DEM. DE VOLTAIRE. 47
justice. Le père de mademoiselle Corneille outragée ———.
doit agir en son nom, sans aucun délai. 1761.
La poste va partir; je n’ai que le temps d’ajouter
à ma lettre que je persiste toujours dans mon opi-
nion sur les finances. Il y a eu beaucoup de dissipa-
tion et de brigandage, je l’avoue; mais, quand 011
a contre les Anglais une guerre si funeste, il faut,
ou que toute la nation combatte, ou que la moitié
de la nation s’épuise à payer la moitié qui verse
son sang pour elle. J’ai une pension du roi,
je rougirais de la recevoir tant qu’il y aura des
officiers qui souffriront.
Je suis pénétré de la plus tendre reconnaissiance
pour toutes les bontés assidues de M. Damilavillz
et de M. Thiriot. Plura aliàs.
LETTRE XXL
A MADAME DE FONTAINE.
A Ferney , 1 de février.
PUISQUE vous aimez la campagne, ma chère nièce,
je vous envoie la petite épître adressée à votre seeur
sur l’agriculture (*). Le droit de champart, et tous
les droits seigneuriaux que vous avez ne sont pas
si favorables à la poésie que la charrue et les mou-
tons. Virgile a chanté les troupeaux et les abeilles,
et n’a jamais parlé du droit de champart. Je vous
ferai une épître pour vous confirmer dans le juste
C *) Voyez le volume eeEpitns.,
justice. Le père de mademoiselle Corneille outragée ———.
doit agir en son nom, sans aucun délai. 1761.
La poste va partir; je n’ai que le temps d’ajouter
à ma lettre que je persiste toujours dans mon opi-
nion sur les finances. Il y a eu beaucoup de dissipa-
tion et de brigandage, je l’avoue; mais, quand 011
a contre les Anglais une guerre si funeste, il faut,
ou que toute la nation combatte, ou que la moitié
de la nation s’épuise à payer la moitié qui verse
son sang pour elle. J’ai une pension du roi,
je rougirais de la recevoir tant qu’il y aura des
officiers qui souffriront.
Je suis pénétré de la plus tendre reconnaissiance
pour toutes les bontés assidues de M. Damilavillz
et de M. Thiriot. Plura aliàs.
LETTRE XXL
A MADAME DE FONTAINE.
A Ferney , 1 de février.
PUISQUE vous aimez la campagne, ma chère nièce,
je vous envoie la petite épître adressée à votre seeur
sur l’agriculture (*). Le droit de champart, et tous
les droits seigneuriaux que vous avez ne sont pas
si favorables à la poésie que la charrue et les mou-
tons. Virgile a chanté les troupeaux et les abeilles,
et n’a jamais parlé du droit de champart. Je vous
ferai une épître pour vous confirmer dans le juste
C *) Voyez le volume eeEpitns.,