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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 7.1928

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Hackenschmidt, Sabine: Sur un paysage de Caspar Isenmann
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https://doi.org/10.11588/diglit.62603#0068

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non plus si, au contraire, l’enseignement flamand lui a été transmis
par des artistes flamands qui s’étaient établis en Alsace 1 ou par d’autres
qui, allant en Italie, ont rendu visite au peintre colmarien. Mais il est
inutile de chercher si loin. Isenmann paysagiste avait en Alsace même
et dans les contrées avoisinantes du Lac de Constance et de la Suisse
des précurseurs, voire des maîtres, dont il pouvait tirer de riches enseigne-
ments. En 1431 Lucas Moser, sur son retable de Tieffenbronn, avait peint
une vue étonnante de la mer2, en 1444 Conrad Witz, sur sa Pêche
miraculeuse3 à Genève, avait reproduit les bords du Lac de Genève,
nous donnant ainsi le premier « portrait » fidèle d’un paysage. Dans le
Musée de Bâle, nous admirons les paysages du Maître de 14454 et à
Schaffhouse ceux du Maître de la Crucifixion5 6. Surtout n’oublions pas
le rôle que le paysage jouait dans les œuvres des nombreux graveurs
anonymes du Haut-Rhin. Caspar Isenmann, le peintre alsacien, était-il
vraiment dans une si grande dépendance des maîtres flamands*, pour
s’imposer pour son paysage le choix d’un motif purement flamand? N’y
avait-il pas dans la plaine alsacienne avec ses nombreux cours d’eau,
ses larges horizons et ses villes fortifiées des paysages nombreux rappe-
lant les Flandres? Même son moulin à vent qui fut la raison de situer
en Flandre son paysage, ne venons-nous pas de prouver qu’il a existé
à Strasbourg hors de la Porte des Bouchers? Les deux tours sur la mur
d’enceinte ne sont pas nécessairement importées de l’étranger. Il y en
avait de semblables à Strasbourg. En 1480 on voyait sur le mur de la
ville près de la Porte de l’Hôpital deux « belles tours avec créneaux,
chemin de ronde et un beau toit vert7 ». Et la ville de Strasbourg même,
ne pouvait-elle pas rivaliser avec les plus belles cités flamandes? La
Cathédrale, qui venait d’être terminée, n’était-elle pas connue et ad-
mirée dans le monde entier? Nous chercherions en vain, avant le
xixe siècle, un édifice de pareille hauteur. Du reste, Isenmann avait
besoin d’une construction de cette élévation pour le fond de son tableau.
Le corps du Christ, figure principale du tableau, constituait une verti-

1 Hans von Mecheln, connu de C. Isenmann, séjourna en Alsace de 1460-1464. Nicolas
de Leyde, sculpteur, s’était établi à Strasbourg de 1462-1467.
2 Reprod. dans A. Girodie. M. Schongauer, p. 33.
3 Reprod. dans A. Girodie. M. Schongauer, p. 56.
4 Reprod. dans E. Heidrich. Die altdeutsche Malerei. Jena 1909, N° 28.
5 Reprod. dans W. Wartmann. Tafelbilder des Al’. und XVI. Jahrh. Zurich 1922,
p. 10, 11.
6 K.-T. Parker. Elsdssische Handzeichnwngen des XV. und XVI. Jahrh. Freiburg
1928, p. 10.
7 A. Seyboth. Das alte Strassburg. Strassburg 1890, p. 189. — Apell. Geschichte der
Befestigung von Strassburg. Strassburg, 1902, p. 34.
 
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