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https://doi.org/10.11588/diglit.4675#0254
INSTITUT ROYAL DE FRANCE.
ACADÉMIE ROYALE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le pair de France, secrétaire perpétuel de l'Académie , certifie que ce qui suit est extrait du procès-verbal de la séance du vendredi 5 mai 1835
RAPPORT
SUR UN ENVOI FAIT PAR M. TEXIER, ET CONTENANT DES DESSINS
DE BAS-RELIEFS DÉCOUVERTS PAR LUI PRÈS DU VILLAGE DE BOGAZ-REUI,
DANS L'ASIE MINEURE.
M. Charles Texier, qui, depuis deux ans, explore l'Orient, a adressé à M. le ministre de l'instruction
publique une relation sommaire de son voyage d'Angora à Césarée, en Cappadoce , relation datée de
Constantinople , le i5 novembre i834, et accompagnée d'une collection de dessins, de plans, de levées
topographiques et de notes manuscrites.
L'Académie a demandé qu'il lui fût fait un rapport sur ces divers documents, qui lui ont été renvoyés
par M. le ministre; elle a chargé MM. Quatremère de Quincy, Dureau de la Malle et moi, de ce tra-
vail. Aujourd'hui, nous allons avoir l'honneur de vous soumettre les résultats de notre examen.
Après avoir séjourné à Angora pendant une quinzaine de jours, M. Texier, vers la fin de juillet i834,
quitta cette ville, riche en monuments antiques, mais où, contre notre attente, ceux des siècles byzan-
tins paraissent assez rares. Se dirigeant vers le N.-E., il arriva, après quinze heures de marche, à Ga-
latjik, bourg moderne qui se presse sur les flancs d'un mamelon de forme conique, portant une forte-
resse. M. Texier ne trouva point d'antiquités en cet endroit ; mais en franchissant un vallon, au bas de
la ville, il remarqua sur une colline, au milieu de restes d'édifices, des bornes milliaires du temps de
l'empereur Adrien, et plusieurs grands lions en marbre dont le travail n'est pas mauvais, sans être tou-
tefois de la belle époque de l'art. Il est assez difficile de dire ce qui a pu porter les anciens à l'exécution
d'un si grand nombre de statues de ces animaux, même en supposant que la forme naturelle des ro-
chers sortant de terre ait facilité le travail du sculpteur qui, dans certaines localités, voulait peut-être
offrir un hommage à Cybèle, ou dans d'autres, décorer seulement une avenue ou un paysage. On
trouve plusieurs de ces lions en Grèce et dans les îles de l'Archipel; souvent ils sont de dimensions co-
lossales. M. Brondsted a donné la description détaillée de celui que l'on voit dans l'île de Cos; il y en
a également à Angora, et M. Texier assure que sur sa route jusqu'à Ronieh, presque toutes les villes
antiques en renferment plus ou moins. A Ronieh, l'ancien Iconium, il en compta plus de trente bien
conservés.
A quelques lieues de Galatjik, qui a peut-être remplacé Sarmalius, ville mentionnée dans les itiné-
raires et dans Ptolémée, notre voyageur passa l'Halys (Rizil-Irmak). Ensuite, se dirigeant au S.-E., après
avoir franchi des vallées et des fleuves que les cartes n'indiquent point, il s'arrêta le cinquième jour
au village de Bogaz-Reui, où, selon les récits des habitants, il devait trouver des pierres sculptées, les
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ACADÉMIE ROYALE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
Le pair de France, secrétaire perpétuel de l'Académie , certifie que ce qui suit est extrait du procès-verbal de la séance du vendredi 5 mai 1835
RAPPORT
SUR UN ENVOI FAIT PAR M. TEXIER, ET CONTENANT DES DESSINS
DE BAS-RELIEFS DÉCOUVERTS PAR LUI PRÈS DU VILLAGE DE BOGAZ-REUI,
DANS L'ASIE MINEURE.
M. Charles Texier, qui, depuis deux ans, explore l'Orient, a adressé à M. le ministre de l'instruction
publique une relation sommaire de son voyage d'Angora à Césarée, en Cappadoce , relation datée de
Constantinople , le i5 novembre i834, et accompagnée d'une collection de dessins, de plans, de levées
topographiques et de notes manuscrites.
L'Académie a demandé qu'il lui fût fait un rapport sur ces divers documents, qui lui ont été renvoyés
par M. le ministre; elle a chargé MM. Quatremère de Quincy, Dureau de la Malle et moi, de ce tra-
vail. Aujourd'hui, nous allons avoir l'honneur de vous soumettre les résultats de notre examen.
Après avoir séjourné à Angora pendant une quinzaine de jours, M. Texier, vers la fin de juillet i834,
quitta cette ville, riche en monuments antiques, mais où, contre notre attente, ceux des siècles byzan-
tins paraissent assez rares. Se dirigeant vers le N.-E., il arriva, après quinze heures de marche, à Ga-
latjik, bourg moderne qui se presse sur les flancs d'un mamelon de forme conique, portant une forte-
resse. M. Texier ne trouva point d'antiquités en cet endroit ; mais en franchissant un vallon, au bas de
la ville, il remarqua sur une colline, au milieu de restes d'édifices, des bornes milliaires du temps de
l'empereur Adrien, et plusieurs grands lions en marbre dont le travail n'est pas mauvais, sans être tou-
tefois de la belle époque de l'art. Il est assez difficile de dire ce qui a pu porter les anciens à l'exécution
d'un si grand nombre de statues de ces animaux, même en supposant que la forme naturelle des ro-
chers sortant de terre ait facilité le travail du sculpteur qui, dans certaines localités, voulait peut-être
offrir un hommage à Cybèle, ou dans d'autres, décorer seulement une avenue ou un paysage. On
trouve plusieurs de ces lions en Grèce et dans les îles de l'Archipel; souvent ils sont de dimensions co-
lossales. M. Brondsted a donné la description détaillée de celui que l'on voit dans l'île de Cos; il y en
a également à Angora, et M. Texier assure que sur sa route jusqu'à Ronieh, presque toutes les villes
antiques en renferment plus ou moins. A Ronieh, l'ancien Iconium, il en compta plus de trente bien
conservés.
A quelques lieues de Galatjik, qui a peut-être remplacé Sarmalius, ville mentionnée dans les itiné-
raires et dans Ptolémée, notre voyageur passa l'Halys (Rizil-Irmak). Ensuite, se dirigeant au S.-E., après
avoir franchi des vallées et des fleuves que les cartes n'indiquent point, il s'arrêta le cinquième jour
au village de Bogaz-Reui, où, selon les récits des habitants, il devait trouver des pierres sculptées, les
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