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ET BIOGRAPHES.
11 y a peu de pays qui. sur une étendue territoriale aussi restreinte que celle de la
Belgique, aient produit autant de chroniques que le nôtre. A peine le vaste système de
colonisation chrétienne, combiné par saint Amand, se fut-il consolidé, que l’on vit,
dans presque tous les monastères organisés par cet ardent propagateur de l’évangile
dans nos contrées, quelque plume, s’occuper d’annoter les événements qui se pas-
saient autour d’eux ou dont le bruit retentissait dans ces pieuses solitudes. A la vé-
rité, une grande partie de ces annales est consacrée à des intérêts domestiques en
quelque sorte, à des élections abbatiales, à des réparations conventuelles, à des dé-
tails d’intérieur; car, il faut bien le dire, c’étaient là, au fond, des événements réels
pour ce monde claustral. Mais, constamment en contact avec la société, au milieu de
laquelle ils représentaient l’intelligence et qu’ils éclairaient de leurs lumières, les
scribes des monastères ne pouvaient s’isoler dumouvementquis’opérait dans le monde
civil, ni des actes politiques qui s’y accomplissaient, ni des faits qui s’y produisaient.