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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Soixante-Deuxieme = Recueil Des Lettres, Tome VII): 1761-1762 — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1789 [VD18 90793455]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49808#0376
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A Ferney, 27 de mars.

Vous me demanderez peut-être, mes divins anges,
pourquoi je m’intéresse si fort à ce Calai qu’on a roué,
c’est que je suis homme , et que je vois tous les
étrangers indignés, c’est que tous vos officiers suisfes
protestans disent qu’ils ne combattront pas de grand
cœur pour une nation qui fait rouer leurs frères
sans aucune preuve.
Je me suis trompé sur le nombre des juges, dans
ma lettre à M. de la Marche. Ils étaient treize; cinq
ont constamment déclaré Calas innocent. S’il avait
eu une voix de plus en sa faveur, il était absous. A
quoi tient donc la vie des hommes? à quoi tiennent
les plus horribles supplices? Quoi ! parce qu’il ne
s’est pas trouvé un sixième juge raisonnable, on ^ura
fait rouer un père de famille ! on l’aura accusé d’avoir
pendu sou propre fils, tandis que ses quatre autres
enfans crient qu’il était le meilleur des pères! Le
témoignage de la considence de cet infortuné ne pré-
vaut-il pas sur l’illusion de huit juges animés par une
confrérie de pénitens blancs , qui a soulevé les esprits
deToulouse contre un calviniste ? ce pauvre homme
criait sur la roue qu'il était innocent; il pardonnait
à sesjuges, il pleurait son fils auquel on prétendait
qu’il avait donné la mort. Un dominicain, qui l’assis-
tait d’office sur l’échafaud, dit qu’il voudrait mourir
aufîi
 
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