DOI Artikel:
Hammad, Manar: Morphologie des environs de Palmyre: relief, enceintes, pistes
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.26423#0132
Manar Hammad
1. Morphologie du site de Palmyre
1.1. Le cadre regional
Palmyre doit son existence a une source perenne au pied d7un col qui permet de franchir la longue
chaine montagneuse des Palmyrides [Fig, 1], lesquelles traversent la steppe syrienne du Sud-Ouest
(pres de Damas) au Nord-Est (au Nord de Deir Ez-Zor). Cette chaine pose quelques difficultes au
franchissement de la steppe syrienne, laquelle presente deja de dures conditions climatiques de
chaleur et d7approvisionnement en eau.
La steppe syrienne occupe une large part au Nord de la plaque arabique, que les mouvements
tectoniques ont soulevee au Sud et poussee vers le Nord, ou elle s7enfonce sous les plaques des
plateaux anatolien et iranien. Deux plaques mineures constitutives de la plaque arabique (celle
de Rutba au Sud, celle d7Alep au Nord) se sont ecartees a un moment geologique, puis elles ont
ete fortement rapprochees. Les sediments qui s7etaient accumules dans Eespace median se sont
trouves compresses et expulses vers le haut. II s7en est suivi des plissements et des chevauchements
qui ont constitue les chaines des Palmyrides (Brew 2001). Les geologues estiment a pres de vingt
kilometres le rapprochement entre les plaques, ce qui permet de se faire une idee du volume des
terrains mis en mouvement.
Deux ensembles disbncts appartiennent a cette chaine montagneuse : Les Palmyrides meri-
dionales, qui suivent une direction SO-NE, caracterisees par de nombreux chevauchements de
plis deverses et casses en genou [Fig. 2] (Salel 1993), et les Palmyrides septentrionales, qui suivent
une direction Ouest-Est, caracterisees par un soulevement massif faille, ulterieurement erode. Les
deux chaines se rejoignent a la hauteur de Palmyre a LEst. Vers LOuest, elles touchent la chaine
de LAnti-Liban qui suit une direction Nord-Sud. Les Palmyrides septentrionales et meridionales
determinent un triangle dont la base est a LOuest et le sommet a LEst. Ce triangle porte le nom de
bassin du Daw. Les pluies y sont rares, car la majeure partie de Lhumidite est arretee par les
chaines du Liban et de LAnti-Liban a LOuest. II n7en reste pas moins qu7il y pleut en moyenne
50 mm par an, avec de fortes variations interannuelles, et que les eaux coulent vers Palmyre. Cer-
taines mesures isotopiques ont determine que les eaux tombees sur les pentes orientales de LAnti-
Liban mettent pres de 15000 ans a percoler dans le sous-sol jusqu'a Palmyre. La formę en entonnoir
convergent des deux chaines favorise les precipitations sur les pentes enserrant le Daw, ce qui ali-
mente Palmyre a plus proche distance.
1.2. La trouee de Palmyre [Figs 3-6]
Sur l7 ensemble de la region, et independamment des formes locales du relief, Leau s7ecoule
d'Ouest en Est. En surface, les crues d7averse passent par la trouee de Palmyre, empruntant le
Wadi As-Suraysir qui traverse la ville d7Ouest en Est avant de bifurquer vers le Sud et de se perdre
dans la salinę d7 Al-Mouh. Ce passage, relativement etroit, provoque une surelevation de la vague
d7eau (lorsqu7il y en a une) et la rend plus destructrice.
Les etudes hydrogeologiques du bassin du Daw ont montre qu7il existe aussi deux ecoulements
souterrains, situes a des profondeurs differentes. Dans ces deux aquiferes, qui communiquent par
quelques failles, Leau s7ecoule d7Ouest en Est. Une partie de cette eau s7enfonce jusque vers 700 m
avant de remonter en quelques sources, chargee de sels et de gaz sulfureux. Ce demier, qui a Lodeur
caracteristique des oeufs pourris, proviendrait de la reduction bacterienne anaerobie des sulfates de
calcium (gypse). Lorsque Leau sortait par la source d7Efqa, elle etait a 29°C. La source est tarie depuis
1993, le tarissement etant attribue a la multiplication des pompages amont dans la plaine du Daw.
En surface, les hommes ont suivi le passage de Leau, car c7est le parcours le plus economique
en energie. Surtout que Leau de surface ne coule que quelques rares jours par an, et que le lit
d7ecoulement est tapisse de sable, ce qui rend le deplacement confortable pour les hommes et pour
les betes. Par consequent, la principale piste venant de LOuest et aliant a Palmyre passe par Wadi
As-Suraysir et penetre directement en ville. Notons que c7est la seule piste a y penetrer, car les au-
tres pistes de grand parcours adoptent des traces de contournement.
