DE M. DE VOLTAIRE. 6$
LETTRE XXXI.
A M. DAMILAVILLE.
27 de Février.
Je vous envoie toujours, Monsieur , mes lettres ——
ouvertes; tout doit être commun entre amis. Celle
que je prends la liberté de vous envoyer pour mon-
sieur Bagieu est pourtant cachetée ; mais c’est qu’il
s’agit de vér... Ce n’est pas pour moi, Dieu merci ;
ce n’est pas non plus pour ma nièce ; ce n’est pas
pour mademoiselle Corneille que je tiens plus pucelle
que la pucelle Orléanset qui est beaucoup plus
aimable; c’est pour un officier de mes parens, dont
je prends soin , et que j’ai laissé aux Délices, injus-
tement soupçonné et mourant.
Reçu K et L. Enivré du succès du Père de famille,
je crois qu’il faut tout tenter pour mettre M. Diderot
de l’académie; c’est toujours une espèce de rempart
contre les fanatiques et les fripons. Si je peux
exécuter quelques ordres pourM. Damilaville, auprès
de M. de Courteille, je suis tout prêt et trop heureux.
Les frères ont-ils reçu un chant de Dorothée,
retrouvé dans d’anciennes paperasfes, et des lettres
du marquis de Ximenès sur le roman de J. J. ?
J’assomme les frères de petites dépenses : je prie
M. Thiriot de mettre tout sur son agenda. Il y a long-
temps qu’il ne m’a écrit; il ne sait pas que j’aime
passionnément ses lettres. Mille tendres amitiés.
Corresp. générale. Tome VII, E
LETTRE XXXI.
A M. DAMILAVILLE.
27 de Février.
Je vous envoie toujours, Monsieur , mes lettres ——
ouvertes; tout doit être commun entre amis. Celle
que je prends la liberté de vous envoyer pour mon-
sieur Bagieu est pourtant cachetée ; mais c’est qu’il
s’agit de vér... Ce n’est pas pour moi, Dieu merci ;
ce n’est pas non plus pour ma nièce ; ce n’est pas
pour mademoiselle Corneille que je tiens plus pucelle
que la pucelle Orléanset qui est beaucoup plus
aimable; c’est pour un officier de mes parens, dont
je prends soin , et que j’ai laissé aux Délices, injus-
tement soupçonné et mourant.
Reçu K et L. Enivré du succès du Père de famille,
je crois qu’il faut tout tenter pour mettre M. Diderot
de l’académie; c’est toujours une espèce de rempart
contre les fanatiques et les fripons. Si je peux
exécuter quelques ordres pourM. Damilaville, auprès
de M. de Courteille, je suis tout prêt et trop heureux.
Les frères ont-ils reçu un chant de Dorothée,
retrouvé dans d’anciennes paperasfes, et des lettres
du marquis de Ximenès sur le roman de J. J. ?
J’assomme les frères de petites dépenses : je prie
M. Thiriot de mettre tout sur son agenda. Il y a long-
temps qu’il ne m’a écrit; il ne sait pas que j’aime
passionnément ses lettres. Mille tendres amitiés.
Corresp. générale. Tome VII, E