LETTRES.
I. — POETES LATINS.
Dès les premiers temps de l’établissement des Franks sur notre sol, on les vit
s’éprendre d’un grand enthousiasme pour la civilisation gallo-romaine et pour les
lettres latines. Déjà, vers la fin du ive siècle, Sidoine Apollinaire avait pu dire à
Arbogaste, l’un des chefs des Franks Saliens, qu’il maniait avec une égale habileté
le style et l’épée Un siècle plus tard, nous voyons Clovis rehausser ses fêtes
royales par les rhythmes des poètes que le roi des Ostrogoths, Théodoric, lui envoie
d’Italie 2. Chilpéric Ier va plus loin ; non-seulement il entretient à sa cour une troupe
de chantres 3, mais il cultive lui-même les muses ausoniennes 4. On sait quel essor
nouveau les lettres latines prirent en Occident, grâce aux Anglo-Saxons et avec
1 Sidonii Apollinar. Epistolar. IV, 17.
2 Cassiodori Variar. II, Epist. 40 et?41
5 Hist. littér. de la France, t. III, p. 18.
4 Aimoin. Histor. III, 56.