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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 5.1872

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Nr. 5
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Aquarone, J.: À propos d'un tableau de Compiègne: attribué a Jean Cousin par M. A. - F. Didot
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https://doi.org/10.11588/diglit.21407#0459

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A PROPOS D’UN TABLEAU DE COMPIÈGNE

attribuì; a jean cousin
PAR M. A. - F. DI DOT 1

ONSIEUR le Directeur, en lisant, dans votre cahier de décembre der-
nier, la description détaillée qu’y fait M. Ambroise-Firmin Didot
d’un tableau de Compiègne attribué par lui à Jean Cousin, il m’a
semblé tout d’abord que je me retrouvais en pays de connaissance;
j’ai voulu vérifier mes souvenirs, et j’ai bientôt découvert dans ma
bibliothèque un petit volume qui m’a rassuré sur la fidélité de ma
mémoire et dont je vous demande la permission de donner de courts extraits.

« Le tableau, dit mon auteur, ne représentait ni une ville ni un camp, mais une
enceinte qui en contenait deux autres, l'une plus grande, l’autre plus petite. Dans la
première enceinte était pratiquée une porte, et devant cette porte semblait se presser
une foule nombreuse. Au dedans de l’enceinte se voyait une troupe de femmes; sur le
seuil de la porte se tenait debout un vieillard qui, d’après ses gestes, semblait prescrire
quelque chose à la foule qui entrait... Ce lieu s’appelle la Vie. Cette foule qui se trouve
devant la porte, ce sont les hommes qui vont y marcher. Le vieillard qui les domine
de sa hauteur, ayant un papier dans une main et de l’autre paraissant montrer quel-
que chose, est le Génie ; il indique à ceux qui entrent ce qu’ils doivent faire dans la
vie. Voyez-vous près de la porte ce trône placé sur le chemin que suit la foule? Là
est assise une femme toute maquillée, d’air insinuant, tenant une coupe dans sa main.
File se nomme l’Imposture (ou l’Illusion) et égare tous les hommes. Elle abreuve ceux
qui entrent dans la vie de sa propre essence : l'ignorance et Y erreur... Tous en boivent,
les uns plus, les autres moins. Ne voyez-vous pas encore, au dedans de la porte, une
multitude de courtisanes, d’aspects très-divers? Ce sont les Opinions (croyances
dénuées de preuves solides), les Passions, les Voluptés... Qui est cette femme qui sem-
ble aveugle et folle, debout sur une pierre ronde? Elle s’appelle la Fortune; elle n’est
pas seulement aveugle, mais folle et sourde... Les uns (parmi ceux qui l’entourent)
semblent joyeux; les autres, en proie au désespoir, étendent leurs mains à terre.
Qu’est-ce donc qu’elle leur donne, et que les uns se réjouissent d’avoir et les autres

1. Bien que celte lettre, écrite le 15 janvier, ait suivi de très-près l’article de M. Didot qui en a fourn1
l’occasion, nous avons cru devoir en différer jusqu’ici la publication. Un sentiment facile à comprendre
nous a engagés à laisser examiner par M. Didot, avant de les soumettre au public, les observations aux-
quelles son travail avait donné lieu et dont il pourrait ainsi, s’il le jugeait à propos, tenir compte dans la
publication qu’il préparait de l’ensemble de ses recherches sur Jean Cousin, (n. d. l. r.)
 
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