Archives alsaciennes d'histoire de l'art (7.1928)

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à la jeunesse la compréhension de tracés géométriques qui, par des moyens
linéaires conventionnels, représentent des corps tridimensionnés. Nous voyons


37. Projet d’Isaac Habrecht pour l'horloge de Heilbronn
1579. Archives de la ville de Heilbronn.

les grands ingénieurs, tels
Villars de Honnecourt (env.
1250), Léonard de Vinci
(env. 1500) et d’autres, exé-
cuter des dessins en per-
spective qui n’ont rien de
commun avec les bleus de
nos ateliers modernes et
qui ne permettaient pas de
dimensionner exactement
les réalisations des projets
représentés.
La tradition pédagogi-
que artisanale était pure-
ment orale ; seul pour le
décor, accessoire a un ca-
ractère plutôt abstrait, il
existait des éléments de
reproduction exacts qui,
d’ailleurs, nous sont con-
servés d’une façon sensi-
blement complète.
Ces observations ont
leur compétence à peu
près pour tous les métiers
qui touchent de près ou de
loin les arts décoratifs. Elles
sont particulièrement bien
illustrées en horlogerie,
dont l’exercice, on est tenté

de le croire, eût exigé des données très précises, que nous ne pouvons, de
nos jours, nous représenter autrement que sous forme de dessins d’ateliers.
Or, il n’en est rien ; nous avons pu comparer des œuvres très similaires du
même horloger et avons constaté qu’elles différaient entre elles par de petits
détails, insignifiants certainement, mais prouvant la non-existence de gaba-
rits ou de tracés cotés.

Dans ces conditions il semble donc intéressant de publier le dessin d’une
horloge, retrouvé récemment et dû à la main du grand horloger stras-
bourgeois Isaac Habrecht.