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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 7.1928

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Hackenschmidt, Sabine: Sur un paysage de Caspar Isenmann
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https://doi.org/10.11588/diglit.62603#0064

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C’est sans doute alors que fut édifiée la tour en forme de mitre qui
couronne le carré du transept x. Nouvel incendie en 1384 1 2, le sixième
qui endommagea la Cathédrale, et nouvelles constructions entre le chœur
et les tours pour réparer les dégâts. Aucune reproduction de l’église à
cette époque n’est parvenue jusqu’à nous. Le toit était-il tel que nous
le voyons sur le tableau d’Isenmann? Lorsque celui-ci commença à
peindre son retable, la Cathédrale était, une fois de plus, en répara-
tion. Il s’agissait d’un renouvellement complet des voûtes de la nef et
de la construction d’une toiture en plomb3. Il en résulte que la nef
et peut-être le transept étaient cachés derrière un réseau d’échafaudages
qui masquait la vue des toitures. Comme ces travaux ont duré de 1459
à 1469, cette partie de la Cathédrale était cachée aux yeux des Stras-
bourgeois à peu près aussi longtemps que la rose et le pilier de la tour
nous ont été masqués ces dernières années. Peut-être est-ce là la raison
qui a poussé Isenmann à représenter le toit d’une façon approximative
ou même arbitraire. Ses souvenirs datant d’avant les réparations l’au-
raient-ils trahi? Ou bien a-t-il donné libre cours à son imagination?
Ou enfin n’a-t-il pas été guidé par quelques réminiscences flamandes?
Nous voyons d’ailleurs, sur les tableaux du Mont des Oliviers et de la
Mise au tombeau, que les églises des villes représentées à l’horizon ont
la même forme de toiture.
Sur la reproduction photographique, le paysage d’Isenmann produit
une impression très harmonieuse. Mais quelle déception, lorsque l’on
se trouve devant l’original ! On s’attend à une atmosphère très trans-
parente ; mais le fond d’or, généralement retouché sur les photographies,
est lourd et sans vie. De même les couleurs, au lieu d’être fraîches et
brillantes, sont plutôt ternes, et les valeurs sont si peu prononcées que
l’impression de profondeur en est diminuée. Toutes ces couleurs, le rouge
du rocher, le vert du sol, le rose même de l’architecture, tirent sur le
brun. Les seules couleurs un peu vives sont celles des toitures des tours,
de la nef et de la flèche de la Cathédrale, et de la maison située à
droite de celle-ci ; elles sont toutes d’un bleu très vif. Ce bleu nous
déconcerte et nous ne savons trop qu’en penser. Que signifient ces toits
bleus? La première idée qui nous vient est celle d’une retouche ; mais
une observation plus approfondie nous montre que les seules retouches
consistent dans une redorure du ciel, qui a par endroits atténué les
contours ; mais il est évident que le bleu est voulu par l’artiste. Cette

1 H. Knauth. Erwin von Steinbach. Strassburger Münsterblatt, VI. Heft, 1912, p. 36.
2 F.-X. Kraus, p. 383.
3 F.-X. KrauS, p. 400.
 
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