l66 RECUEIL DES LETTRES
--au cardinal Pajjîonei, homme de beaucoup d’esprit,
homme de lettres, et qui fait de Rczzomco le cas
qu’il doit. 11 y a long-temps qu’il m’honore de
ses bontés. Je ne demande à M. le duc de
Choiseul rien autre chose, linon qu’il ait la bonté
de faire donner cours à mon paquet. La grâce est
légère; mais je la demande très-instamment. M. le
comte de Choiseul, protégez-moi dans cette impor-
tante négociation.
Je demande trois ridicules à Rezzonico; qu’il m’en
accorde un , cela me suffira ; et s’il me refuse, il n’y
a rien de perdu , pas même un crédit en cour
de Rome.
Comment, mes procès terminés! Dieu m’en pré-
serve. Il faut que Madame Denis vous ait parlé de
quelques anciens procès. Mais, pour peu que dans
ce monde on ait un champ et un pré, et qu’on
fade bâtir une église, ou qu’on fasse une ode comme
M. le Brun, on est en guerre. Mais je ne sais point
de plus sotte guerre que celle qu’on a faite aux
Anglais , sans avoir cent vaisseaux de ligne, et qua-
rante mille hommes de marine.
Divins anges , si l’abbé Coyer parle comme il
écrit , il doit être fort aimable. Mais ma mère,
qui avait vu Despréaux , disait que c’était un bon
livre et un sot homme.
La nièce , la pupille et l’oncle baisent le bout
de vos ailes.
Pour Dieu, que mon paquet parte; c’est tout
ce que je veux, et point de recommandation. Je
veux bien être ridicule, mais je ne veux pas que mes
protecteurs le soient. Priez M. le comte de Choifeul