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Du Colombier, Pierre: Deux projets de Robert de Cotte pour l'Electeur de Cologne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.62603#0111
DEUX PROJETS DE ROBERT DE COTTE
POUR L’ÉLECTEUR DE COLOGNE
par PIERRE DU COLOMBIER
L ÉLECTEUR de Cologne, Joseph clément de Bavière, allié des Français,
/ avait été contraint de fuir ses États en 1702, pendant la guerre de Succes-
sion d’Espagne. Il n’y devait rentrer qu’en 1715, après la Paix de Rastadt. Ces
treize années d’exil, il les passa à Lille, à Valenciennes, à Paris, prenant son
mal en patience, menant la plus agréable vie qu’il se pouvait, car il était loin
d’être un prélat austère : en 1707 il n’avait pas encore été consacré. Pour
l’orientation de son goût, ces années furent décisives. Il avait quitté sa rési-
dence de Bonn entièrement aux mains des architectes italiens : non seulement
son séjour à Paris lui ouvrit les yeux sur la majesté de Versailles, sur la beauté
plus intime de Marly, mais il le fit encore participer à la fermentation d’un art
qui s’émancipait déjà des consignes grandioses, qui portait ses découvertes
dans le domaine de la distribution des Bâtiments. Dès 1704 Joseph Clément
était en relations avec Robert de Cotte, qui, en qualité d’adjoint aux grands
travaux de Hardouin-Mansard, son beau-frère, était déjà un fort grand
personnage, en attendant que la mort du Premier Architecte le fit héritier
de cette charge. Robert de Cotte eut quelque mérite à prendre au sérieux ce
client, dont les chances de réalisation paraissaient lointaines. En attendant
des jours meilleurs, il échangea avec l’Electeur une correspondance fort
nourrie. I.es lettres de Joseph Clément ont été conservées avec la succession
de Robert de Cotte au Cabinet des Estampes’.
Des projets de l’Electeur, ceux qui avaient trait à Bonn vinrent à exécution
dès son retour dans ses Etats : la transformation au goût du jour de la Rési-
dence, et la construction du petit château de Poppelsdorf. Robert de Cotte,
trop occupé à Paris pour se déplacer, fit diriger sur place les travaux par des
1 M. Louis Réau a donné de longs extraits de ces lettres dans son livre : VArt Français
sur le Rhin au XVIIIe siècle. Paris 1922.
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POUR L’ÉLECTEUR DE COLOGNE
par PIERRE DU COLOMBIER
L ÉLECTEUR de Cologne, Joseph clément de Bavière, allié des Français,
/ avait été contraint de fuir ses États en 1702, pendant la guerre de Succes-
sion d’Espagne. Il n’y devait rentrer qu’en 1715, après la Paix de Rastadt. Ces
treize années d’exil, il les passa à Lille, à Valenciennes, à Paris, prenant son
mal en patience, menant la plus agréable vie qu’il se pouvait, car il était loin
d’être un prélat austère : en 1707 il n’avait pas encore été consacré. Pour
l’orientation de son goût, ces années furent décisives. Il avait quitté sa rési-
dence de Bonn entièrement aux mains des architectes italiens : non seulement
son séjour à Paris lui ouvrit les yeux sur la majesté de Versailles, sur la beauté
plus intime de Marly, mais il le fit encore participer à la fermentation d’un art
qui s’émancipait déjà des consignes grandioses, qui portait ses découvertes
dans le domaine de la distribution des Bâtiments. Dès 1704 Joseph Clément
était en relations avec Robert de Cotte, qui, en qualité d’adjoint aux grands
travaux de Hardouin-Mansard, son beau-frère, était déjà un fort grand
personnage, en attendant que la mort du Premier Architecte le fit héritier
de cette charge. Robert de Cotte eut quelque mérite à prendre au sérieux ce
client, dont les chances de réalisation paraissaient lointaines. En attendant
des jours meilleurs, il échangea avec l’Electeur une correspondance fort
nourrie. I.es lettres de Joseph Clément ont été conservées avec la succession
de Robert de Cotte au Cabinet des Estampes’.
Des projets de l’Electeur, ceux qui avaient trait à Bonn vinrent à exécution
dès son retour dans ses Etats : la transformation au goût du jour de la Rési-
dence, et la construction du petit château de Poppelsdorf. Robert de Cotte,
trop occupé à Paris pour se déplacer, fit diriger sur place les travaux par des
1 M. Louis Réau a donné de longs extraits de ces lettres dans son livre : VArt Français
sur le Rhin au XVIIIe siècle. Paris 1922.
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