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Deux figures seules , sur tout le monument, sont tournées de face ; ee sont celles que l'on aperçoit
dans la pompe des Dorophores, au milieu du second bas-relief. Placées sur une estrade, elles portent
une espèce de barque. M. Texier pense qu'elles sont l'emblème de la puissance maritime du peuple qui
a exécuté ces sculptures ; mais la barque n'est peut-être qu'un grand bassin rempli d'eau lustrale et sup-
porté par des statues en métal ou en pierre. La position des deux figures sur un piédestal, leur attitude,
leurs oreilles saillantes au-dessus de la tète, leur conformation , qui est presque monstrueuse , nous fe-
raient plutôt pencher pour cette dernière explication. Revenons maintenant au fond de l'enceinte où
se trouve le prince qui marche à la tète de ce nombreux cortège. La figure qui lui fait face a tous les
caractères d'une femme. Une longue robe à larges manches vient s'attacher sous son cou ; sa taille est
serrée par une ceinture; ses cheveux sont longs et pendants, et sa coiffure consiste en une mitre
crénelée , que nous voyons quelquefois aux statues de Cybèle. Cette reine est debout sur un lion, et ac-
compagnée , comme le roi, d'un quadrupède unicorne; derrière elle, à la hauteur de sa tête, se voit
un emblème qui paraît être une figure d'homme rendue d'une manière grotesque.
La reine est suivie d'un personnage, ambassadeur ou interprète, qui, par son costume, appartient
évidemment à l'autre nation. Armé d'une hache et d'un poignard, il marche également sur le dos d'un
lion. Derrière lui on voit deux femmes qui présentent des fleurs; plus petites que la princesse, elles sont
cependant vêtues d'une manière absolument semblable et portées par un aigle à deux têtes , les ailes
étendues. La marche est terminée, de ce côté, par treize personnes du même sexe et dans le même
costume, formant un nombre égal à celui des Stratiotes que nous avons vus dans le tableau du côté
opposé.
Nous ne dirons que peu de mots de quatre autres bas-reliefs qui ne paraissent pas appartenir direc-
tement à la scène principale, quoique la sculpture soit évidemment de la même époque. A la droite,
quand on entre dans l'enceinte, immédiatement après les treize femmes formant le cortège de la prin-
cesse , on aperçoit une figure unique de grandeur colossale; comme elle est abritée par une saillie de
roche, elle a conservé toute la fraîcheur de son poli. Appuyant ses pieds sur deux cimes de monta-
gnes, elle est vêtue exactement comme le grand pontife qui marche à la suite du roi, mais dont la
taille ne surpasse pas celle des personnages qui le précèdent et le suivent. Notre figure tient également
dans une main un sceptre recourbé; de l'autre elle porte une espèce d'œdicule surmonté du globe ailé,
et offrant, dans ses détails, quelque ressemblance avec le singulier ornement que l'on aperçoit sur la
tête du grand génie tutélaire sculpté dans la vallée de Mour-âb, en Perse (Ker-Porter, vol. II, pi. i3,
p. 4°/2)- Nous n'osons décider si, ici, on a voulu représenter un roi, comme M. Texier semble le croire,
puisqu'il nomme ce personnage Padischah, ou bien si c'est un dieu dont le grand pontife, portant le
même costume, aurait été, pour ainsi dire, le représentant parmi les hommes. Les trois autres figures,
toutes plus grandes que nature, se trouvent également à droite, mais en dehors de l'enceinte princi-
pale; ce sont certainement des divinités, rappelant, par leur composition monstrueuse et par le mé-
lange des formes, les idoles de l'Asie intérieure et celles de l'Inde. C'est un homme avec une tête de
lion, ayant les deux mains levées et tenant un globe dans l'une d'elles. Plus loin on aperçoit un être à
tête humaine coiffée d'une mitre striée et ornée ; les bras sont remplacés par deux avant-corps de lion ,
et les jambes par des monstres marins, dont la tête est aujourd'hui cachée par l'exhaussement du sol;
la terre couvre également la partie inférieure de la troisième divinité, que M. Texier croit être la Vénus
des Assyriens, Mylitta. Du bras gauche elle presse un enfant sur son sein, tandis que du droit elle
présente un emblème semblable à celui que nous voyons derrière la princesse du tableau principal.
Dans le champ est un œdicule, différant seulement par quelques détails de celui que porte la figure
colossale.
