§4 RECUEIL DES LETTRES
LETTRE X L I.
AU MEME.
3 d’avril.
Il faut apprendre à mes anges gardiens que la
feuille de Fréron^ qu’on a traitée de bagatelle , a eu
les suites les plus désagréables. Un gentillàtre bour-
guignon voulait l’épouser ( cette Corneille) ; il a vu la
feuille ; il a vu que mademoiselle Corneille était fille
d’un payfan qui fubsisia.it d'un emploi de cinquante livres
par mois à la pofte de deux fous. Il n’a jamais lu le Cid;
il a cru qu’on le trompait quand on lui disait que
mademoiselle Corneille avait deux cents ans de
noblesie : le mariage a été rompu. Ilestbien étrange
qu’on souffre de telles personnalités , uniquement
parce qu’on croit que je suis compromis. Nous
demandons à M. de Maleshe-rbes qu’il exige au moins
une rétractation formelle du coquin ; qu’il dise qu’i'Z
demande pardon au public d'avoir outragé un nom rejptc-
table, en difiant que mademoiselle Corneille avait quitté le
couvent pour aller recevoir une nouvelle éducation du feur
Léclufe , acteur de l’opéra-comique > qu'il avoue qu'il a
été grosièrement trompé , et qu’il fe repent d’avoir donné
ce fcandale.
Mon cher ange , prenez le sort de mademoiselle
Corneille à cœur, nous vous en conjurons. Je jure bien
de ne jamais travailler pour le théâtre, si on profane
aijnû le nom de notre père.
LETTRE X L I.
AU MEME.
3 d’avril.
Il faut apprendre à mes anges gardiens que la
feuille de Fréron^ qu’on a traitée de bagatelle , a eu
les suites les plus désagréables. Un gentillàtre bour-
guignon voulait l’épouser ( cette Corneille) ; il a vu la
feuille ; il a vu que mademoiselle Corneille était fille
d’un payfan qui fubsisia.it d'un emploi de cinquante livres
par mois à la pofte de deux fous. Il n’a jamais lu le Cid;
il a cru qu’on le trompait quand on lui disait que
mademoiselle Corneille avait deux cents ans de
noblesie : le mariage a été rompu. Ilestbien étrange
qu’on souffre de telles personnalités , uniquement
parce qu’on croit que je suis compromis. Nous
demandons à M. de Maleshe-rbes qu’il exige au moins
une rétractation formelle du coquin ; qu’il dise qu’i'Z
demande pardon au public d'avoir outragé un nom rejptc-
table, en difiant que mademoiselle Corneille avait quitté le
couvent pour aller recevoir une nouvelle éducation du feur
Léclufe , acteur de l’opéra-comique > qu'il avoue qu'il a
été grosièrement trompé , et qu’il fe repent d’avoir donné
ce fcandale.
Mon cher ange , prenez le sort de mademoiselle
Corneille à cœur, nous vous en conjurons. Je jure bien
de ne jamais travailler pour le théâtre, si on profane
aijnû le nom de notre père.