Archives alsaciennes d'histoire de l'art (7.1928)

UN MANUSCRIT LITURGIQUE DU COUVENT
DES PÉNITENTES DE SAINTE-MARIE-MADELEINE
DE STRASBOURG DE 1490

(ritus administrant infirmos et sepeliendi)

par JOS. WALTER
LORSQU’EN 1475, Charles le Téméraire menaçait Strasbourg et
y toute l’Alsace, le magistrat fit démolir les constructions qui se
trouvaient aux environs de la ville, dans le voisinage des remparts.
Six cent quatre-vingts maisons, deux églises et cinq couvents furent
sacrifiés, et parmi ces derniers celui des Pénitentes (zu den Reuerinnen),
au Waseneck, hors la porte des Juifs, sur les bords de 1’111. Celles-ci
reçurent en échange une chapelle et un terrain, situés dans la rue dite
alors Utengasse, aujourd’hui rue Sainte-Madeleine. Elles y construisirent
un couvent et une église, dont la première pierre fut posée solennelle-
ment le 20 janvier 1478, pai le prévôt de Saint-Pierre-le-Jeune, le savant
Paul Munthart, en présence de maître Engelin de Brunswick et du
docteur Geiler. Celui-ci fut chargé de la direction du nouveau monas-
tère. Voyant qu’il y régnait trop de luxe et de mollesse, il introduisit,
malgré de nombreuses résistances, une règle plus austère, celle de Saint-
Augustin, et dans cette entreprise il fut secondé avec zèle par la supé-
rieure, sœur Suzanne Horwart d'Augsbourg L »
Cette note du fameux biographe de Geiler nous apprend les raisons
de la confection du petit manuscrit auquel est consacré ce petit article.
Il s’agit du Rituel de l’administration des derniers sacrements et de la sépulture
des défunts à l’usage des Pénitentes de Strasbourg, que les Musées de la ville

1 L. Dacheux. Geiler de Kaysersberg, p. 182 sv.