[10] MÉNÉLAÏS ET L’EMBOUCHURE DE LA BRANCHE CANOPIQUE. 29
cle Ghypre, au commencement du vn e siècle. L’invasion musulmane, en 641, vint mo-
difier les usages établis; dans les listes de provinces, i^, on rejeta tout ce qui rappe-
lait trop les anciens noms religieux et dès lors dans les énumérations de chef-Iieux
de cercles on n’inscrivit plus que Qertasa Uoj», la plus importante des localités dont
le groupe composait la nouvelle Damanhour. Ge sont les Français qui firent revivre
ce nom. Lors de l’expédition de Bonaparte, pour régler l’administration du pays sur
de nouvelles bases, ils eurent souvent recours aux Coptes qui étaient restés de'posi-
taires des anciennes traditions, et qui firent rétablir Damanhour comme désignation
ofiicielle de îa capit.ale de la province du Béhéra, Alexandrie formant un gouver-
norat distinct, et ce nom est resté depuis lors en usage.
Brugsch W avail cru trouver une mention de Damanhour sur un inonument pro-
venant du Sérapéum de Memphis conservé au Musée du Louvre. G’est une stèle en
granit noir portant une inscription de dix lignes relative à l’ensevelissement de l’Apis
mort en l’an VI de Ptole'mée Philométor, et qui était né ,
© X-2MS
tcdans la vllle de ccla Ville
d’Horusn qui est (-=> dans le nome de Saï-t à l’ouest du Grand Fleuven ( 3h
Plusieurs points auraient dû faire bésiter le premier éditeur de ce texte à identifier
cette Dema-n-Hor avec la capitale actuelle de la province de Béhéra. Pourquoi les
Grecs auraient-ils appelé cette localité Hermopolis, ce qui implique que le culte prin-
cipal y était celui de Thot, alors que les Egyptiens l’auraient dénommée ville d’Horus?
II est vrai qti’il n’avait pas encore de documents établissant que ces deux aggloméra-
tions étaient distinctes dans l’antiquité; mais ies mentions pre'cises que cette Da-
manbour était à l’ouest du Grand Fleuve, soit la branche Ganopique, et se trouvait
dans un nome qu’il pensait être le Saïte sont contradictoires. Saïs, actuellement Sa el
Hagar, est située à l’est de la branche Bolbitique ou de Bosette, le territoire dont elle
était la me'tropole s’étendait toutefois sur la rive gauche de cette branche et forma
aux basses époques le nome de Naucratis, mais rien ne peut nous faire penser que
cette province ait jamais enjambé la branche Ganopique. Le ge'ographe Ptolémée
donne Hermopolis comme chef-Iieu du nome Ménélaïte; si Damanhour avait été la
même cite' qu’HermopoIis, comment aurait-elle pu en même temps se trouver dans
(1) H. Brugsch , Der Apis Kreis, rians Acg. Zeit.,
1884, p. 125 inscription 6 et Dictionnaire géogrq-
phique, p. 87 et 5a 1.
(2) Brugsch avait reproduit ce signe comme re-
présentant 1111 liomme portant une face Ÿ- Sur ie
monument j’ai vérifié que ce n’est pas une face mais
nne coupe que tient te personnage.
(' 1) 2 Celte stète est mentionnée sous ie n° 543 dans
ie petit cataiogue de la sculpture e'gyptienne par E.
Revillout.
cle Ghypre, au commencement du vn e siècle. L’invasion musulmane, en 641, vint mo-
difier les usages établis; dans les listes de provinces, i^, on rejeta tout ce qui rappe-
lait trop les anciens noms religieux et dès lors dans les énumérations de chef-Iieux
de cercles on n’inscrivit plus que Qertasa Uoj», la plus importante des localités dont
le groupe composait la nouvelle Damanhour. Ge sont les Français qui firent revivre
ce nom. Lors de l’expédition de Bonaparte, pour régler l’administration du pays sur
de nouvelles bases, ils eurent souvent recours aux Coptes qui étaient restés de'posi-
taires des anciennes traditions, et qui firent rétablir Damanhour comme désignation
ofiicielle de îa capit.ale de la province du Béhéra, Alexandrie formant un gouver-
norat distinct, et ce nom est resté depuis lors en usage.
Brugsch W avail cru trouver une mention de Damanhour sur un inonument pro-
venant du Sérapéum de Memphis conservé au Musée du Louvre. G’est une stèle en
granit noir portant une inscription de dix lignes relative à l’ensevelissement de l’Apis
mort en l’an VI de Ptole'mée Philométor, et qui était né ,
© X-2MS
tcdans la vllle de ccla Ville
d’Horusn qui est (-=> dans le nome de Saï-t à l’ouest du Grand Fleuven ( 3h
Plusieurs points auraient dû faire bésiter le premier éditeur de ce texte à identifier
cette Dema-n-Hor avec la capitale actuelle de la province de Béhéra. Pourquoi les
Grecs auraient-ils appelé cette localité Hermopolis, ce qui implique que le culte prin-
cipal y était celui de Thot, alors que les Egyptiens l’auraient dénommée ville d’Horus?
II est vrai qti’il n’avait pas encore de documents établissant que ces deux aggloméra-
tions étaient distinctes dans l’antiquité; mais ies mentions pre'cises que cette Da-
manbour était à l’ouest du Grand Fleuve, soit la branche Ganopique, et se trouvait
dans un nome qu’il pensait être le Saïte sont contradictoires. Saïs, actuellement Sa el
Hagar, est située à l’est de la branche Bolbitique ou de Bosette, le territoire dont elle
était la me'tropole s’étendait toutefois sur la rive gauche de cette branche et forma
aux basses époques le nome de Naucratis, mais rien ne peut nous faire penser que
cette province ait jamais enjambé la branche Ganopique. Le ge'ographe Ptolémée
donne Hermopolis comme chef-Iieu du nome Ménélaïte; si Damanhour avait été la
même cite' qu’HermopoIis, comment aurait-elle pu en même temps se trouver dans
(1) H. Brugsch , Der Apis Kreis, rians Acg. Zeit.,
1884, p. 125 inscription 6 et Dictionnaire géogrq-
phique, p. 87 et 5a 1.
(2) Brugsch avait reproduit ce signe comme re-
présentant 1111 liomme portant une face Ÿ- Sur ie
monument j’ai vérifié que ce n’est pas une face mais
nne coupe que tient te personnage.
(' 1) 2 Celte stète est mentionnée sous ie n° 543 dans
ie petit cataiogue de la sculpture e'gyptienne par E.
Revillout.