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ses successeurs n'oublièrent pas de pourvoir leur capitale des eaux nécessaires. Des citernes nombreuses furent
creusées dans les différents quartiers, et les voûtes furent soutenues par des colonnes arrachées aux monuments anti-
ques. Les principales villes de l'Asie Mineure furent également dotées de constructions semblables qui, se
trouvant sous terre, ont été protégées contre les attaques que les villes ont souffertes. La citerne de Nicomédie
paraît dater des derniers temps de l'empire byzantin; car sa construction est d'une simplicité toute rustique, mais
les ajustements en pendentifs de voûtes que supportent les arcs ne sont pas sans intérêt, car il est bon d'observer que
pour les constructions en petit appareil, la voûte en pendentif offre beaucoup plus de résistance et de durée que la
voûte d'arête, et les Musulmans, successeurs des Byzantins, ont de préférence employé la première dans le plus
grand nombre de leurs constructions.

Figure 2. Coupole de la citerne.

Dans la partie supérieure des arcades, tout autour de la citerne, sont des conduits qui communiquaient avec un
canal de ceinture, aujourd'hui totalement comblé. On ignore en quel lieu se trouvait la prise d'eau. L'aqueduc qui
devait alimenter la citerne a toujours dû se trouver sous terre. Placé dans un des hauts quartiers, cet édifice pouvait
fournir de l'eau à une grande partie de la ville et aux bains nombreux qui s'y trouvaient. La Planche première montre
son état actuel.

Figure 3, 4 et 5. Les égouts antiques près du port.

Dans les jardins qui avoisinent l'Arsenal, on remarque les restes d'une substruction qui porte tous les caractères
de l'époque romaine, et dont la construction sévère et solide indique la plus belle époque de l'art. De fortes murailles
de 7 à 8 mètres de hauteur, supportent la masse des terrains supérieurs; de distance en distance, de grands contre-
forts de pierre à bossage, ajoutent à la solidité de l'œuvre. Entre chaque contre-fort, une arcade très-allongée donne
entrée à des conduits souterrains qui, selon toute apparence, étaient destinés à conduire au port les eaux delà ville.
L'un de ces conduits est vertical, carré, et fermé dans sa partie moyenne , par une espèce de diaphragme de pierre
qui porte des traces de scellement de fer. La partie supérieure de toutes ces espèces de puits est fermée par les terres
des jardins, de sorte qu'il est impossible de reconnaître leur issue. Un autre canal, dont la direction est horizontale,
s'enfonce sous les terres, et communiquait sans doute avec les égouts de la ville; mais ce conduit, dans lequel un
homme pourrait marcher debout, est fermé à une petite distance de son ouverture par des éboulements très-
anciens.

PLANCHE ÏÏ1.

TOMBEAU MUSULMAN.

H n'est pas de voyageur qui n'ait été frappé de l'aspect sombre et majestueux des champs de repos qui couvrent
la rive asiatique du Bosphore aux environs de Constantinople. Des forêts de cyprès séculaires, couvrent de leur
ombrage les monuments élevés par la piété des Musulmans. Le dernier vœu du Turc de Constantinople est de savoir
que ses os iront reposer sur la terre d'Asie, qu'il regarde comme sa véritable patrie. Depuis un temps immémorial,
ces cimetières grandissent toujours sans que rien s'oppose à leur accroissement, car tout est désert autour d'eux ; mais
dans l'intérieur des villes, autour des temples renommés, on voit d'étroites enceintes, où les morts s'accumulent et
envahissent, pour ainsi dire, la place les uns des autres. Aussi retrouve-t-on à peine quelque monument qui ait plus
d'un siècle d'existence. La sépulture d'un croyant doit être indiquée par une colonne, au sommet de laquelle s'éle-
vait jadis le turban, dont la forme indiquait la profession du défunt. La volonté du sultan Mahmoud a nivelé toutes ces
vanités, en imposant à son peuple une coiffure uniforme. Mais ce n'est pas seulement en cela que les monuments tumu-
laires des anciens Musulmans sont plus intéressants que ceux qui se font de nos jours. Ilya environ un siècle que
les Turcs ont abandonné les derniers sentiments de l'art arabe, et leur sculpture n'a plus aujourd'hui que le caractère
des mauvaises copies delà sculpture d'ornement du dix-septième siècle. J'ai recueilli, à Nicomédie, le dessin d'une
pierre tumulaire qui fait connaître le genre d'ornements employés jadis dans ces sortes de monuments. Presque tous
ces ornements ont pour principes la ligne droite et le cercle ; il semble cpie l'ajustement qui supporte le couronnement
soit imité de l'ove des Romains, car on y retrouve , subordonnées à des formes planes, toutes les parties de cet ajuste-
ment. Ce tombeau appartient à une femme, car les femmes et les fdles n'ont point de signes distinctifs de leur rang;
ce sont tout simplement des dalles plus ou moins ornées. On lit sur celle-ci l'inscription suivante :

« Un pareil lieu de pèlerinage ne convient pas à des amants; les uns y viennent, les autres s'en vont; personne
« n'y reste. Vous êtes priés de réciter le Fatcha ( Ier chapitre du Koran), pour l'amour de Dieu et l'âme de la
« défunte Rhaziéh Kadoun, qui a besoin de toute la miséricorde divine. Au mois de Moharrem, l'an 1172 (1752). »
 
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