Nous l’avons déjà dit, à l’époque où la race celtique occupait encore notre sol,
l’exercice de la médecine, cette science toute d’observation et tout expérimentale,
était exclusivement réservée à la corporation sacerdotale des druides. Sous la domina-
tion romaine, et après la transplantation des clans germaniques que l’empereur Au-
guste autorisa à s’établir en deçà du Rhin, ou que Julien l’Apostat laissa se fixer dans
les solitudes delà Campine, le druidisme n’existait plus, et dès lors sans doute ce ne
fut plus par une caste religieuse, mais par des hommes spéciaux et versés dans l’art
de guérir que la pratique en fut exercée. Plus tard, après la grande invasion des
Francs et après que le christianisme eut pris racine dans nos contrées, ce fut parti-
culièrement dans les établissements monastiques que la médecine fut étudiée et pra-
tiquée. Sous Charlemagne elle faisait l’objet d’une étude spéciale dans l’école pala-
tine et était comprise dans le quadrivium sous le nom de physique, auquel se rat-
Alcuini Epistol. CCXXV1II, in. Opp., edit. Froben., tom. II, p. 228.