Archives alsaciennes d'histoire de l'art (7.1928)

LA SCULPTURE ET LES SCULPTEURS
A MULHOUSE
VERS LA FIN DU MOYEN AGE

par MARCEL' MOEDER

IL est un fait notoire que, de toutes les villes d’Alsace, Mulhouse est
la plus pauvre en monuments anciens. Les causes de cette pénurie
regrettable sont multiples et complexes. Nous les exposerons dans
leur ensemble le jour où, clôturant notre série d’études sur l’art et les
artistes à Mulhouse vers la fin du moyen âge nous aurons en quelque
sorte dressé l’inventaire des richesses artistiques que la ville comptait
avant la Réforme et qui, depuis cette époque, ont presque toutes
disparu.
Si nous avons jugé utile de rappeler, en tête de ce travail, le fait
brutal de cette pénurie, nous l’avons fait surtout dans le souci de mo-
tiver la manière toute particulière dont nous sommes obligés de procéder
dans ces études. Pour étudier l’art du moyen âge à Mulhouse, il ne
suffit pas de se reporter aux quelques monuments rarissimes de cette
époque qui se trouvent encore en place, ou d’étudier dans nos musées
les débris de ceux qui ont disparu. Il faut encore tenter de compléter
ces données insuffisantes par des investigations d’archives et essayer de
reconstituer, au moyen de documents, à défaut de monuments, un passé
artistique qui, sans être particulièrement brillant, ne manque pas d’être
intéressant à plus d’un titre.

1 Cf. L'orfèvrerie et les orfèvres à Mulhouse vers la fin du moyen âge. Archives Al-
saciennes d’Histoire de l’Art. T. VI. Strasbourg 1927. Les études ultérieures s’occuperont
de la peinture, de l’architecture, etc.