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Van Hasselt, André Henri Constant; Jamar, Alexandre [Oth.]
Biographie nationale: vie des hommes et des femmes illustres de la Belgique, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours (Deuxième Partie): Savants, littérateurs, poe͏̈tes, architectes, sculpteurs, peintres, graveurs et musiciens — Bruxelles: Alexandre Jamar, éditeur, 1856

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https://doi.org/10.11588/diglit.53599#0176
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BIOGRAPHIE NATIONALE

lion des machines destinées à l’épuisement des eaux souterraines qui entravent l’ex-
ploitation des houillères, il y fit preuve d’une habileté remarquable, surtout dans
une circonstance qui devint la cause immédiate de sa fortune et de sa réputation.
Louis XIV venait d’élever le château de Versailles : il fallait des eaux abondantes
pour compléter l’embellissement du parc magnifique qui s’étend devant cette royale
demeure ; mais la nature du sol, qui avait déjà présenté d’autres obstacles, pénible-
ment surmontés par la volonté absolue du monarque, était surtout défavorable à
cette entreprise. Malgré les efforts des hommes les plus instruits dans la science de
l’hydraulique, on n’était parvenu à se procurer que des eaux dites blanches, qui,
considérées sous le rapport hygiénique, étaient d’une mauvaise qualité. Par l’ordre
du roi, qui voulait à tout prix triompher de cette nouvelle difficulté, Colbert s’entoura
de renseignements à l’aide desquels il découvrit que le problème avait été résolu
dans un pays voisin. Le baron de Ville, gentilhomme liégeois, était propriétaire de
la terre de Modave, dont les jardins, aussi élevés que l’aqueduc de Marly, étaient
arrosés par les eaux que fournissait la petite rivière de Hoyoux, au moyen d’une
machine construite par Renkin. De Ville et son ingénieux protégé ayant été appelés
à Paris, l’ouvrier liégeois fut entendu, et son plan approuvé. Par suite d’examens et
de travaux préliminaires, on avait décidé que les eaux potables de Versailles seraient
tirées de la Seine, et que la prise d’eau serait établie dans le voisinage de Bougival,
un peu au-dessous du village de Lachaussée. Il restait à trouver les moyens de faire
franchir au fluide l’espèce de barrière établie par la nature entre les points de déri-
vation et d’affluence. Le projet conçu par Renkin fut présenté au roi ; et pour obtenir
des données certaines sur la puissance motrice, on fit en sa présence, sur la terrasse
du château de Saint-Germain, l’essai de l’effet produit par une roue hydraulique qui,
mue par le courant de la Seine, devait élever les eaux de ce fleuve à une hauteur
considérable. L’expérience eut un plein succès et ne laissa aucun doute sur le résultat
de cette vaste entreprise, qui, commencée en -1675, fut terminée sept ans après, sous
le ministère de Louvois.
Comme ce travail, d’autant plus merveilleux qu’il était le résultat de conceptions
d’un génie sans culture, a été considérablement modifié depuis lors par le progrès
des sciences, et qu’il serait fort difficile de reconnaître dans cette machine, telle
qu’elle existe aujourd’hui, l’œuvre primitive de notre compatriote, nous tâcherons
d’en donner l’idée, d’après la description qu’en a faite Belidor, dans son Architecture
hydraulique, en y joignant quelques développements extraits d’un mémoire publié
en 1801 sur la même matière. Le barrage qui produit la chute et la force motrice a
été formé entre la rive gauche du fleuve et les atterrissements ou îlots Lalorge et
Gauthier réunis. Toute la longueur de la Seine, depuis le port de Marly jusqu’à
Bezons, était, avant le xvne siècle, presque entièrement divisée en deux bras, par
une suite d’ilots, dont la jonction a été opérée pour ne former qu’une seule ligne
longitudinale d’environ deux lieues et demie, de manière que, sur toute cette
étendue, une grande partie des eaux fût exclusivement employée au mouvement de
la machine. Au-dessous de la chute étaient établies quatorze roues hydrauliques,
de trente-six pieds de diamètre chacune, mues par la chute du fluide. Ce système
de roues mettait en jeu soixante-quatre pompes, pressant immédiatement l’eau du
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