Archives alsaciennes d'histoire de l'art (7.1928)

UNE CHAPELLE ROMANE
INCONNUE A STRASBOURG
par ANDRÉ TRAUTMANN

ALGRÉ son riche passé historique et artistique, la ville de Stras-
bourg, où les arts gothiques, de la Renaissance et du xvine siècle
sont si abondamment représentés, possède peu de monuments de l’époque
romane. Lorsque l’on a cité l’église Saint-Etienne, la crypte et le chœur
de la Cathédrale, des parties des églises Saint-Thomas et Saint-Pierre-le-
Jeune, on croit en avoir épuisé la liste. Mais il existe dans une maison de
la rue de l’Ail (n° 17), une salle de l’époque romane présentant tous les
caractères d’une chapelle.
Cette salle a été remarquée peu avant 1914 et signalée par une note
dans la Strassburger Post. Elle n’a jusqu’ici été ni étudiée, ni reproduite.
Le bâtiment dans lequel se trouve cette salle est une vaste cons-
truction, aux allures de maison bourgeoise, entourant sur les quatre
côtés une cour rectangulaire ; l’ensemble des bâtiments présente lui-
même la forme d’un rectangle, dont l’un des grands côtés longe la rue
de l’Ail, et les trois autres sont adossés à des maisons voisines (15, rue
de l’Ail et 1, rue de l’Epine) (Fig. 1). Le côté adossé au n° 1 de la rue de
l’Epine est le plus ancien ; c’est un haut bâtiment de cinq étages, à
pignon renaissance bien caractérisé (Fig. 2). Il est percé sur la rue de l’Ail de
nombreuses ouvertures : au rez-de-chaussée, deux arcades en plein cintre
qui doivent être de la Renaissance, et à leur droite, une porte en plein
cintre conduisant à une cave voûtée en berceau ; cette cave doit être
romane et devait, autrefois, être plus profonde qu’aujourd’hui : située
exactement au-dessous de la salle qui nous occupe, elle en a la lar-
geur, et devait avoir la même profondeur qu’elle ; le mur qui clôture