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Revue égyptologique — N.S.1.1919

DOI issue:
Nr. 1-2
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Moret, A.: Monuments égyptiens de la collection du comte de Saint-Ferriol, [1]: (autrefois au château d'Uriage - actuellement au Musée de Grenoble)
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https://doi.org/10.11588/diglit.12361#0008
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a. moret

mets; 3° les noms et titres du propriétaire. Ces dalles sont donc les prototypes des
« tableaux » gravés au-dessus de la fausse porte dans les stèles monumentales de la
IVe dynastie.

Notre monument, divisé en deux, est consacré à deux personnes, assises devant
deux tables, avec pancarte double ; ce sont deux femmes, celle de droite plus petite
que l'autre. Il y a apparence qu'on ait représenté la mère et la fille, réunies dans le
même tombeau.

La partie décorée de la dalle forme deux rectangles juxtaposés.

A gauche. La défunte <=> WH-n-(j), assise »»—> sur une chaise sans dossier, mais

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décorée par derrière d'une fleur de lotus; la planche du siège est légèrement en pente;
le pied de derrière, seul visible, est sculpté en forme de pied de bovidé; sous le sabot,
un socle fort épais, comme dans les spécimens en ivoire, retrouvés à Abydos et Ne-
gadah.

La femme a une coiffure soigneusement détaillée; les cheveux sont groupés en
petites mèches plates sur le sommet de la tête, et, sur les côtés, en fines tresses lon-
gues, divisées sur l'épaule droite; robe étroite et longue, boutonnant aux épaules;
un nœud très développé orne l'épaule gauche. Les pieds sont nus ; la main gauche est
ramenée sur la poitrine; la droite s'étend vers la table d'offrandes. La figure, aux
yeux fardés, est expressive, soigneusement modelée1.

La table, rudimentaire, se compose de la corbeille soutenue par deux pieux
séparés, formant un pied bifide. Nous avons là une forme primitive de la table gros-
sièrement ajustée des époques archaïques. La dalle de Abneb (Weill, /. c, p. 220)
montre une table du même type, mais stylisée : les deux pieux, distincts dans le bas,
se réunissent à la partie supérieure; les dalles de Nefer et de Merj révèlent déjà la
forme classique de la table, où le pied bifide n'est rappelé que par un artifice de
décoration (Weill, /. c, p. 240, 300). La table est décorée de branches de palmier,
en apparence dressées, en réalité couchées sur la table (cf. Zeitschrift fur âgyptische
Spradie, 31, p. 1).

La pancarte est, elle aussi, de rédaction simplifiée. Dans un rectangle, le registre
supérieur est occupé par trois signes ntr j[3^jj|3^-j|3^| - encadrés par 1, 3, 2, 1 fils à

brins détordus2. Il y a quatre groupes de j et seulement trois signes J^.; cela semble
indiquer que les trois j^.. sont le pluriel d'un adjectif ntr qui se rapporte à chacun des
signes , soit unique, soit double et triple. La valeur de doit être celle d'un signe-

1. Chaise et figure féminine sont (à part la coiSure) du même style que la figure centrale de la dalle de
Leide, au nom de Abneb.

2. Cf. Murray, Saqqara Mastabas, i, p. 33; Weill, //= et 111" dynasties, p. 238. Sur les sarcophages du
Moyen Empire, on énumère parfois les étoffes d'un à neuf brins au fil (Lacau, Sarcophages, ii, p. 164).
 
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