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Rocznik Historii Sztuki — 7.1969

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II. Z dziejów malarstwa
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Wolff-Łozińska, Barbara: Malowany strop z kościoła w Kozach
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https://doi.org/10.11588/diglit.13395#0228
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BARBARA WOLFF-ŁOZIŃSKA

chercheurs comme manifestation de l'individualisme comblant les lacunes qui commencent à se faire jour dans le programme
de l'art sacré, se réduit sur le plafond de Kozy à deux écus d'armoiries, l'un étant celui du fondateur, l'autre — celui de son
épouse. La disposition de ces écus aux pieds des martyrs fait penser à celle que l'on rencontre fréquemment sur les triptyques
où l'écu armoriai représente a la fois le fondateur et l'orant.

Le rôle que les animaux représentés dans la partie ouest du plafond se voient confier par le peintre dans le programme
de la polychromie prête à discussion. Leurs dimensions et la place qu'ils tiennent de deux côtés de la rosace centrale leur con-
fèrent шк signification différente de celle que revêt habituellement une foule de menus animaux inscrite dans le cadre des
voûtes de plantes touffues aux plafonds, aux enluminures, aux estampes ornementales, aux tapisseries et aux sculptures sur bois.
Des files d'animaux sur les plafonds exécutés à l'aide de patrons ou des animaux isolés figurant aux tavoletti, dits plafonds
italiens, servent ordinairement d'illustration des contes ou des signes du zodiaque, alors que dans le cas de la polychromie
de Kozy, leur signification semble être différente. Ils portent le caractère de représentations alléqorigues et traduisent la manière
traditionnelle d'opposer par paires les symboles du bien et du mal, ce que suggérait la représentation gracieuse du cerf et démo-
niaque de l'autruche. Il semble donc que non seulement les animaux du plafond de Kozy représentent le cercle suivant du
paradis, mais qu'ils assument encore une signification didactique. Nous ne saurions dire à quel point le peintre était conscient
d'une symbolique d'animaux toujours valable de son temps, selon laquelle un cerf symbolisait soit le Christ soit un homme
pieux aspirant à la foi, conformément au Psaume 41 (1). Néanmoins il ne paraît pas possible que la transformation de l'autruche
par l'addition de cornes et de griffes pût être fortuite. On peut présumer que cette déformation fut introduite pour créer une
image d'un sens analogue à celui que revêtait chez les peintres du ХПР siècle soit un singe figurant au paradis soit, à sa place,
certains grands oiseaux coureurs, inaptes au vol et n'ayant pas l'habitude de couver leurs oeufs. L'autruche répondait parfai-
tement à ces traits signalétiques. L'appréciation négative de cet oiseau pour son prétendu manque de sollicitude maternelle
(cf. Job, 39, 14, 17 et Lamentations de Jérémie, 4, 3), et la mise au pair avec les dragons (Isaïe, 34, 13) lui ont valu la qualité
de symbole d'un pécheur oublieux de ses devoirs.

Ainsi l'auteur de la polychromie créa une vision dont la signification reste univoque quelle que soit la manière dont on
voudrait interpréter le sens des représentations picturales: soit au moyen d'une symbolique savante, soit au contraire, d'asso-
ciations immédiates d'idées qu'elles inspirent, les fleurs suggérant le paradis, le paradis —■ la récompense pour une vie sainte
couronnée de martyre, le cerf—-l'aspiration à la foi, l'autruche—4e mal et la déchéance.
 
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