Rien de ce que nous connaissons dans l'histoire n'a pu conduire votre commission à appliquer un
nom à aucune des figures sculptées sur ce singulier monument, exécuté, selon nous, à une époque an-
térieure à l'introduction , nous dirons même à l'influence de l'art grec dans ces contrées. Plusieurs dé-
tails et la pose, la disposition, le costume même de quelques personnages, semblent empruntés des
monuments de l'Egypte; d'un autre côté, les fleurs que présentent un grand nombre de ces personna-
ges ressemblent aux lotos que, dans les bas-reliefs de Tchil-Minar, nous apercevons dans les mains du
souverain et souvent dans celles de son escorte. Ici, comme dans les bas-reliefs de Persépolis, l'œil est
toujours placé de face dans les têtes vues de profil; enfin, sans parler d'autres ressemblances, on pour-
Deux figures seules , sur tout le monument, sont tournées de face ; ee sont celles que l'on aperçoit
dans la pompe des Dorophores, au milieu du second bas-relief. Placées sur une estrade, elles portent
une espèce de barque. M. Texier pense qu'elles sont l'emblème de la puissance maritime du peuple qui
a exécuté ces sculptures ; mais la barque n'est peut-être qu'un grand bassin rempli d'eau lustrale et sup-
porté par des statues en métal ou en pierre. La position des deux figures sur un piédestal, leur attitude,
leurs oreilles saillantes au-dessus de la tète, leur conformation , qui est presque monstrueuse , nous fe-
raient plutôt pencher pour cette dernière explication. Revenons maintenant au fond de l'enceinte où
se trouve le prince qui marche à la tète de ce nombreux cortège. La figure qui lui fait face a tous les
caractères d'une femme. Une longue robe à larges manches vient s'attacher sous son cou ; sa taille est
serrée par une ceinture; ses cheveux sont longs et pendants, et sa coiffure consiste en une mitre
crénelée , que nous voyons quelquefois aux statues de Cybèle. Cette reine est debout sur un lion, et ac-
compagnée , comme le roi, d'un quadrupède unicorne; derrière elle, à la hauteur de sa tête, se voit
un emblème qui paraît être une figure d'homme rendue d'une manière grotesque.
La reine est suivie d'un personnage, ambassadeur ou interprète, qui, par son costume, appartient
évidemment à l'autre nation. Armé d'une hache et d'un poignard, il marche également sur le dos d'un
lion. Derrière lui on voit deux femmes qui présentent des fleurs; plus petites que la princesse, elles sont
cependant vêtues d'une manière absolument semblable et portées par un aigle à deux têtes , les ailes
étendues. La marche est terminée, de ce côté, par treize personnes du même sexe et dans le même
costume, formant un nombre égal à celui des Stratiotes que nous avons vus dans le tableau du côté
opposé.
Nous ne dirons que peu de mots de quatre autres bas-reliefs qui ne paraissent pas appartenir direc-
tement à la scène principale, quoique la sculpture soit évidemment de la même époque. A la droite,
quand on entre dans l'enceinte, immédiatement après les treize femmes formant le cortège de la prin-
cesse , on aperçoit une figure unique de grandeur colossale; comme elle est abritée par une saillie de
roche, elle a conservé toute la fraîcheur de son poli. Appuyant ses pieds sur deux cimes de monta-
gnes, elle est vêtue exactement comme le grand pontife qui marche à la suite du roi, mais dont la
taille ne surpasse pas celle des personnages qui le précèdent et le suivent. Notre figure tient également
dans une main un sceptre recourbé; de l'autre elle porte une espèce d'œdicule surmonté du globe ailé,
et offrant, dans ses détails, quelque ressemblance avec le singulier ornement que l'on aperçoit sur la
tête du grand génie tutélaire sculpté dans la vallée de Mour-âb, en Perse (Ker-Porter, vol. II, pi. i3,
p. 4°/2)- Nous n'osons décider si, ici, on a voulu représenter un roi, comme M. Texier semble le croire,
puisqu'il nomme ce personnage Padischah, ou bien si c'est un dieu dont le grand pontife, portant le
même costume, aurait été, pour ainsi dire, le représentant parmi les hommes. Les trois autres figures,
toutes plus grandes que nature, se trouvent également à droite, mais en dehors de l'enceinte princi-
pale; ce sont certainement des divinités, rappelant, par leur composition monstrueuse et par le mé-
lange des formes, les idoles de l'Asie intérieure et celles de l'Inde. C'est un homme avec une tête de
lion, ayant les deux mains levées et tenant un globe dans l'une d'elles. Plus loin on aperçoit un être à
tête humaine coiffée d'une mitre striée et ornée ; les bras sont remplacés par deux avant-corps de lion ,
et les jambes par des monstres marins, dont la tête est aujourd'hui cachée par l'exhaussement du sol;
la terre couvre également la partie inférieure de la troisième divinité, que M. Texier croit être la Vénus
des Assyriens, Mylitta. Du bras gauche elle presse un enfant sur son sein, tandis que du droit elle
présente un emblème semblable à celui que nous voyons derrière la princesse du tableau principal.
Dans le champ est un œdicule, différant seulement par quelques détails de celui que porte la figure
colossale.
Rien de ce que nous connaissons dans l'histoire n'a pu conduire votre commission à appliquer un
nom à aucune des figures sculptées sur ce singulier monument, exécuté, selon nous, à une époque an-
térieure à l'introduction , nous dirons même à l'influence de l'art grec dans ces contrées. Plusieurs dé-
tails et la pose, la disposition, le costume même de quelques personnages, semblent empruntés des
monuments de l'Egypte; d'un autre côté, les fleurs que présentent un grand nombre de ces personna-
ges ressemblent aux lotos que, dans les bas-reliefs de Tchil-Minar, nous apercevons dans les mains du
souverain et souvent dans celles de son escorte. Ici, comme dans les bas-reliefs de Persépolis, l'œil est
toujours placé de face dans les têtes vues de profil; enfin, sans parler d'autres ressemblances, on pour-