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Studia Palmyreńskie — 12.2013

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Aurenche, Olivier; Kozłowski, Stefan Karol: Deux polonais à Palmyre (avril 1926)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26423#0028

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Oliyier Aurenche, Stefan Karol Kozłowski

toucha successivement Naples, Athenes, Constantinople, Smyrnę, Rhodes et enfin Beyrouth. On
profita des escales pour visiter musees et monuments.

Parmi les passagers qui avaient embarąue a Naples, se trouvaient deux jeunes savants polonais,
Włodzimierz Antoniewicz, prehistorien, et Jan Stanisław Bystroń, ethnologue. Le premier etait en
poste a rUniversite de Varsovie, le second a celle de Cracovie. Leurs relations de l'expedition sont
de natures tres differentes : si Antoniewicz s'est contente d'un rapport administratif envoye au
« Ministere des cultes et de LEducation publique », qui devait avoir finance le voyage, et consulte
au « Service des Archives Nouvelles » de Varsovie, Bystroń a publie en polonais deux ans apres
le retour, en 1928, un livre destine a un « publie cultive » intitule Souvenirs syńens. Beyrouth, Pal-
myre, Damas. Ces deux documents, auxquels on ajoutera un article de G. Contenau dans Syria,
constituent les sources principales de cette contribution.

Le congres a visite les principaux sites de Syrie et de Palestine. Au depart de Beyrouth, le Nahr
el-Kelb, Byblos, la maison de Renan a Amchit, puis Tripoli, Homs, Palmyre, Baalbeck, Damas (en
pleine revolution druze). De retour a Beyrouth, ils ont suivi la cóte pour rejoindre la Palestine, via
Sidon et Tyr, pour visiter Nazareth, Capharnaum, la grotte d'Ain et-Tabgha (ou Turville Petre ve~
nait de decouvrir un crane de neanderthalien), le mont Hermon, Samarie, Naplouse, Sichem, Beth-
leem, Hebron, Beith Jibrin. Quelques participants, dont nos deux amis, ont pu sejourner, hors
programme, trois jours en Trans-Jordanie pour visiter Jerash, Amman, Madaba et Mshatta. Ils pas-
sent trois jours a Jerusalem, puis ils visitent Jaffa et Haifa ou les attendait le paquebot qui les
a conduits a Alexandrie avant le retour en Europę.

Deux moyens de transport terrestres etaient utilises : le train, mais surtout la voiture. C'est ce
dernier moyen que les congressistes empruntent pour se rendre de Homs a Palmyre, trajet que
Lautomobile permet alors de reduire a cinq heures. La description du voyage que fait Bystroń est
pourtant apocalyptique :

« La caravane automobile s'elance autour de midi et adopte des le depart une allure rapide
afin d'arriver a Palmyre avant la tombee de la nuit. Pour des chauffeurs amateurs de sensations
fortes, le desert constitue un terrain de reve : piat, sans obstacles, et sans policiers charges de la
circulation. Pas de dangers a craindre de la part de collegues faisant le trajet inverse. Toutes les
conditions sont reunies pour mettre a Lepreuve les passagers. Aucune route tracee, pas de panneau
indicateur. On suit un cap, un point c'est tout. Yalla ! Yalla ! On fait la course a qui mieux mieux,
en jouant a se depasser. On cherche les accidents de terrain pour eprouver le passager et Lamener
alors a se cogner la tete au plafond, ... maalesh ... pas de probleme. Une autre manceuvreconsiste
a se placer dans le sillage de la voiture precedente pour que les passagers profitent de la poussiere
soulevee, qui les couvre rapidement d'une carapace jaune brunatre.

Les prieres et meme les ordres restent sans effet. La bete qui tient le volant arbore un sourire
provocateur decouvrant ses dents blanches, et, apres de nouvelles menaces, se met en gardę, pręt
a boxer. II finit par lacher le volant et a brandir la manivelle sous le nez des passagers terrifies »
(Bystroń 1928 : 88-89).

Malgre la vitesse, la caravane n'atteint pas Palmyre avant la nuit et les passagers ne se rassurent
que lorsqu'ils aperęoivent a la lueur des phares les premiers tombeaux-tours : « sentant Lecurie
comme le font les anes, les voitures accelerent alors pour entrer dans Palmyre » (Bystroń 1928 : 92).

Les conditions d'hebergement sont reduites. II existe deux hotels : le Grand Hótel, pour les tou-
ristes, situe pres de Lenceinte de la ville, offre des conditions plutót spartiates. GHotel du desert,
pres du tempie, est reserve aux chauffeurs. On peut aussi sejourner chez Lhabitant. Cest la solu-
tion adoptee par nos « deux Polonais » (en frarięais dans le texte) accompagnes par un pasteur
americain d^rigine norvegienne et un Turc ddstanbul qui n'est autre qu'Essad Nassouhy Bey, di-
recteur adjoint du musee de Stamboul. Ce dernier trouve refuge chez des parents dans le village
installe a Linterieur de Lenceinte du grand tempie de Bel.

Uhóte d'Antoniewicz et de Bystroń n'est autre que cheikh Abdallah, fils de cheikh Ahmed,
mentionne notamment dans le guide Baedeker de 1893 : « pour qui a frequente des hotels de
deuxieme ou de troisieme categorie, descendre dans le palais d'un cheikh et y etre son hóte n'est
pas une experience ordinaire. De nuit, ce palais parait grandiose : un grand portail conduit dans
une cour au fond de laquelle se trouvent les chambres d^óte. A droite du portail, la piece ou Lon
prepare le cafe, a gauche, la chambre a coucher, le fumoir et le salon du cheikh. Le harem est hors

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