DODONEE.
Ce n’est pas en Belgique qu’on oserait se permettre de contester l’utilité de
la science des fleurs, elle qui compte, depuis le xiir siècle jusqu’à nos jours, des
noms aussi respectables que ceux des Jean de Saint-Amand, des Spiegel, des Fuchs,
des de l’Esduse, des de l’Obel, des Dodoëns, des de Laet, des de Boodt, des Tra-
descant, etc. Au nombre de ces hommes, qui tous ont laissé des écrits utiles, des
pages de savoir et d'érudition, il en est que l’Europe cite avec admiration.
La nationalité belge, si ancienne de date et tant de fois effacée des cartes politi-
ques, était, il y a un siècle, confondue dans la domination autrichienne, quand le
plus grand naturaliste du monde, Linné, nous en donnait une bien distincte dans
le paisible empire des sciences, en plaçant plusieurs de nos compatriotes parmi ceux
qui, en botanique, méritent de passer pour de véritables inventeurs. Et en effet, si
dans la peinture nous avons notre école spéciale, placée si haut dans les arts, nous
en avons aussi, dans la douce et féconde étude de la nature, une autre non moins
renommée dans les sciences.