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Van Hasselt, André Henri Constant; Jamar, Alexandre [Bearb.]
Biographie nationale: vie des hommes et des femmes illustres de la Belgique, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours (Deuxième Partie): Savants, littérateurs, poe͏̈tes, architectes, sculpteurs, peintres, graveurs et musiciens — Bruxelles: Alexandre Jamar, éditeur, 1856

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https://doi.org/10.11588/diglit.53599#0180
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BIOGRAPHIE NATIONALE.

quelle ardeur elles furent accueillies à la cour de Charlemagne et enseignées dans
l’école palatine ; car on se souvient de ces conférences poétiques où Alcuin présidait
sous le nom d’Horace, et où assistaient l’empereur sous le nom de David ou de
Salomon, Éginard sous celui de Bézéléel, Angilbert sous celui d’Homère et Théodulf
sous celui de Pindare *. Les poésies du chef et des membres de cet illustre auditoire
sont trop connues pour que nous en parlions ici. Disons cependant que, sous Char-
lemagne, furent prises les premières mesures que l’on connaisse au sujet des cos-
tumes employés dans les représentations scéniques; car nous possédons un capitu-
laire dans lequel ce prince commine à la fois des corrections corporelles et l’exil
contre les comédiens qui se permettraient de figurer sur le théâtre avec des vête-
ments de prêtre, de moine ou de toute autre personne religieuse.
Peu de temps après le règne de Charlemagne, la langue latine, qui avait déjà
beaucoup perdu de sa pureté classique, dépouille de plus en plus son caractère.
Le véritable coin poétique s’use, et les puérilités difficiles remplacent l’allure simple,
grave et majestueuse de la muse antique. Les allitérations commencent cette révo-
lution, ou pour mieux dire cette décadence; puis vient l’abus des trochées; puis
viennent les séquences ou textes rimés; puis enfin les vers léonins avec toutes leurs
combinaisons différentes de structure. Toute véritable poésie dut naturellement dis-
paraître sous ces formes nouvelles, mais étrangères au génie latin, dans ce travail
de difficultés laborieuses, mais stériles. Aussi n’est-elle bientôt plus qu’un métier,
le nom de poète, dans la haute acception de ce mot, ne saurait plus être donné
au plus grand nombre de ces aligneurs d’hexamètres et de pentamètres, de ces
rimeurs d’hymnes, de biographies ou de chroniques, qui vont se présenter sur la
scène littéraire, et les écrits de la plupart d’entre eux n’ont plus, aux yeux de notre
génération, d’autre mérite que celui qui résulte des renseignements historiques dont
ils sont les dépositaires.
Les monastères, désormais uniques refuges des lettres, fournissent cependant
encore çà et là un nom qui mérite d’être tiré de l’oubli. Tel est celui de Milo, moine
de Saint-Amand (840-870), à qui l’on doit une vie du fondateur de son couvent, écrite
en vers héroïques 1 2. Mais les dévastations normandes par lesquelles les établisse-
ments religieux de nos provinces furent principalement éprouvés, durant la seconde
moitié du ix? siècle, ne tardèrent pas à venir dépeupler ces asiles des études. Pour y
ramener les solitaires et pieux amis de la science et de l’art, il fallait qu’il s’écoulât
à peu près un demi-siècle, depuis la défaite que le roi Arnoul infligea aux Normands,
dans le voisinage de Louvain, le Ier septembre 891 3. Alors nous apparait, dans le
même monastère de Saint-Amand, le moine Hucbald (f 932), qui rendit de si grands
services à l’art musical et qui adressa à Charles le Chauve ce curieux poème, écrit
à l’éloge des chauves et composé de trois cents vers, dont chaque mot commence par
la lettre C.
Durant le siècle suivant, plusieurs autres noms se font jour. Ce sont Hariger, abbé
1 V ci-dessus, t I, P 78.
2 Acta Sanctor., t. I februarii, p. 873.
•’ T. ci-dessus, t. I, p 86.
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