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Revue égyptologique — N.S.1.1919

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Roussel, Pierre: Les sanctuaires égyptiens de Délos et d'Érétrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.12361#0092
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82 PIERRE ROUSSEL

I

En 1881, A. Hauvette avait reconnu, au pied du Cynthe et à l'est de l'Inopos, un
ensemble assez confus de constructions qu'il engloba sous la rubrique de : Sanctuaire
des Dieux Étrangers. Les dédicaces, fort nombreuses, qu'il y avait découvertes
s'adressaient aux divinités de l'Égypte et de la Syrie, lesquelles auraient été adorées
conjointement en une même enceinte. Du sanctuaire même, il ne put dresser qu'un
plan très incertain ; la destination des bâtiments divers restait en général indéter-
minée.

De 1909-1912, la recherche fut reprise en ces lieux. On put tracer les limites du
sanctuaire égyptien et en distinguer, au nord, un sanctuaire syrien, à l'est, un
temple d'Héra, jusque-là nommé temple de Sarapis ou d'Isis. Puis on mit au jour, à
quelque distance, les restes d'un établissement où avait été pratiqué le culte de Sarapis,
d'Isis et d'Anoubis ; et à l'ouest de l'Inopos, un troisième sanctuaire, qualifié de
Sarapieion en deux textes épigraphiques.

A l'origine, ces trois sanctuaires furent, comme il semble, des établissements
privés. Les deux derniers, que l'on a désignés sous les noms de Sarapieion A et B,
durent demeurer la propriété et le siège d'associations particulières ; il y a lieu de
croire que, dès le milieu du IIe siècle, nulle transformation ne fut apportée à leur amé-
nagement primitif. Au contraire, le Sarapieion C, découvert par A. Hauvette, devint
sanctuaire officiel au début du IIe siècle, et nous en suivons l'histoire jusqu'en l'an-
née 88 avant Jésus-Christ. Pendant cette période, des constructions nouvelles y furent
élevées presque chaque année et en modifièrent l'aspect premier que l'on ne peut
maintenant restituer que par hypothèse.

Les associations privées qui firent les frais des sanctuaires avaient des ressources
médiocres ; les bâtiments sont mesquins, les matériaux employés sont de la plus vile
qualité. Dans le sanctuaire officiel lui-même, les multiples vaoî que mentionnent les
inscriptions n'ont laissé que de misérables vestiges, tant l'appareil des murs était
défectueux.

Ni les fidèles ni les entrepreneurs ne paraissent tout d'abord avoir cherché à se
conformer aux coutumes de l'architecture égyptienne. On groupait sur un terrain
resserré les constructions indispensables. La disposition que présente le Sarapieion A
est la plus simple et sans doute la plus fréquente, car elle se retrouve à Érétrie, et
même, au Ier siècle après Jésus-Christ, à Pompéi : une cour dallée, dans laquelle s'élève
un petit temple, presque une chapelle, et un autel; sur le pourtour, des bâtiments
annexes, parmi lesquels on reconnaît un portique et une salle de réunion, encore
garnie de ses bancs de marbre. Ce plan a été quelque peu modifié dans le Sara-
 
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