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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 7.1928

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Walter, Joseph: Les deux roses du transept sud de la cathédrale de Strasbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.62603#0047

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raison pour laquelle on a représenté, à l’extérieur, dans la statuaire les scènes
de la mort de la Vierge jusqu’à son couronnement. Ici encore nous ne nous
permettons pas un rapprochement arbitraire, mais nous retournons à l’Hortus
Deliciarum.
A partir du f. 200 de ce manuscrit, on trouve traités dans les textes et les
miniatures les rapports mystiques entre le Salomon du Nouveau Testament,
qu’est le Christ, avec son épouse, l’Eglise. La reine de Saba, la Regina Austri,
cette femme si pleine de science et si mystérieuse, son voyage, sa place à côté
de Salomon sur le même trône, ses présents au roi, les filles de Jérusalem
devant le trône, le riche symbolisme de ce trône, la construction du Temple,
le Christ couronnant l’Eglise universelle, le lit de Salomon, son festin, la
remise des clés du Temple, tout se suit avec une ingéniosité étonnante.
Chose curieuse, dans la première partie de l’Hortus consacrée à l’Ancien
Testament le nom de Salomon se trouve à peine mentionné, aucune miniature
ne lui était réservée, mais à la fin du Nouveau s’étale toute la richesse de
l’Eglise personnifiée, sa gloire, le divin Epoux dont Salomon est précisément
la préfigure. Cette exégèse mystique était sipersistante dans l’art quedans le der-
nier quart du xme siècle les imagiers du grand gable de la façade s’en sont encore
inspirés. Ce fait nous permet de dire que dans une série de vitraux du transept sud
était glorifié le nouveau Salomon, le Christ, après la victoire du Nouveau sur
l’Ancien Testament, idée qui complète très heureusement la statuaire exté-
rieure de cette partie de l’edifice. La Vierge Marie étant très souvent comparée
dans l’Hortus avec l’Eglise, nous explique pourquoi les quatres scènes de la
fin de la vie et de sa gloire sont représentées sur les linteaux et les tympans.
Ce dernier rapprochement vient confirmer notre supposition. En plus, l’idée
du roi juste (Jugement de Salomon) dans les vitraux et dans la statuaire, est
à la fois la préfigure du Jugement dernier au pilier et l’appel à l’intégrité et à la
sagesse du justicier temporel. Nous touchons ici du doigt, malgré l’état frag-
mentaire des documents, l’éminent enseignement pratique monumental
comme c’est encore le cas de l’autorité des deux pouvoirs à la façade où est dé-
montrée la supériorité du Sacerdotium sur le Regnwm.
 
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