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Revue égyptologique — N.S.1.1919

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Nr. 1-2
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Jouguét, Pierre: Les Boylaí égyptiennes à la fin du IIIe siècle après J.-C.: d'après le tome XII des oxyrhynchus papyri
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https://doi.org/10.11588/diglit.12361#0090
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pierre JOUGUET

Ce rôle grandissant des fiooXa! égyptiennes dans l'administration financière, et l'on
peut même dire dans l'administration générale du nome, nous apparaît comme la con-
séquence nécessaire de la principale idée à laquelle l'institution doit sa naissance.
Créées pour augmenter les garanties de l'État vis-à-vis de ses agents et des contri-
buables, cette responsabilité des curies devait accroître leur activité en dehors de
l'étroit domaine municipal. Il est visible, au programme fragmentaire que nous avons
pu dresser de leur séance, que les affaires de la ville sont celles qui, dans leurs pré-
occupations, tiennent le moins de place : sauf l'importante et toujours difficile ques-
tion de la désignation aux àp^a!, bien peu de délibérations ont pour objet les intérêts
de la commune elle-même : la ^ouX^ emploie surtout son temps à désigner aux offices
d'Etat et à régler les affaires du nome; elle agit moins comme une assemblée muni-
cipale que comme un Conseil chargé de suppléer et de seconder les fonctionnaires du
district; il est naturel qu'elle tendît à les remplacer, et, cle fait, il semble que le stra-
tège s'efface peu à peu devant elle. D'autre part, puisque l'administration du nome et
de la ville était de plus en plus au pouvoir de cette assemblée unique, l'union de la
métropole et du district devait devenir de plus en plus intime, et l'on peut prévoir
le temps où, étant étroitement incorporé à la ville, le nome tout entier, chef-lieu et
territoire rural, pourra être traité de civitas et de TtôXtç. Mais comment ces change-
ments se sont-ils produits et quels effets ont-ils eus sur le caractère général de l'admi-
nistration byzantine? Nous le savons assez mal. Le début du IVe siècle a dû être un
moment décisif. Alors1 une réforme s'accomplit dans le nome qui se morcelle en pagi,
avec des prœpositi à leur tête ; mais de cette réforme nous ne pouvons mesurer la
portée ni déterminer le sens, car nous ne savons pas si ces prœpositi sont des délégués
de la p-ooXif., à la manière, par exemple, des décaprotes des anciennes toparchies ou
des représentants directs du pouvoir central. Alors apparaissent dans les villes le
curator rei publicœ* et le defensor3. L'administration des bourgs, elle aussi, subit
des modifications profondes. Il faut souhaiter que, pour l'étude de ces questions capi-
tales, l'Égypte nous rende des documents aussi riches que ceux du XIIe volume des
Oxyrhynclius Papyri.

Pierre JOUGUET.

Paris, 11 juin 1918.

1. Sous Maximin Daia, vers 310. Vie Municipale, p. 461, et surtout M. Gelzer, Studien z-ui byzanti-
nischen Verwaltung sEgyptens, p. 42.

2. Le Curator r. p. paraît pour la première fois, en 305, à Oxyrhynchos, P. Oxy. 895, peut-être en 288, à
Héracléopolis (B. G. U., 928).

3. Le Defensor cicitatis paraît à Oxyrhynchos en 332.
 
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