers et le monde souterrain
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https://doi.org/10.11588/diglit.12742#0102
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sera pour les hommes une garantie de survie que de pouvoir y faire le séjour de leur
âme après leur décès; ainsi ce monde à l'envers deviendra logiquement le domicile
des esprits.

L'idée gênante et inconfortable dans cette conception de l'au delà était celle du
retournement de tout, idée exprimée très clairement dans le texte cité plus haut; le
bon sens populaire, ne pouvant l'expliquer de façon satisfaisante, devait chercher à
la corriger : de là toutes les représentations de l'enfer, si diverses et même si contra-
dictoires, que les savants modernes ont cherché, bien à tort, à concilier les unes avec
les autres.

D'après les uns, ce monde était celui de Nou, le chaos primitif qui fait pendant au
monde réel de Nouit, la déesse-ciel : la matière primordiale est éternelle, et le milieu
où se sont créées toutes choses leur permet de se reconstituer chaque fois en s'y re-
plongeant (:); c'est une image de la création perpétuelle.

Pour d'autres, c'est Osiris que délimite l'Hadès, son corps entièrement replié sur
lui-même^ ou simplement incurvé(3), remplissant dans cette région le même rôle que
celui de la déesse-ciel courbée au-dessus de la terre habitable : comme le soleil na-
vigue sur le corps de Nouit pendant le jour, la nuit il passera par celui d'Osiris pour
en ressortir à l'aube, sous la forme de Khepra.

Les grands tableaux astronomiques, aux plafonds des tombeaux royaux ^, cherchent
à donner aux deux mondes une symétrie parfaite, avec deux déesses-ciel dominant
la terre du jour et la terre de la nuit de leurs corps étendus et adossés l'un à l'autre,
donc le contraire de ce qui pourrait nous paraître la conception normale. Aux basses
époques, la disposition de ces deux déesses dans les tableaux astronomiques varie
beaucoup : elles se trouvent soit l'une à la suite de l'autre, sur le même plan^5\ soit
opposées par les pieds et les mains, comme au plafond du pronaos du grand temple
de Denderah

A côté de ces mondes inférieurs à l'air libre, si l'on peut s'exprimer ainsi, il y a
toutes les théories des souterrains sillonnant le sous-sol terrestre pour établir la com-
munication entre l'Occident et l'Orient. La terre ne doit alors plus être considérée
comme un simple plateau, mais comme une masse compacte d'une épaisseur illimitée,
masse qui n'est plus de la terre à proprement parler, mais qui participe à la nature
des matières primordiales, liquide et solide, Nou et Tanen.

(1) Champollion, Notices descriptives, II, p. 584-587; Nou est ici associé à Tanen, autre forme de la ma-
tière primordiale.

(2) Bonomi-Siiarpe , Sarcoph. of Oimenephlah, pl. XV ■ ^ J^^H»* [""])• ^UDGE' Pap. ofAnhai,
pl. VIII, etc.

m Champollion, Notices descriptives, II, p. 601-602; Lefébure, Hypogées roi/aux, II, pl. XXXVIII.
(4) Lefébure, Hypogées royaux, II, pl. XXII.
(o) Brugsch, Thésaurus, I, p. 61-62.
m Description dcl'Égypte, Antiquités, IV, pl. XVIII.
 
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