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Studia Palmyreńskie — 12.2013

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Jastrzębowska, Elżbieta: La christianisation de Palmyre: l'exemple du temple de Bel
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https://doi.org/10.11588/diglit.26423#0180

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Elżbieta Jastrzębowska

a Palmyre. Les sources ecrites mentionnent en effet Fexistence de l'eveche de Palmyre, des la pre-
mierę moitie du IVe siecle par la presence de Feveque palmyrenien Marinus au Premier Concile
Oecumeniąue de Nicee en 325 (Starcky 1957 :1081; al-As'ad, Ruprechtsberger 1987 :146 ; Gawli-
kowski 1987 : 151 ; Kowalski 1997 : 45, 59). Mais il est aussi vrai que, mis a part ce temoignage,
nous n'avons trouve jusque la aucune preuve materielle d'activite chretienne dans la cite au IVe
siecle. Ainsi, il n'existe point d'inscriptions chretiennes qui puissent etre attribuees avec certitude
a cette periode. Celles qui nous sont parvenues en nombre croissant ne datent que du Ve et du VIe
siecle et leur apparition s'accompagne d'une augmentabon sensible du nombre de temoignages
ecrits qui signalent le phenomene (Kowalski 1997 : 47-53). Uanalyse de ces documents permet de
constater que le redressement de cette ville frontaliere et, en meme temps, Fessor du christianisme
se situent seulement au VIe siecle. Ce deyeloppement fut possible grace a la misę en oeuvre du
projet de rehabilitation de Palmyre conęu par Justinien, operation que Procope de Cesaree au milieu
du VIe siecle definit comme ayant pour objectif de « preserver la securite de la Syrie ». Uempereur
avait en effet apprecie a sa juste valeur la situation geographique de Palmyre, « qui jouissait d'une
position fayorable sur le passage des ennemis Sarrasins, car telle etait bien la raison qui, dans le
passe, avait preside a sa construcbon : on youlait eviter que les Barbares ne fissent de soudaines ir-
ruptions sur le territoire de Romains a 1'insu de ceux-ci. L'empereur la munit, pour la consolider,
d'une fortification dont la description defierait le langage, il la pouryut d'abondantes ressources
en eau, puis la remplit de soldats de gamison, toutes mesures qui arreterent net les incursions des
Saracenes » (Procopius, De aedificiis II: 11,10). Pour completer 1'image de la situation, il faut evoquer
une importante information fournie par deux Chronographies, celles de Jean Malałaś du milieu du
VIe siecle et de Theophane le Confesseur du debut du IXe siecle. Les deux auteurs signalent qu'en
527 Justinien confia Fargent destine a restaurer les eglises de Palmyre a FArmenien Patricius qui
venait d'etre nomme comte de LOrient (Malałaś, Chronographia XVIII, 152 ; Theophanes, Chrono-
graphia I; Kowalski 1997: 50-51 avec references bibliographiques; Shahid 1995a : 172-173, mais cf.
Juchniewicz, dans ce volume). Preseryes de nos jours, les murs d'enceinte de Palmyre temoignent
de la reussite du premier point de ce vaste programme (Fick 1932 ; van Berchem 1954 : 311-312 ;
Crouch 1975). II est, en revanche, beaucoup plus difficile de confronter le second point du projet
avec les faits archeologiques, autrement dit de repondre a la question de savoir lesquelles parmi
les eglises palmyreniennes ont ete rebaties sous Justinien. Selon Michał Gawlikowski c'est a ce
projet qu'il faudrait ber les grands travaux de reconstruction de la basilique III (Gawlikowski 2003 :
284). De meme, la reconyersion des anciens temples paiens en eglises semble stinscrire tout a fait
logiquement dans le cadre de cet important projet de refection, car ces temples etaient imposants
et tres solidement batis et, au VIe siecle, les rituels paiens n'y etaient certainement plus pratiques.
Parmi les yestiges de sanctuaires paiens de Palmyre deux temples avaient gardę une position toute
particuliere. II s7agit, bien evidemment, du tempie de Bel et de celui de Baalshamin. Et, alors que
la pratique du culte chretien dans Y ancien sanctuaire de Baalshamin vient d/etre remise en question
par Sławomir Kowalski (Collart 1962-1963 ; Kowalski 1996), la presence d7une eglise dans le plus
grand tempie palmyrenien consacre a Bel est toujours bien attestee (Inv. IX, 48; Schlumberger 1935 :
161; Lassus 1947: 246,302; Leroy 1965; al-As'ad, Ruprechtsberger 1987 :147; Gawlikowski 1993 :
153) [Fig. I], En temoignent avant tout les yestiges d,inscriptions chretiennes et de peintures murales
a Finterieur de la cella du tempie.

La construction du tempie de Bel — diyinite faisant partie d7une triadę avec Iarhiból et Agliból
et yeneree dans ce sanctuaire — commenęa deja en 17 de notre ere. Le sanctuaire fut consacre le
6 avril 32, mais le complexe cultuel avec sa grandę cour entouree de portiques ne fut acheve qu'au
IIIC siecle (Schulz 1932; Seyrig, Amy, Will 1975; Pietrzykowski 1997:13-74). On admet aujourcFhui
communement que dans la formę de cet edifice se combinent d7une maniere exemplaire des ele-
ments typiques de Varchitecture sacree de Lancien Orient et de LOccident romain. La cella rec-
tangulaire [F/g. 2] — de 39,45 m sur 13,86 m et de 14,16 m de hauteur — est entouree d'une
colonnade d7ordre corinthien (8 x 15 colonnes), mais la porte monumentale se trouve sur le cóte
ouest, plus long. Eclaire par quatre grandes fenetres sur chacun des murs longs, Finterieur de la
cella abrite deux adytons decores attenant aux murs courts [Fig. 3], L7adyton nord etait destine au
culte de la Triadę Palmyrenienne, tandis que Fadyton sud etait reserve exclusivement a Bel. Tout
porte cependant a croire qu'au VIe siecle ces deux chapelles, a Forigine tres richement decorees

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Studia Palmyreńskie XII
 
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