130
Studia Palmyreńskie XII
1. Morphologie du site de Palmyre
1.1. Le cadre regional
Palmyre doit son existence a une source perenne au pied d7un col qui permet de franchir la longue
chaine montagneuse des Palmyrides [Fig, 1], lesquelles traversent la steppe syrienne du Sud-Ouest
(pres de Damas) au Nord-Est (au Nord de Deir Ez-Zor). Cette chaine pose quelques difficultes au
franchissement de la steppe syrienne, laquelle presente deja de dures conditions climatiques de
chaleur et d7approvisionnement en eau.
La steppe syrienne occupe une large part au Nord de la plaque arabique, que les mouvements
tectoniques ont soulevee au Sud et poussee vers le Nord, ou elle s7enfonce sous les plaques des
plateaux anatolien et iranien. Deux plaques mineures constitutives de la plaque arabique (celle
de Rutba au Sud, celle d7Alep au Nord) se sont ecartees a un moment geologique, puis elles ont
ete fortement rapprochees. Les sediments qui s7etaient accumules dans Eespace median se sont
trouves compresses et expulses vers le haut. II s7en est suivi des plissements et des chevauchements
qui ont constitue les chaines des Palmyrides (Brew 2001). Les geologues estiment a pres de vingt
kilometres le rapprochement entre les plaques, ce qui permet de se faire une idee du volume des
terrains mis en mouvement.
Deux ensembles disbncts appartiennent a cette chaine montagneuse : Les Palmyrides meri-
dionales, qui suivent une direction SO-NE, caracterisees par de nombreux chevauchements de
plis deverses et casses en genou [Fig. 2] (Salel 1993), et les Palmyrides septentrionales, qui suivent
une direction Ouest-Est, caracterisees par un soulevement massif faille, ulterieurement erode. Les
deux chaines se rejoignent a la hauteur de Palmyre a LEst. Vers LOuest, elles touchent la chaine
de LAnti-Liban qui suit une direction Nord-Sud. Les Palmyrides septentrionales et meridionales
determinent un triangle dont la base est a LOuest et le sommet a LEst. Ce triangle porte le nom de
bassin du Daw. Les pluies y sont rares, car la majeure partie de Lhumidite est arretee par les
chaines du Liban et de LAnti-Liban a LOuest. II n7en reste pas moins qu7il y pleut en moyenne
50 mm par an, avec de fortes variations interannuelles, et que les eaux coulent vers Palmyre. Cer-
taines mesures isotopiques ont determine que les eaux tombees sur les pentes orientales de LAnti-
Liban mettent pres de 15000 ans a percoler dans le sous-sol jusqu'a Palmyre. La formę en entonnoir
convergent des deux chaines favorise les precipitations sur les pentes enserrant le Daw, ce qui ali-
mente Palmyre a plus proche distance.
1.2. La trouee de Palmyre [Figs 3-6]
Sur l7 ensemble de la region, et independamment des formes locales du relief, Leau s7ecoule
d'Ouest en Est. En surface, les crues d7averse passent par la trouee de Palmyre, empruntant le
Wadi As-Suraysir qui traverse la ville d7Ouest en Est avant de bifurquer vers le Sud et de se perdre
dans la salinę d7 Al-Mouh. Ce passage, relativement etroit, provoque une surelevation de la vague
d7eau (lorsqu7il y en a une) et la rend plus destructrice.
Les etudes hydrogeologiques du bassin du Daw ont montre qu7il existe aussi deux ecoulements
souterrains, situes a des profondeurs differentes. Dans ces deux aquiferes, qui communiquent par
quelques failles, Leau s7ecoule d7Ouest en Est. Une partie de cette eau s7enfonce jusque vers 700 m
avant de remonter en quelques sources, chargee de sels et de gaz sulfureux. Ce demier, qui a Lodeur
caracteristique des oeufs pourris, proviendrait de la reduction bacterienne anaerobie des sulfates de
calcium (gypse). Lorsque Leau sortait par la source d7Efqa, elle etait a 29°C. La source est tarie depuis
1993, le tarissement etant attribue a la multiplication des pompages amont dans la plaine du Daw.
En surface, les hommes ont suivi le passage de Leau, car c7est le parcours le plus economique
en energie. Surtout que Leau de surface ne coule que quelques rares jours par an, et que le lit
d7ecoulement est tapisse de sable, ce qui rend le deplacement confortable pour les hommes et pour
les betes. Par consequent, la principale piste venant de LOuest et aliant a Palmyre passe par Wadi
As-Suraysir et penetre directement en ville. Notons que c7est la seule piste a y penetrer, car les au-
tres pistes de grand parcours adoptent des traces de contournement.
130
Studia Palmyreńskie XII