DOI Artikel:
Herzog, E.: Un artiste alsacien du XVIIIe siècle Gabriel-Ignace Ritter de Guebwiller$par E. Herzog
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.62603#0195
UN ARTISTE ALSACIEN DU XVIIIe SIÈCLE
GABRIEL-IGNACE RITTER DE GUEBWILLER
par E. HERZOG
LE dix-huitième siècle a été une époque architecturale particulièrement
> féconde dans la province d’Alsace qui lui doit nombre d’édifices publics
et privés ; ses productions témoignent du goût artistique, de l’amour du beau
et du désir du nouveau que partageaient alors toutes les classes sociales. Tout
comme les agents de l’Etat, la noblesse, le clergé et la bourgeoisie et même
la population rurale suivirent le courant de l’époque et la foule d’objets mo-
biliers que l’on rencontre encore dans les villages, en fournissent suffisamment
les preuves.
Après les longues tourmentes de la guerre de Trente ans et la période de
transition du xvne siècle, l’Alsace pouvait, à juste titre, se glorifier d’appar-
tenir à une grande nation, dont l’administration était la mieux organisée de
l’Europe ; il est naturel que pendant les années calmes et prospères qui sui-
virent sa réunion à la France, sa population entière se soit orientée vers la
capitale, d’où les idées, le progrès et la mode rayonnaient jusqu’au fond des
provinces.
Les différentes administrations qui siégeaient en Alsace mettaient le pays
en contact continuel avec la cour et les hauts fonctionnaires, établis dans les
villes, y apportaient les usages suivis à Paris et dans les anciennes provinces
françaises et provoquèrent ainsi un mouvement général qui se fit sentir dans
la vie sociale proprement dite et par suite dans les modes et l’aménagement
des intérieurs où cette vie devait se dérouler.
Le sol de l’Alsace possédait en grand nombre des œuvres d’art, créées à
toutes les époques, mais en dehors des principaux monuments religieux et
des édifices publics servant à un usage journalier, on sentait partout le besoin
de construire ou de remanier pour se mettre au niveau des exigences nou-
GABRIEL-IGNACE RITTER DE GUEBWILLER
par E. HERZOG
LE dix-huitième siècle a été une époque architecturale particulièrement
> féconde dans la province d’Alsace qui lui doit nombre d’édifices publics
et privés ; ses productions témoignent du goût artistique, de l’amour du beau
et du désir du nouveau que partageaient alors toutes les classes sociales. Tout
comme les agents de l’Etat, la noblesse, le clergé et la bourgeoisie et même
la population rurale suivirent le courant de l’époque et la foule d’objets mo-
biliers que l’on rencontre encore dans les villages, en fournissent suffisamment
les preuves.
Après les longues tourmentes de la guerre de Trente ans et la période de
transition du xvne siècle, l’Alsace pouvait, à juste titre, se glorifier d’appar-
tenir à une grande nation, dont l’administration était la mieux organisée de
l’Europe ; il est naturel que pendant les années calmes et prospères qui sui-
virent sa réunion à la France, sa population entière se soit orientée vers la
capitale, d’où les idées, le progrès et la mode rayonnaient jusqu’au fond des
provinces.
Les différentes administrations qui siégeaient en Alsace mettaient le pays
en contact continuel avec la cour et les hauts fonctionnaires, établis dans les
villes, y apportaient les usages suivis à Paris et dans les anciennes provinces
françaises et provoquèrent ainsi un mouvement général qui se fit sentir dans
la vie sociale proprement dite et par suite dans les modes et l’aménagement
des intérieurs où cette vie devait se dérouler.
Le sol de l’Alsace possédait en grand nombre des œuvres d’art, créées à
toutes les époques, mais en dehors des principaux monuments religieux et
des édifices publics servant à un usage journalier, on sentait partout le besoin
de construire ou de remanier pour se mettre au niveau des exigences nou-